Selon une étude réalisée par Sciforma, le temps de travail des Français est de plus en plus morcelé. Dominés par l'informatique et les télécommunications, les salariés sont sollicités en permanence par la messagerie interne, les messages instantanés, les appels téléphoniques, les SMS et toutes sortes d'alertes.
"La conclusion de notre étude est simple mais d'une portée étonnante : l'entreprise est de moins en moins un lieu de production au sens classique du terme. Le travail devient une interaction, un échange, un dialogue permanent. L'entreprise favorise et exige cette interactivité dont elle fournit les outils. Cette évolution est profonde et pourrait bien changer fondamentalement notre relation au travail, son organisation et ses valeurs" commente Jérôme Anrès, PDG de Sciforma.
93,3% des Français passent plus de 4 heures par jour devant leur écran d'ordinateur
L'ordinateur est aujourd'hui l'outil de travail généralisé et indispensable. 70% des répondants déclarent l'utiliser au moins 6h durant leur journée de travail. Au total, 93,3% des collaborateurs passent plus de 4 heures sur leur ordinateur chaque jour.
Il est impossible de travailler plus de 12 minutes sans être interrompu
La messagerie électronique est omniprésente. Les sources de déconcentration sont multiples. En moyenne, un collaborateur reçoit 34 courriels par jour. 15,5% des personnes interrogées déclarent même recevoir plus de 60 courriels quotidiens. En y ajoutant les SMS, chacun déclare recevoir en moyenne 40 messages par jour soit en moyenne un message toutes les 12 minutes. Il est important de noter que parmi ces messages, près d'un sur trois revêt un caractère personnel. Les personnes interrogées disent être informées en temps réel de l'arrivée d'un nouveau message. 93% sont en effet alertées immédiatement de l'arrivée d'un nouveau courriel, 68% de la réception d'un nouveau SMS, mais surtout 75% des personnes sondées avouent interrompre leurs tâches en cours pour regarder le contenu de ce nouveau message entrant. Rester concentré sur une seule et même mission sans être interrompu s'apparente ainsi à une gageure.
S'informer, se divertir et se cultiver au travail
38,3% des répondants déclarent passer plus d'une heure par jour sur leur ordinateur pour s'informer. Ils sont même 15% à y consacrer plus de deux heures. Ils sont 33,9% à déclarer utiliser régulièrement leur ordinateur au bureau pour se cultiver. Ensuite, 57% avouent s'en servir occasionnellement pour se distraire et 70% déclarent l'utiliser pour gérer leurs affaires personnelles (banque, factures, impôts etc..). Enfin, plus d'une personne sondée sur deux avoue se connecter à des réseaux sociaux à partir de son lieu de travail.
Les tâches urgentes prennent le pas sur les autres
Malgré la fréquence des interruptions, les Français au travail gardent le cap et leurs objectifs. Ils sont 91,4% à affirmer détenir une liste professionnelle de "choses à faire". Ils sont même 82,5% à savoir en arrivant le matin au travail ce qu'ils doivent ou veulent réaliser comme tâches. Mais l'urgence l'emporte. En effet, s'ils ont deux tâches à réaliser, une importante et l'autre urgente, 71,4% des répondants réalisent la tâche urgente en premier.
La majorité des personnes sondées, mis à part quelques situations d'urgence imprévisibles, estiment pouvoir planifier son travail correctement, mais 25% des répondants se déclarent toutefois "en permanence sous pression" et contraints de "ne gérer que des urgences".
Être disponible ou absent
Pour les Français, être au travail c'est avant tout "être à son poste". Les pauses sont rares et expliquent peu les absences. Les fumeurs sont de moins en moins nombreux et 77,4% des répondants disent ne jamais "sortir pour fumer". Près des 2/3 reconnaissent cependant utiliser les couloirs de l'entreprise pour parfois y discuter. 65% prennent "parfois" un café et seulement 48,1% sont "parfois en retard". Quand ils ne sont pas à leur poste, les Français sont "souvent" en réunion (57,4% des personnes interrogées). 42,6% sont "souvent absents de leur poste de travail" à cause d'un rendez-vous et 49,1% quittent souvent leur poste pour aider un collègue.
Périmètre de l'étude : étude auto-administrée en ligne réalisée auprès de 4150 salariés en France du 15 au 25 juin 2010 (65,5% d'hommes et 34,5% de femmes, 20% de 20 à 30 ans, 30,9% de 30 à 40 ans, 27,3% de 40 à 50 ans, 18,2% de 50 à 60 ans et 3,6% de plus de 60 ans).