Cette étude a été réalisée en juillet 2017 auprès de 302 dirigeants d'entreprises du secteur industriel comptant entre 10 à 249 salariés. Deux tendances fortes se dégagent : les dirigeants sont optimistes sur l'évolution de la conjoncture économique et le développement de leur activité. S'ils envisagent unanimement de réaliser au moins un investissement dans les 12 prochains mois, ils déplorent en revanche le manque de soutien de la part des acteurs politiques et institutionnels.
Les dirigeants de PMI considèrent le contexte économique et politique comme favorable au développement de leur activité...
Les dirigeants de PME industrielles se montrent optimistes sur l'évolution de la conjoncture économique actuelle. Qu'il s'agisse de l'industrie en général, de leur secteur d'activité ou de leur entreprise directement, 70 % des dirigeants ont le sentiment d'évoluer dans un contexte "favorable".
Le contexte politique est également perçu comme positif : la grande majorité des dirigeants interrogés fait ainsi confiance à Emmanuel Macron et à son gouvernement pour encourager les entreprises industrielles innovantes (81 %) et permettre à l'industrie française de gagner en compétitivité (78 %). Parmi eux, les jeunes dirigeants (âgés de moins de 50 ans) semblent se reposer encore plus fortement sur le gouvernement nouvellement constitué.
… pour autant, ils déplorent le manque de soutien de la part des acteurs publics
Si les dirigeants de PMI affichent leur confiance dans le nouveau gouvernement pour développer l'industrie française, ils se sont sentis jusqu'à présent peu soutenus par les institutions : 85 % des interviewés jugent que l'État ne fournit pas suffisamment d'efforts pour encourager l'industrie française.
L'application du programme "Industrie du futur" en est un exemple concret illustrant l'impression d'abandon des PME industrielles : 93 % des dirigeants interrogés déclarent ne pas en avoir bénéficié. 88 % d'entre eux n'ont pas eu accès à ces services d'accompagnement ou d'aide à l'investissement et estiment que ce ne sera pas le cas avant longtemps.
Le sentiment d'être délaissé par les institutions ne vise pas uniquement l'État français. Le soutien de l'Union européenne d'une part et des banques d'autres part est également perçu comme insuffisant par respectivement 76 % et 74 % des dirigeants industrielles.
Les Chambres de Commerce et d'Industries enregistrent un taux d'insatisfaction moins important que les institutions précédemment citées, avec 58 % des répondants jugeant leur soutien insuffisant. Même si elles ne remportent pas l'adhésion de la majorité des dirigeants, leurs réseaux étendus et leurs implantations locales leur permettent d'être un peu mieux perçues par les entreprises industrielles.
Des perspectives d'investissement, notamment dans les ressources humaines
Les deux tiers des dirigeants des entreprises industrielles envisagent d'effectuer au moins un investissement au cours des 12 prochains mois. L'investissement dans des machines ou des équipements pour la production arrive en tête des postes d'investissement cités pour l'année à venir, suivi des ressources humaines.
Les dirigeants de PMI comptent en effet fortement sur les atouts humains pour favoriser la croissance de leur activité : le recrutement d'une main d'œuvre plus qualifiée apparaît comme le premier moteur pouvant favoriser la croissance de leur activité. En moyenne, les PME industrielles françaises envisagent de recruter 2 salariés dans l'année à venir, confirmant ainsi leur confiance dans la conjoncture économique.
Toutefois, deux principaux freins pourraient entraver leur développement : les dirigeants de PMI redoutent en effet des contraintes liées aux réglementations et aux normes (31 %) ainsi qu'à la fiscalité (27 %). D'autres facteurs économiques pourraient faire obstacle à leur développement, tels que la concurrence des pays aux coûts de production moins élevés (16 %), le manque de personnel qualifié (14 %).
En conclusion, même si les derniers chiffres de l'INSEE montrent que l'industrie française remonte doucement la pente, les dirigeants de PMI font part quant à eux de leur optimisme sur la situation économique de la France et considèrent que les perspectives de développement de leur secteur et de leur activité sont bonnes. Ils expriment leur confiance dans le nouveau gouvernement pour encourager le développement de l'industrie française, mais restent en attente d'un soutien plus concret de la part des institutions. Gage de leur optimisme, les dirigeants de PMI envisagent des investissements dans l'année à venir, notamment dans les RH et l'outil de production.