"The BI Survey 9" est la neuvième édition de cette enquête pour le BARC. Et pour la première fois, le cabinet d'analyse et de conseil CXP s'y est associé pour le volet français de la tâche. Cette enquête a été menée entre décembre 2009 et janvier 2010 auprès de plus de 2500 utilisateurs d'outils de business intelligence (dont 157 en France), surtout en Europe mais aussi aux États-Unis et dans les autres parties du monde. Des entreprises de toutes tailles de plus de 90 pays y ont participé. Ce sont Catherine Brault, directeur au CXP, et Mélanie Mack, senior analyst du BARC, qui en ont présenté les résultats en avant-première à l'occasion d'une conférence dédiée sous-titrée "Vers une BI de proximité : état de l'art et bonnes pratiques". L'intégralité de l'étude sera rendue disponible à la fin de l'année.
Quelques enseignements
La BI n'est plus réservée à la direction générale et concerne de plus en plus de départements au sein de l'entreprise : en premier lieu la finance bien sûr dans 81% des cas, et toujours la DG dans 60% des cas, talonnées par le service commercial (59%) et l'informatique (51%).
L'usage de la BI est en croissance dans tous les services, mais plus particulièrement dans l'informatique (+6%), dans les services achats (+6%), les services financiers et le contrôle de gestion (+5%) et les ressources humaines (+5%). L'utilisation généralisée de la BI n'est toutefois pas encore une réalité : 47% des entreprises interrogées disent que seuls 10% de leurs collaborateurs utilisent une solution de BI et seules 28% des entreprises comptent plus de 20% d'utilisateurs de BI parmi leurs effectifs.
Le projet de BI de l'entreprise
Les critères de choix d'une solution de BI peuvent être liés au produit : caractéristiques fonctionnelles et simplicité d'emploi arrivent en tête dans cette catégorie. Ils peuvent aussi être liés à l'éditeur : dans cette catégorie, ce sont le prix et l'intégration avec d'autres logiciels déjà utilisés qui arrivent en tête des critères de choix. À noter qu'en France, on s'intéresse plus aux offres intégrées existantes et à la notoriété du produit qu'au prix. Les entreprises françaises seraient donc plus sensibles à la communication faite par les éditeurs. Il est également intéressant de noter que seule une bonne moitié (53%) des entreprises interrogées intègre une démarche de choix et une mise en concurrence de plusieurs offres.
Parmi les difficultés rencontrées au cours des projets de BI par les entreprises, arrivent en tête la pauvreté de la qualité des données (18%), les performances trop faibles du requêteur (16%) et le volet humain du projet, notamment l'absence d'accord sur les besoins (15%). L'enquête a également révélé une difficulté ressentie spécifiquement en France : la complexité du logiciel.
Des résultats
Parmi les indicateurs de performance des solutions de BI, citons le volume des données manipulées : la médiane se situe à 5,8 Go et aux extrêmes, seuls 6% des bases de données dépassent le To. Les temps de réponse constituent un autre bon indicateur : ils sont de 10,5 secondes en France pour une requête effectuée dans la plus grosse des applications. Seuls 26% des requêtes aboutissent en moins de 5 secondes. Enfin, l'étude du temps de mise à jour de la base de données révèle que les valeurs sont beaucoup plus élevées en France que dans l'analyse globale : plus de 2 heures contre 45 minutes.
S'agissant des critères de réussite des projets de BI, l'étude a analysé huit bénéfices possibles, parmi lesquels un reporting plus rapide, la réduction des effectifs informatiques ou des effectifs de gestion, l'amélioration des décisions, la réduction des coûts hors informatique, l'augmentation du CA ou la réduction des coûts informatiques. 75% des entreprises interrogées pensent qu'elles ont amélioré leur reporting. De nombreux participants estiment aussi que la BI peut améliorer la satisfaction du client.
Enfin, l'enquête établit aussi une corrélation entre les méthodes de choix de la solution et la réussite des projets. Ainsi, lorsque l'entreprise a mis en concurrence plusieurs produits de BI, elle augmente ses chances de succès. Les délais de mise en ?uvre ont également une influence : si le projet a été mené rapidement, ses chances de succès sont augmentées. Au delà de 3 ans, les chances de réussite baissent rapidement, ce qui pousse Catherine Brault à conseiller de viser un maximum de 6 mois pour la mise en ?uvre de la solution.
Benoît Herr