Jim Hagemann Snabe et Bill McDermott, les deux co-CEO de SAP, ont en effet de quoi se satisfaire de ce trimestre, qui confirme très nettement l'amorce de reprise esquissée au premier trimestre. Avec un chiffre d'affaires de 2,894 milliards d'euros pour un bénéfice net de 491 millions d'euros, la progression s'établit à 12% pour le chiffre d'affaires et à 15% pour les bénéfices par rapport au même trimestre de 2009. En devises constantes, cette progression correspond à 5%, aussi bien pour le chiffre d'affaires que pour les bénéfices. Même si les dépenses ont progressé de 4%, à 2,120 milliards, la marge opérationnelle s'établit à un impressionnant 26,7%, contre 24,9% sur le même trimestre de 2009. "Nous nous efforçons d'améliorer notre marge opérationnelle, trimestre après trimestre", commente Werner Brandt, CFO de SAP. "Nous allons poursuivre notre politique d'investissements draconienne, en les mettant en accord avec nos besoins. Les effectifs sont en très légère augmentation sur le trimestre et ceux-ci concernent essentiellement les Amériques."
En consolidant ces chiffres avec ceux du premier trimestre, SAP arrive à un chiffre d'affaires de 5,403 milliards d'euros et à un bénéfice net de 878 millions. Les dépenses opérationnelles s'établissent à 4,072 milliards d'euros, en régression de 1% en devises constantes. Ces résultats demeurent toutefois inférieurs aux estimations de la plupart des analystes, ce qui a valu à l'action de chuter de près de 2 % sur les bourses européennes. Ils se traduisent néanmoins par un revenu net par action de 0,74 euro, en hausse de 42% par rapport à 2009.
À noter que c'est à partir du troisième trimestre que les chiffres de Sybase seront agrégés à ceux de SAP, sous le label "Revenus d'autres services". "Nous n'envisageons pour l'heure pas d'autres changements liés à l'acquisition de Sybase dans notre structure financière", précise Werner Brandt.
"Je suis très heureux de pouvoir annoncer un accroissement de 16% de nos revenus liés aux logiciels et aux services autour des logiciels, soit une croissance de 8% en devises constantes", se félicite Bill McDermott. "Ce fut le cas dans de nombreux pays et en particulier aux USA (+16% en devises constantes), car nos clients recommencent à investir pour assurer leur croissance. Nous enregistrons un nombre plus important de projets importants, supérieurs à 5 millions d'euros et 21% de notre chiffre d'affaires est lié à des clients entièrement nouveaux". Les résultats ont été satisfaisants en Asie/Pacifique, avec une croissance de 8%. Le Japon quant à lui caracole en tête, avec 18% de croissance en devises constantes.
Les résultat de la région EMEA (Europe, Middle-East & Africa) ont été plus mitigés : "nous avons noté des comportements d'achat plus hésitants, associés à un certains nombre de problèmes opérationnels", note Bill McDermott. "L'année y avait bien démarré, mais au cours du deuxième trimestre, les clients sont devenus plus attentifs à leur cash, surtout sur les plus gros projets. L'Allemagne tire cependant mieux son épingle du jeu que le reste de la région et là aussi nous démarrons le second semestre avec un carnet de commandes particulièrement sain." Bill McDermott se déclare "prudemment optimiste" quant aux marchés de l'Europe de l'ouest, du fait de la situation économique toujours précaire, mais beaucoup plus positif s'agissant des marchés européens dits émergents. L'Amérique Latine a également connu un certain nombre de projets SAP importants et Bill McDermott souligne la bonne santé de la filiale brésilienne, un pays où les entreprises tendent à s'étendre au-delà des frontières nationales. En conclusion, il se déclare optimiste pour l'avenir. "La motivation des collaborateurs est remontée et la stratégie qui consiste à placer le client au centre des préoccupations de SAP commence à porter ses fruits. Nous avons renoué avec la croissance et bénéficions d'une énergie renouvelée et d'un nouvel esprit de conquête", affirme-t-il. "Notre entreprise est propulsée par un carnet de commandes bien rempli et par des opérations stratégiques, telles que l'intégration de Sybase. À propos de Sybase, nous avons aussi de nombreuses raisons d'être satisfaits de ses résultats sur le deuxième trimestre, avec un chiffre d'affaires en hausse de 9% et des revenus par action en hausse de 20%". Selon Bill McDermott, ces résultats illustrent la solidité de l'offre de Sybase et la confiance placée dans SAP : "les clients ont continué à s'équiper de ces solutions après l'annonce du rachat car ils savent que SAP va continuer à développer et à maintenir ces solutions, complémentaires des produits de SAP"
Notons pour terminer que le géant allemand vient de passer le cap des 100 000 clients dans le monde. "Notre croissance sur le marché SME (Small and Medium Businesses) a été particulièrement importante et géographiquement, ce sont les marchés émergents qui enregistrent la croissance la plus importante", souligne Jim Hagemann Snabe, le co-CEO européen. "Nous avons signé plus de 10 000 contrats au cours du trimestre".
Benoît Herr