Depuis 1985, date de sa création, le Syndicat des Sociétés de Services et des Conseils en Informatique (3SCI) s'est assigné la mission d'aider les petites et moyennes entreprises de l'informatique à se développer et à se pérenniser. Il propose à ses 350 adhérents un ensemble de services liés à la profession et les représente auprès des services publics et des collectivités pour défendre leurs intérêts.
L'enquête a porté sur des PME et surtout des TPE du secteur, puisque près de la moitié des entreprises interrogées sont unipersonnelles et qu'aucune ne dépasse le seuil des 50 collaborateurs. Leurs activités se distribuent de manière assez homogène entre l'intégration logicielle et de réseaux, le conseil et la formation, l'édition de logiciels et les services, les SSII étant majoritaires, avec 28% des répondants. Leurs clients sont essentiellement des moyennes et grandes entreprises, même si quelques-unes (2%) de ces sociétés s'adressent à des particuliers.
Un certain optimisme
Si le panel d'entreprises estime que les relations avec ses fournisseurs sont restées stables en 2010 par rapport à 2009, notamment en termes d'encours et de délais de paiement, il considère que les relations avec les clients se sont améliorées. En effet, près de la moitié (47%) de ces entreprises ont enregistré une augmentation de leur chiffre d'affaires, tandis que pour 29%, il est resté stable. Mais 24% affichent une régression, qui dans certains cas peut être catastrophique. Parmi les difficultés rencontrées, les recherches de compétences, la lourdeur des charges sociales et la concurrence des solutions gratuites figurent en tête de liste.
Parmi les entreprises ayant vu progresser leur CA, plus de la moitié (56%) ont enregistré une croissance de plus de 10%. Quant au carnet de commandes, il a eu tendance à se remplir plus qu'en 2009 pour 43% des répondants mais est resté stable pour 40%. Tout ceci conduit 88% de ces petites entreprises du secteur à estimer que leurs perspectives sont moyennes à bonnes pour 2011, ainsi que pour 2012. Elles font donc un bilan assez mitigé de 2010, mais l'immense majorité d'entre elles (93%) place de grands espoirs dans une relance sur 2011 et surtout 2012, rares (7%) étant celles dont le moral actuel est mauvais ou pire.
Toujours le même point noir : les délais de paiement
Véritable fléau plombant le développement économique et la compétitivité français (le crédit inter-entreprises est la première source de financement des entreprises françaises), les délais de paiement ont eu plutôt tendance à s'allonger encore pour 33% des répondants à l'enquête. Seuls 8% ont enregistré une réduction de ces délais. Il faut dire que la loi LME (Loi sur la Modernisation de l'Économie), entrée en application le 1er janvier 2009, n'a étonnamment été mise en ?uvre que par 13% des entreprises interrogées. Pourtant, le manque de trésorerie est considéré par 15% des répondants comme un problème plus épineux dans la crise actuelle que le manque de chiffre d'affaires ou les contraintes légales, une carence évidemment très liée à l'allongement des délais de paiement des clients. Ajoutons que seuls 5% ont fait appel à Oséo pour des besoins de financement de fond de roulement ou de trésorerie dans le cadre des "mesures du plan de relance", mesures pourtant prolongées sur 2010.
Rappelons que la loi LME, censée s'appliquer aux contrats conclus depuis le 1er janvier 2009, stipule (Article L 441-6 du Code de Commerce) que le délai convenu entre les parties contractantes pour régler les sommes dues ne peut plus dépasser 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d'émission de la facture. Il peut, d'un commun accord, être raccourci, mais en aucun cas être rallongé.
Il est saisissant de constater que les entreprises passent ainsi à côté des possibilités que leur offre enfin le législateur. Rappelons que des besoins en trésorerie disproportionnés peuvent se traduire par une fragilisation de l'entreprise, voire au final par une cessation de paiement. Surtout lorsqu'il s'agit de structures de la taille de celles concernées par cette enquête et le 3SCI.
Benoît Herr