Comment voyez-vous évoluer le marché et les attentes des entreprises en cette période de reprise annoncée ?
L'évolution des besoins des prospects et des clients est liée à la maturité des dirigeants qui ont une maîtrise et une connaissance plus approfondies des systèmes d'information et un niveau d'exigence supérieur. Le contexte du marché lié aux variations économiques et concurrentielles, avec beaucoup de fluctuations, pousse ses dirigeants à faire évoluer les systèmes d'information de telle façon qu'ils puissent répondre avec beaucoup plus d'agilité et d'expertise métier, tout en ayant une expertise sur leurs process. Et puis, nous constatons un intérêt marqué pour les solutions bénéficiant déjà de retours d'expérience au travers de références qui ont adopté ces solutions.
Par ailleurs, le prospect ou le client manifeste le besoin d'avoir une relation de proximité avec son intégrateur, la personne en charge de déployer son système d'information. C'est pourquoi Cegid, depuis quelques années, a fait évoluer son modèle d'affaires direct vers un modèle indirect, à travers un réseau de près de 200 distributeurs et partenaires certifiés, labellisés en France au niveau national, qui ont la capacité de coller au plus près du terrain et de répondre aux attentes et besoins de nos prospects et clients.
L'évolution du marché, c'est également la capacité des systèmes d'information historiquement en mode licence à évoluer vers le SaaS, la consommation à la demande. Cegid bénéficie de l'expertise de CCMX sur ce sujet, à travers l'acquisition de cet éditeur en 2004. C'est aujourd'hui une expérience de 10 ans : Cegid a su capitaliser là-dessus et réorienter le développement de ses offres de telle façon que l'ensemble des offres Cegid soit susceptible d'être portée soit en mode licence, soit en mode SaaS, avec une notion de réversibilité. Répondant à l'attente et aux besoins des clients, la réversibilité est la capacité du système en termes d'agilité de passer du mode licence au mode SaaS ou bien du mode SaaS au mode licence et dans le cas du mode SaaS, la capacité de s'adapter aux évolutions fonctionnelles des clients mais également aux évolutions en termes de volumes.
Quels sont vos facteurs différenciateurs et vos atouts sur le marché national et international des ERP ?
La volonté de Cegid a été d'être éditeur et hébergeur, de façon à assumer l'ensemble des responsabilités de la chaîne de valeur : le prospect se trouve rassuré en termes de pérennité sur l'offre qu'il a choisie. Nous pouvons nous démarquer face à nos compétiteurs, qui sont parfois seulement éditeurs ou seulement hébergeurs.
Quelle est votre vision de la nouvelle génération d'ERP, intégrant par exemple des technologies comme le e-commerce, les réseaux sociaux, mais aussi de nouveaux besoins tels que la distribution multi-canal ?
Les besoins s'approfondissent en termes de partage de l'information, soit au sein des entreprises, soit entre les ERP et des systèmes externes. Au-delà du SaaS, qui arrive à maturité, une nouvelle notion apparaît : celle de "cloud", dans laquelle Cegid a la volonté d'être un acteur majeur, au travers notamment de certains partenariats qu'il a passés avec des sociétés comme Sidetrade, Kyriba, Esker, Novapost, qui vont amener une expertise métier. Cette expertise spécifique permettra au client final de disposer, au sein d'un même système, de l'ensemble des solutions qui lui permettront d'adapter son système d'information et de mieux réagir pour le bien de ses propres clients.
Cegid a une structure en forte évolution, qui voit son modèle d'affaires évoluer considérablement. La société a travaillé ces dernières années sur une vision d'expertise fonctionnelle, dans le domaine de la finance, de la facturation, des SIRH, en parallèle de l'expertise métier, sur des marchés comme la grande distribution, l'industrie, le secteur public, les RH . Quant au marché des experts-comptables, c'est le secteur historique et privilégié de Cegid. Il pèse un peu moins de 30% du CA mais reste important, car cet axe est l'activité fondatrice de Cegid.
Propos recueillis par René Beretz