Comment voyez-vous évoluer le marché et les attentes des entreprises en cette période de reprise annoncée ?
De la part de nos clients, il y a une attente très forte de systèmes de plus en plus flexibles, de façon à pouvoir réagir plus rapidement à la demande et à simuler rapidement des situations qui ne sont pas forcément prévues. Ils doivent pouvoir répondre avec un outil de production intégrant une certaine flexibilité. En ce sens-là, le système ERP doit permettre de mieux anticiper les événements et d'enchaîner rapidement des processus de transformation avec un minimum de travail administratif, parce qu'aujourd'hui les PME doivent fonctionner avec des ressources de plus en plus optimisées pour ne pas dire limitées. Il y a un vrai problème d'optimisation au sens large. L'informatique doit représenter un outil efficace pour répondre à ces problématiques, bien au-delà des couvertures fonctionnelles qui sont aujourd'hui garanties par la plupart des progiciels ERP dignes de nom.
Quels sont vos facteurs différenciateurs et vos atouts sur le marché national et international des ERP ?
Nos clients sont basés en France. Nous avons évidemment l'ambition d'aller au-delà des frontières et de répondre à un besoin plus large. Notre premier atout est une bonne maturité fonctionnelle du produit, puisque le progiciel a près de 20 ans, et il comporte de nombreuses optimisations. Le marché français étant relativement exigeant au niveau des industriels, nous avons développé des fonctionnalités avancées et élaborées. À l'international, les marchés ne sont pas au même niveau concurrentiel. Par exemple, le marché anglais est très exigeant. Le marché marocain et le marché tunisien sont caractérisés par d'autres attentes.
Le deuxième atout est la pertinence des choix technologiques qui portent la solution, puisqu'un progiciel doit s'inscrire dans la durée. Avec nos 15 à 20 ans d'expérience sur le marché français, nous nous sommes aperçus que des solutions très performantes au niveau fonctionnel n'ont pas été très performantes dans la durée. Des entreprises continuent à utiliser ces solutions puisque fonctionnellement elles répondent globalement à leurs besoins, mais elles sont acculées à des choix un peu difficiles pour repartir sur de nouveaux investissements, tout simplement parce que technologiquement, ces solutions ne sont plus en phase avec l'évolution qui a eu lieu ces dernières années.
Sur ce plan-là, Prodaxis a fait un premier virage important dans les années 2000-2001 en réécrivant sa solution ERP pour tirer profit des nouvelles technologies tout en bénéficiant de toute l'acquis fonctionnel : la solution actuelle fonctionne sur un socle J2EE. Nous travaillons actuellement sur une évolution majeure qui doit nous préparer à une mutation progressive vers le modèle SaaS, à savoir un socle technologique qui nous permettra de proposer une solution full Web. C'est une étape importante pour notre entreprise, un très gros investissement, mais c'est également une marche qui va nous permettre d'attaquer plus facilement des marchés à l'étranger. C'est un deuxième aspect de notre offre pour son introduction sur des territoires nouveaux.
Quelle est votre vision de la nouvelle génération d'ERP, intégrant par exemple des technologies comme le e-commerce, les réseaux sociaux, mais aussi de nouveaux besoins tels que la distribution multi-canal ?
Un ERP n'est plus un outil qui fonctionne simplement en interne pour couvrir des besoins industriels. L'entreprise est de plus en plus ouverte sur le monde, de plus en plus connectée. Il est évident que les systèmes d'information, et en particulier l'ERP, qui est une pierre angulaire stratégique dans l'organisation de l'entreprise, doivent s'adapter en intégrant des technologies qui leur donnent les moyens d'intégrer des systèmes connexes, notamment via Internet et également au niveau fonctionnel en explorant de nouveaux domaines, en inventant. L'ERP s'enrichit de nouvelles fonctionnalités qui l'exposent d'avantage sur Internet. On le voit bien à travers les différentes offres, par exemple par l'intégration de portails Intranet ou extranet, de sites de e-commerce qui doivent interagir de façon très étroite avec le back-office, donc avec l'ERP.
Sur ce sujet, nous avons quelques expériences récentes réussies, notamment cette année avec un très gros groupe de télécommunications, c'est pour nous une très belle référence, un système qui est mis en place dans un contexte international. C'est l'exemple parfait de l'évolution qu'on peut voir sur les ERP, c'est-à-dire l'intégration d'un portail : il s'agit ici d'un portail Extranet permettant de collecter toutes les demandes d'approvisionnement d'un certain nombre d'entités industrielles dispersées autour du globe. À travers ce portail, les demandes d'approvisionnement sont acheminées vers l'ERP du site industriel, qui doit ensuite assurer la fabrication des produits puis l'expédition et le suivi des ces produits, une fois les livraisons effectuées. C'est l'exemple d'un ERP étendu avec des fonctionnalités qui exploitent très largement Internet.
Propos recueillis par René Beretz