Parmi les faits marquants spécifiques, signalons la création d'une communauté PME, placée sous la présidence d'Alexis Beck Djevaguiroff, finance manager chez Sequans, et de nombreux témoignages utilisateurs, notamment autour de Business ByDesign, comme celui de LFoundry.
La communauté PME
Au sein de l'USF (club des Utilisateurs Francophones de SAP), il existait depuis fin 2008 une commission dédiée à l'utilisation de Business ByDesign. C'est à l'issue de SAPphire 2010 que Claude Molly-Mitton, président de l'association, a évoqué un élargissement de cette commission aux PME utilisatrices d'autres produits, pour adresser d'autres problématiques.
"Nous nous affranchissons dans cette communauté des problématiques métiers, qui sont déjà traitées par ailleurs, pour nous focaliser sur les problématiques spécifiques des PME, comme la rareté des ressources ou la taille limitée des entreprises, de façon à accueillir au sein de l'USF des organisations qui aujourd'hui ne se sentent pas concernées par les commissions existantes car elles s'estiment trop éloignées des problématiques des grands groupes", explique Alexis Beck Djevaguiroff. "Typiquement, je suis moi-même directeur financier et pas du tout informaticien. C'est un cas de figure très répandu en PME. Chez Sequans, je me suis occupé du projet Business ByDesign avec la chef comptable et le contrôleur de gestion. Nous faisions tout de A à Z, en plus de notre travail quotidien. Dans une structure comme la nôtre, les problématiques sont donc très différentes de celles d'un grand compte et nous ne pouvons pas nous reconnaître dans les autres commissions, qui produisent par exemple des livres blancs sur des sujets très pointus."
La différence entre une commission et une communauté est l'étendue des sujets couverts : la communauté PME va s'intéresser à tous les produits SAP utilisés en PME, de Business ByDesign à All-in-One en passant par Business One, Business Objects et même Business Suite. "Pour autant, nous n'empiétons pas sur le rôle des commissions et les adhérents ont tout le loisir de participer à celles-ci si le sujet les concerne ou les intéresse. Cette communauté ne s'adresse pas aux PME au sens SAP du terme, mais à des entreprises de taille plus modeste", précise son président. "Je comprends que, pour sa segmentation commerciale, SAP considère qu'une PME est une entreprise qui génère 500 M€ de chiffre d'affaires. Mais Sequans, qui a généré 20 M$ de chiffre d'affaires l'an passé, n'a pas les mêmes problématiques."
Pour l'heure, la communauté PME est en train de naître puisqu'elle a été portée sur les fonds baptismaux à Nantes. "Pour les PME, la participation à un club utilisateurs comme l'USF est considérée a priori comme une perte de temps. En réalité, c'est tout l'inverse, même s'il est vrai que nos objectifs sont encore en cours de définition. Un premier objectif est de définir un maximum de sujets qui soient apportés par les adhérents. Je souhaite organiser une plénière ou une rencontre avant la fin de l'année, qui réunira le plus de personnes intéressées possible, pour définir une roadmap intéressante."
Quant à influer sur la démarche de l'éditeur vis-à-vis des PME, c'est l'objectif affiché d'Alexis Beck Djevaguiroff. "Nous allons essayer d'unir les voix des PME pour porter un message à SAP. Ensuite, nous espérons être écoutés et recevoir un message en retour", précise-t-il. "Le modèle qui consiste à prendre un ERP destiné aux grands comptes, avec ses bonnes pratiques, pour l'appliquer aux PME est une vision trop simpliste des choses : la réalité des PME est plus complexe que cela et il faut aller nettement plus loin et savoir s'adapter encore plus pour adresser des entreprises de 5 M€ de chiffre d'affaires et 50 personnes. ByDesign et le cloud représentent une ouverture dans ce sens, mais il est évident qu'il y a encore des progrès à faire. Ceci dit, c'est dans ce secteur que se situe les relais de croissance de SAP et je pense vraiment que, dans l'avenir, Business ByDesign sera encore plus adapté aux PME".
ByDesign par l'exemple
LFoundry est un fondeur spécialisé dans les technologies analogiques mixtes. Il dispose d'une capacité de production de 30 000 plaquettes de 200 millimètres par mois, dans ses deux unités de production de Landshut, en Allemagne, et de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône. Ce dernier site, qui compte 750 personnes, a été cédé par Atmel, son précédent propriétaire, au groupe LFoundry le 23 juin 2010. L'accord de cession avait été conclu le 4 mars 2010.
Dès l'annonce de son rachat, le site de Rousset s'est mis en quête d'une solution de gestion de ses finances, de ses achats, de ses ventes et de ses stocks, sachant qu'à la fois Atmel et LFoundry sont équipés de SAP R/3. Naturellement, c'est donc vers R/3 qu'ils se sont tournés. "Mais au final nous avons préféré nous orienter vers Business ByDesign, essentiellement pour des questions de coûts", explique Thierry Party, informaticien chez LFoundry. "Les délais de mise en ?uvre rapides (de l'ordre de 3 mois), la maintenance assurée par SAP et l'antériorité d'un projet analogue réalisé en 2008 par Atmel, ont cependant aussi joué un rôle déterminant dans la décision".
LFoundry a réalisé une pré-analyse fonctionnelle du 12 au 26 mars, puis démarré véritablement le projet le 30 mars. En avril ont eu lieu les paramétrages et la préparation des données, puis, en mai et juin, les tests, les ajustements, la formation des utilisateurs ainsi que la migration des données. Et le 24 juin, soit le lendemain de son rachat effectif, le site de Rousset a démarré en production avec Business ByDesign. Au bilan, le projet aura nécessité 20 jours d'un chef de projet SAP, plus 100 jours de consultants SAP. En interne, le chef de projet LFoundry y aura consacré 80 jours, les 8 "key users" 20 jours chacun environ soit 150 jours en tout. À ceci il faut rajouter 45 jours d'un consultant pour la migration des données.
Un développement spécifique minime a malgré tout été nécessaire ; en outre, LFoundry a préféré reprendre manuellement ses lignes de commandes d'achats. "Le bilan après trois mois d'utilisation est globalement positif", souligne Thierry Party. "Nous avons démarré en temps et en heure, tous les processus fonctionnels mis en ?uvre sur le projet sont exploités et les clôtures comptables donnent des résultats probants. Par ailleurs, l'outil de reporting Business Analyzer nous fournit une relative autonomie pour développer nos propres rapports et l'interface graphique est intégrée au poste client de nos 30 utilisateurs au quotidien."
Mais dans ce cas particulier de "downgrade" de R/3, LFoundry n'a pas retrouvé toute la richesse fonctionnelle de son outil précédent et a été dans l'obligation de mettre en place des solutions de contournement dans plusieurs domaines, d'où perte de temps et frustration des utilisateurs. "Il existe aussi d'autres zones d'ombre, comme la nécessité d'ajuster certains paramétrages. Et nous nous interrogeons aussi sur la réactivité de SAP quant aux demandes de développements. Mais dans l'ensemble, notre projet a donné les résultats escomptés, dans des délais très courts et nous en sommes satisfaits", conclut Thierry Party.
Benoît Herr