Selon Rainer Zinow, VP Senior de la division cloud de SAP AG, l'article de Wirtschaftswoche aurait relayé la publication sur un blog par un collaborateur SAP des minutes d'une réunion interne supposée confidentielle. Au cours de cette réunion, le paysage aurait été dépeint dans le premier quart d'heure et les solutions mises en place par SAP détaillées par la suite. Seul ce premier quart d'heure aurait été rapporté. De ce fait, les informations relayées par notre confrère allemand seraient incomplètes et erronées. Mise au point.
Pour Rainer Zinow, "Business ByDesign est un super produit et nous comptons 1 100 clients payants qui l'utilisent aujourd'hui, dont entre 780 et 1000 en production. Les entreprises utilisatrices sont de toutes tailles, allant de 10 à 9 900 utilisateurs". S'agissant du chiffre d'affaires généré par Business ByDesign (BBD), Rainer Zinow se refuse à commenter et à confirmer celui avancé par Wirtschaftswoche (23 millions d'euros jusqu'ici), mais concède que l'ERP sur le cloud se développe moins vite que les autres applications.
Dans le même temps, SAP observe le monde extérieur et ses évolutions : "Nous observons que des changements majeurs vont intervenir dans les 3 ans. La nouvelle génération d'utilisateurs exige que les applications soient aussi rapides que Google, ressemblent à Facebook et s'utilisent sur une tablette ou un smartphone".
De façon plus pragmatique, Rainer Zinow concède que BBD a connu quelques problèmes de performances dans certains cas, les temps de réponse pouvant excéder les 2 secondes au final pour l'utilisateur, avec une moyenne s'établissant à 1,4 à 1,7 seconde. "Nous devons faire passer ce délai en dessous de la seconde. C'est pourquoi SAP a décidé de porter BBD sur sa base de données in-memory HANA, en accord avec Vishal Sikka", précise Rainer Zinow. Mais Vishal Sikka a une vision globale des développements produits et a soumis cette migration à la condition d'appliquer la même stratégie à tous les produits cloud proposés par SAP.
Ainsi, les développements ne sont pas stoppés, mais simplement réorientés vers une plate-forme de services commune à toutes les solutions cloud. Mais les ressources n'étant pas ni extensibles ni infinies, même chez SAP, certains des développements BBD initialement prévus ont dû être reportés ou annulés. Il en va ainsi de certaines fonctionnalités, mais pas de toutes, et de certaines solutions verticales, pour l'automobile ou l'industrie chimique par exemple. "Malheureusement, Wirtschaftswoche ne s'est intéressé qu'à ce dernier point, sans en indiquer la raison. Nous voulons proposer la meilleure plate-forme cloud du marché et avons besoin de ressources pour la construire. Telle est cette raison", précise Rainer Zinow.
"Il n'y aura pas de rupture du service pour les clients existants, mais les développements seront ralentis". La tâche est d'importance : au-delà de la longue liste de services (impression, analytique, workflow etc. : une cinquantaine au total), SAP devra aussi porter BBD sur HANA en y implémentant chaque objet (commande, client, produit, etc.) et redévelopper certains aspects. Les valeurs agrégées, par exemple, qui figurent dans la base de données traditionnelle pour gagner du temps à l'exécution, n'ont plus lieu d'être avec HANA, qui est capable de les recalculer à chaque exécution sans pénaliser les temps de réponse.
Benoît Herr