L'enquête, menée par l'agence Opinium entre le 16 février 2016 et le 24 avril 2017, a recueilli les opinions d'environ 12 000 employés de PME au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne et en Pologne. Elle révèle ainsi que près de trois quarts (74 %) des travailleurs européens interrogés déclarent avoir déjà signalé, ou le feraient si le cas se présentait, des pratiques illégales ou contraires à l'éthique constatées sur leur lieu de travail. Ce résultat sous-entend que sur le continent européen il existe un courant de pensée favorable à la dénonciation de tels faits. Ainsi, l'objectif est de servir de signal d'alarme auprès des dirigeants des petites entreprises afin qu'ils fassent de leurs entreprises des lieux de travail exempts de comportements illégaux et contraires à l'éthique.
En effet, en France, 71 % des employés indiquent avoir déjà signalé, ou le feraient le cas échéant, des pratiques illégales ou contraires à l'éthique constatées sur leur lieu de travail. À l'échelle européenne, ce chiffre atteint 74 %.
Lorsqu'on leur demande ce qui les avait encouragé par le passé à révéler ces illégalités, 38 % des répondants français indiquent comme facteur principal la conscience professionnelle, suivis de l'obligation morale pour 32 % d'entre eux ou encore le fait d'obtenir une récompense financière pour 10 % des sondés.
Ces chiffres sont en phase avec la moyenne européenne, où 45 % des employés pensaient que signaler des pratiques illégales ou non éthiques relevait d'une obligation morale, et où 42 % avaient révélé ces pratiques par conscience professionnelle. Seulement 14 % déclarent avoir été motivés par une récompense financière.
D'autres informations notables concernant la France dévoilent que les scénarios ayant ou pouvant le plus inciter les salariés français à signaler un comportement illégal au travail sont la discrimination et le harcèlement à 58 %, le détournement de fonds à 50 %, le vol de la propriété de l'entreprise à 46 % et la fraude à 43 %.
Il est intéressant de noter que les employés européens partagent globalement les mêmes valeurs, et qu'ils se sentent totalement légitimes à faire état de pratiques illégales ou contraires à l'éthique constatées dans leur entreprise. En effet, lorsque l'on pose la même question aux sondés européens, les réponses sont assez similaires. Deux tiers (66 %) des employés mentionnent la discrimination ou le harcèlement, suivis de la fraude à 60 %, l'évasion fiscale à 47 % et le non-respect des normes et des standards de l'industrie à 40 %.
Plus d'un tiers des employés européens (34 %) sont prêts à signaler des pratiques informatiques illégales, telles que l'utilisation illégale de logiciels, de logiciels piratés ou non payés, ou encore le téléchargement depuis des sites suspects. En France, ce chiffre ne représente que 25 % des répondants. De plus, en Europe, 12 % des employés suspectent leur entreprise d'utiliser des logiciels non conformes, sans avoir acquitté les licences, alors qu'en France ce chiffre s'élève à 18 %.
La BSA propose une récompense aux employés qui signalent l'utilisation par leur entreprise de logiciels non conformes. En règle générale, ceci conduit à un règlement du litige avec l'entreprise sur le plan juridique. Le nombre de rapports est passé d'environ 3 900 en 2015 à plus de 4 500 reçus à date en 2017. Pour les PME prises en défaut, ceci s'est traduit par environ 7 millions d'euros de frais juridiques et de recouvrement.