L'éditeur annonçait cette solution en début d'année (cf. Voici venir le "Transport Management System On Demand"), mais son lancement officiel, étayé par le témoignage de son premier utilisateur, Pepsico France, n'a eu lieu qu'il y a quelques jours.
Intégré et "green"
Il s'agit d'un Transport Management System (TMS), c'est-à-dire d'un système de gestion des opérations de transport. Il s'intègre au système de gestion de la chaîne d'approvisionnement et s'interface avec l'ERP. Le côté "on demand" indique qu'il s'agit d'une offre SaaS.
Exemple d'écran de TMS on demand
TMS on demand vient enrichir la déjà riche offre "on demand" de Generix Group (EDI, WMS, portail d'échanges... pour 2100 entreprises clientes). Il permet aux entreprises utilisatrices d'améliorer leur avantage concurrentiel en développant une stratégie de mutualisation du transport à coûts variables en fonction de la consommation. "Pour concevoir cette offre, nous avons travaillé sur les 3 axes sur lesquels évolue aujourd'hui la logistique", explique Philippe Guilhaumou, chef de produit. "Les schémas de distribution évoluent vers le multi-canal et le multi-flux. À ceci s'ajoutent les variations du prix du pétrole, dont dépendent très directement les prix de transport, d'où une tendance à mutualiser les approvisionnements. Enfin, nous avons également réfléchi à une gestion multi-modale de la logistique, car la tendance est à la 'Green logistique'. Pour réduire l'empreinte carbone, certaines villes envisagent aujourd'hui la construction d'entrepôts mutualisés d'où pourraient partir non seulement des véhicules routiers, mais aussi des trains et des péniches".
La solution s'emploie donc à planifier les ressources, à optimiser le remplissage des camions et à accroître la flexibilité. Elle est collaborative et permet de communiquer rapidement entre donneurs d'ordres et transporteurs, grâce à un portail d'échange d'informations. Le mode SaaS permet d'adapter les coûts aux besoins. L'abonnement (à partir de 1000 ? HT/mois) donne accès au logiciel, aux serveurs mutualisés et hébergés et au support utilisateur. L'entreprise paie la gestion de transport qu'elle consomme et uniquement cela. Comme pour toute solution SaaS, elle s'affranchit aussi de l'administration, des sauvegardes, des mises à jour de logiciel et des montées de versions.
Le cas Pepsico
Filiale française du 2ème groupe agro-alimentaire mondial (après Kraft), Pepsico France, est née il y a une vingtaine d'années. Elle compte aujourd'hui plus de 550 références, dont certains produits très éloignés des sodas, qui ont fait sa réputation de concurrent direct de Coca Cola (le Pepsi ne représente aujourd'hui que 14% de l'activité). C'est ainsi que lorsque vous achetez des cacahuètes salées Bénénuts, vous vous fournissez chez Pepsico France, qui a acquis cette entreprise en 2006. Tropicana, Doritos, les chips Lays (n° 1 des chips) ou encore Lipton Ice Tea (18% de l'activité) sont quelques uns des autres produits Pepsico.
Le portail transport
La mission de la logistique est avant tout d'assurer le support et le développement de l'entreprise, en assurant le service à ses clients de la grande distribution et des CHR (Cafés Hôtels Restaurants). Elle traite 900 000 palettes par an, acheminées par 32 000 camions vers 1000 points de livraison à partir de 30 usines, situées pour 85% en France et en Belgique. Pour assurer l'efficacité opérationnelle et financière de sa logistique (taux de service 99,6% et taux de remplissage des camions à 99% pour la grande distribution, 40% pour les CHR), l'entreprise, fortement investie dans le développement durable, cherche à préserver les ressources au maximum et construit pour cela des relations durables avec ses transporteurs.
Elle s'appuie sur 6 supply chains. Les 3 chaînes dédiées à l'activité boisson sont concernées par l'utilisation de TMS on demand. "La mise en place d'un TMS va nous permettre de gagner en réactivité et en visibilité dans la gestion de notre transport", commente Jean-Raphaël Hetier, directeur logistique et développement durable. " [...]Le TMS va aussi nous permettre d'optimiser nos chargements en facilitant les groupages de commandes et de maîtriser l'empreinte carbone, ce qui est un axe important pour nous : le module d'optimisation du transport nous permettra de réduire le nombre de voyages en augmentant le remplissage des véhicules et de retravailler tout le plan de transport". En pleine mutation, le système de gestion de la logistique de Pepsico avait besoin d'un partenaire solide, partageant l'engagement de l'entreprise et servant une ambition commune : la mutualisation des ressources et l'utilisation d'une informatique d'avenir.
Pourquoi "on demand" ?
Ce choix repose à la fois sur un calcul économique et sur une vision à long terme. "Le "on demand" nécessite des investissements moins lourds et il est plus rapide à mettre en ?uvre qu'un système "on premise"", explique Jean-Raphaël Hetier. "En outre, les mises à jour sont moins coûteuses et on s'affranchit des charges de maintenance". Quant à la vision à long terme de Pepsico, elle vise une mutualisation des informations et des savoirs, au partage d'expériences et à la standardisation des supports. "Seules les entreprises de taille conséquente comme la nôtre peuvent se permettre d'expérimenter les nouveaux modes d'utilisation comme le on demand", estime Jean-Raphaël Hetier. "Nous sommes les premiers clients du TMS on demand, mais nous sommes très confiants et nous challengeons Generix tous les jours".
Après une phase d'étude de six mois, Pepsico a retenu cette solution en mai 2010. Elle est en ce moment en cours de mise en place et son démarrage est prévu début 2011. "Nous en attendons un peu plus de 3% d'économies, dont 2/3 en optimisation des transports et 1/3 lié à un meilleur remplissage des camions (essentiellement sur l'activité CHR)", conclut Jean-Raphaël Hetier. Affaire à suivre, donc.
Benoît Herr