Comment voyez-vous évoluer le marché et les attentes des entreprises en cette période de reprise annoncée ?
Le marché est en reprise, bien sûr : elle est annoncée depuis de nombreux mois. Si on s'attache simplement aux chiffres fournis par les grands gurus du marché tels que Gartner et autres, l'année 2009 a été relativement difficile à l'échelle européenne, mais à l'échelle mondiale, elle a été marquée par une reprise, notamment dans le sud-est asiatique et dans les pays émergents. Il y a une projection de reprise un peu partout, très importante dans ces pays, mais moyenne en Europe, de l'ordre de 3 % par an d'ici à 2014. Donc il y a quand même des raisons d'être confiant et de se préparer à cette reprise.
Les facteurs déclenchants pour les entreprises aujourd'hui, c'est "se préparer à demain". Pour cela, le contexte est différent selon qu'on a un système vieillissant ou un système moderne qu'il faut optimiser. Ce qui est certain, c'est que les entreprises sont dans un environnement de forte globalisation, de forte concurrence, avec beaucoup de menaces et elles attendent de leur SI qu'il soit aligné avec leurs décisions stratégiques pour répondre à ces différentes menaces.
Quels sont vos facteurs différenciateurs et vos atouts sur le marché national et international des ERP ?
IFS, éditeur de taille moyenne, a fait le choix de la proximité avec ses clients. Nous avons aussi fait un choix technologique de produit qui va permettre aux entreprises d'être agiles. Au delà du marketing, être agile c'est être capable de remettre en cause ses décisions d'hier pour répondre aux menaces d'aujourd'hui et aux menaces sur le court terme.
Second point, dans cette période incertaine, notamment pour les entreprises européennes et françaises, il faut être capable de vendre des produits personnalisés et pour cela il faut des outils permettant de répondre à cette demande de fabrication de produits personnalisés en fournissant des modules de SGDT (Système de Gestion des Données Techniques), de gestion de projets, de GED (Gestion Électronique de Documents), etc.
Quelle est votre vision de la nouvelle génération d'ERP, intégrant par exemple des technologies comme le e-commerce, les réseaux sociaux, mais aussi de nouveaux besoins tels que la distribution multi-canal ?
Il convient de rester prudent en la matière : il y a ce que proposent les éditeurs en termes de nouvelles fonctionnalités et il y a les nouveaux vecteurs d'interaction de l'entreprise avec son marché et ses clients. Les réseaux sociaux et autres sont des dispositifs qui font partie intégrante de l'ERP parce que ce sont des vecteurs de communication, et en ce sens IFS les propose.
Mais nous allons plus loin : nous pensons que l'ERP de demain doit pouvoir répondre à cette nouvelle génération que l'on appelle génération "Google" ou "génération Y", qui sont des gens ayant des habitudes de travail très proches de ce que l'on trouve dans la grande consommation. Quand ils arrivent dans l'entreprise, il faut pouvoir leur proposer des outils leur permettant de travailler de la même manière. IFS a fait un gros travail sur l'interface utilisateur, notamment, et propose une interface dite RIA, qui permet de fournir à l'utilisateur des habitudes de travail telles qu'il peut les avoir à la maison, ce qui répond à ce que nous appelons la productivité utilisateur.
Enfin, la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain ou après-demain. Il faut absolument que les ERP proposent des briques applicatives (et c'est le cas d'IFS puisque nous avons une architecture à base de composants) pour pouvoir reconfigurer le produit, publier des services et donc permettre à l'entreprise de se remettre en cause et d'interopérer avec son écosystème à tout moment.
Monsieur Bekrar, je vous remercie.
Propos recueillis par Benoît Herr