Cadelec et Sigmadis sont eux sociétés s'urs, qui appartiennent toutes deux au groupe Sonepar, acteur mondial de la distribution de matériel électrique. Né en 1969, Sonepar a généré 13,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010 et enregistre une croissance annuelle de son CA de 10%. Présent dans 35 pays au travers de 153 sociétés opérationnelles et 34 000 collaborateurs, il est n° 1 dans onze pays, dont la France, mais aussi n° 2 au Canada, en Chine, en Autriche, en Pologne et en Suisse et n°3 en Espagne, aux États-Unis et en Australie. Son métier est la distribution de matériel électrique et de solutions techniques aux professionnels de l'électricité.
Le métier de Cadelec et de Sigmadis concerne la distribution de matériel électrique, mais au grand public. Cette activité hexagonale génère environ 140 M€ de chiffre d'affaires annuel. Il existe de nombreuses synergies entre les deux sociétés. "Mais l'intérêt d'avoir deux sociétés, c'est qu'elles s'adressent à des clients différents. Elles sont assez complémentaires dans de nombreux domaines. De nombreux domaines sont mutualisés, mais pas tous : les achats, par exemple, ne le sont pas", explique Richard Laligné, directeur général des activités grand public. Les services centraux, dont l'informatique, sont en revanche communs.
Logistique stratégique
Les clients de la division grand public de Sonepar se nomment Castorama, Mr. Bricolage, Brico Dépôt, Auchan, BHV ou Leroy Merlin, pour n'en citer que quelques-uns. Les deux entreprises disposent de trois plates-formes au total, deux chez Sigmadis (Arnage, près du Mans, et Brignais, en banlieue lyonnaise) et une chez Cadelec (Saran, près d'Orléans). Si celles-ci ne traitent pas encore beaucoup de commandes e-commerce, les entreprises ont bien pris la mesure du potentiel de ce nouveau canal de distribution, notamment pour des produits lourds comme les radiateurs par exemple, et s'y préparent.
Chez le seul Sigmadis, les deux plates-formes logistiques permettent de traiter 120 000 commandes par an pour 28 millions d'unités vendues à 2 800 magasins. Elles comptent 17 000 m2 d'entrepôt pour 35 000 emplacements et 7 500 références disponibles. "Notre métier logistique consiste à servir de grossiste pour nos clients, à gérer les demandes, à assurer une gestion performante des plates-formes et à nous entourer de partenaires fiables", commente Frédéric Grassart, directeur logistique de Sigmadis.
Mettre le SI en phase avec l'entreprise
Un terminal graphique dans l'entrepôt
"Nous avons voulu nous doter des moyens d'atteindre les objectifs de l'entreprise et bâtir une stratégie des SI conforme à ces objectifs", explique Slimane Oussaïdi, DAF et DSI de Sonepar grand public. "Sur notre marché à concurrence forte, les SI deviennent un élément déterminant de la réactivité". Parmi les bénéfices recherchés, la création de services supplémentaires, créateurs de valeur et fidélisants, comme par exemple la livraison de quantités plus petites, plus rapidement ou l'accès au stock des clients. L'amélioration du taux de service, aujourd'hui déjà à 98%, et la réduction des stocks figuraient aussi dans le cahier des charges, tout comme la réponse aux exigences de flexibilité, de rapidité et de sécurité et la réduction des coûts de la non-qualité. Enfin, pour pouvoir absorber la hausse des capacités, l'accroissement de la performance était également primordial.
En bref, Sigmadis souhaitait passer d'un SI de traitement des données à un SI orienté vers la communication, l'échange et le pilotage.
Un projet fédérateur
Utilisatrices de l'ERP Minos depuis 2001, les entreprises avaient depuis fait évoluer leur outil informatique en interne, en développant 729 programmes spécifiques, principalement sur la chaîne de préparation et sur celle du traitement des litiges. "Le système était complètement sclérosé", constate Slimane Oussaïdi. Après avoir identifié les différentes solutions possibles, y compris celle de faire évoluer son outil en place, Sigmadis a préféré se tourner vers son partenaire de longue date, Ordirope, pour poursuivre sa collaboration jusque-là fructueuse avec l'éditeur et se synchroniser avec une version plus standard du progiciel.
Il faut dire que depuis 2001, l'offre Minos a connu de nombreux changements et évolué vers une version entièrement réécrite en Java, graphique et basée sur Eclipse, baptisée Minos Business Suite. Les nouvelles fonctionnalités, tout comme les améliorations des fonctionnalités existantes ainsi que la possibilité d'évoluer en douceur, ont particulièrement séduit Sigmadis et Cadelec. Après avoir convaincu le groupe Sonepar que cette solution était la meilleure pour son activité grand public, le projet a pu démarrer.
Un projet d'entreprise
"Nous avons pu faire évoluer le système en collaboration avec l'éditeur et de nombreux programmes ont été intégrés dans la version standard. Nous avons ainsi pu réduire le nombre des spécifiques de 45%, ce qui nous permet de maîtriser les risques".
Fédérateur, le projet s'est organisé classiquement, autour d'un comité de pilotage, d'utilisateurs clés et de groupes de travail. Il comptait quatre personnes d'Ordirope et les deux informaticiens de Sigmadis, en plus de la direction générale et des utilisateurs clés. La nouvelle version a été mise en production le 1er avril 2011, dans la continuité du système précédent. Cette première phase est destinée à permettre la prise en main du système et les réglages.
Terminal radio graphique avec bague de lecture
Le principal changement intervenu dans cette première phase a été la mise en place du module des terminaux radios, générateur de gains de productivité importants, mais aussi de changements dans les méthodes de travail. "Minos nous permet aujourd'hui d'anticiper la disponibilité du stock, c'est-à-dire que nous savons désormais à quel moment précis lancer une préparation", commente Frédéric Grassart. Autre changement de taille, qui n'avait pourtant pas été déterminant dans le choix de la solution : l'interface graphique. "Nous n'avons pas eu de réflexion particulière par rapport à l'interface graphique de Minos Business Suite, mais nous avons estimé que c'était un plus", précise Slimane Oussaïdi, qui constate aussi une bonne adaptation et une bonne prise en mains des utilisateurs et l'absence de problèmes majeurs ou bloquants au démarrage.
La phase 2 doit s'étaler sur les deuxième et troisième trimestres 2011 : elle concernera d'autres nouvelles fonctionnalités et la formalisation de l'outil. "Nos objectifs fonctionnels pour la fin de l'année sont de ne plus avoir qu'un seul WMS, en l'occurrence Minos", ajoute Frédéric Grassart, qui se félicite par ailleurs des excellents résultats déjà enregistrés en quelques semaines.
Benoît Herr
Le marché du bricolage en France
Il se monte à plus de 20 milliards d'euros et 5 acteurs (Leroy Merlin, Weldom, Mr. Bricolage, Bricomarché et Castorama) s'en arrogent 91%. Le rayon électricité à lui seul, pèse environ 13%. Il s'agit d'un marché en croissance constante depuis 2002, même s'il a connu un léger tassement avec la crise.