Comment voyez-vous évoluer le marché et les attentes des entreprises en cette période de reprise annoncée ?
On peut honnêtement parler de reprise. Nous avons, sur le premier semestre 2010, enregistré une croissance de 22% et à fin septembre nous étions à 27%. Donc, on sent qu'il y a une continuité et que la reprise se confirme. Un autre élément significatif est le nombre des contacts entrants : nous sommes sur une activité assez saisonnière, où nous avons deux pics, le premier sur avril-mai-juin et l'autre sur octobre-novembre-décembre et on constate qu'il y a une vraie dynamique de contacts entrants au service commercial.
Quant aux attentes des entreprises dans cette période, nous voyons beaucoup de renouvellements, dus à une certaine obsolescence des équipements mis en place dans les années 2000 et post-2000 avec l'euro. 7 à 10 ans après, les entreprises sont poussées à renouveler leurs SI. C'est l'une des premières sources de demandes. Au-delà, les entreprises recherchent aussi des systèmes qui leur apportent quelque chose de plus que ce qu'elles avaient avant. Elles cherchent à orienter leur SI vers un outil de productivité et non pas à le considérer comme un mal nécessaire.
Quels sont vos facteurs différenciateurs et vos atouts sur le marché national et international des ERP ?
Nous nous caractérisons par une offre relativement moderne, puisque notre produit a été entièrement redéveloppé à partir de zéro dans les années 2000. L'avantage, en partant d'une feuille blanche, c'est que nous avons pu intégrer dans l'analyse un certain nombre de demandes actuelles des entreprises, et avons notamment intégré la gestion de la relation clients (GRC ou CRM) dans le SI. De nombreuses demandes entrantes arrivent aujourd'hui par l'aspect CRM. Notre GRC est transversale avec la gestion commerciale et la comptabilité, ce qui va permettre par exemple à un service comptable et financier d'utiliser cet outil pour faire de la relance comptable et de partager cette information avec un service commercial.
Quelle est votre vision de la nouvelle génération d'ERP, intégrant par exemple des technologies comme le e-commerce, les réseaux sociaux, mais aussi de nouveaux besoins tels que la distribution multi-canal ?
Des SI toujours plus communicants entre eux, c'est-à-dire qui soient interopérables avec d'autres briques fonctionnelles qui peuvent arriver au fil du temps. On voit que les besoins évoluent avec le temps du fait de l'arrivée de nouvelles technologies, de nouvelles demandes. L'une des premières qualités d'un ERP pour l'entreprise, c'est donc son évolutivité. Pour cela il faut qu'il soit basé sur une technologie de base de données relationnelle ou pour le moins ouverte, qui permettra d'intégrer des données provenant de systèmes extérieurs.
Et puis l'intégration des ventes en ligne, B2B ou B2C, est aussi une demande très forte aujourd'hui. Les entreprises veulent pouvoir proposer leurs produits sur le marché de l'Internet. Nous avons pour cela des partenariats avec des sociétés spécialisées et avons développé une brique fonctionnelle appelée "automate de transfert", qui permet d'automatiser les entrées/sorties entre le back-office et des applications frontales comme un site marchand.
Quant aux réseaux sociaux, toutes les entreprises n'ont pas les mêmes besoins, les même vecteurs de communication, parce qu'elles ne touchent pas la même clientèle. Aujourd'hui, la typologie de nos entreprises clientes, c'est-à-dire des TPE/PME d'une à une centaine de personnes sur les segments du négoce, des services et de l'industrie, n'est pas très concernée par cette problématique, qui à mon sens concerne plus des entreprises plus importantes, voire des grands comptes, qui sont toujours plus avancées et ouvrent la voie aux PME. Nos préoccupations sont aujourd'hui plus d'intégrer toutes les briques fonctionnelles d'un ERP classique, qui vont du CRM jusqu'au BI, et c'est déjà un gros travail.
Monsieur Orenes, je vous remercie.
Propos recueillis par Benoît Herr