"Le monde du 'best of breed' reprend du poil de la bête, particulièrement cette année, sous la forme de composants d'un SI plus global", note Jean-Charles Deconninck. "La stratégie des entreprises consiste à se tourner vers des spécialistes métiers, comme par exemple ceux de la logistique, car elles ont souvent des problématiques métiers très fortes et nécessitent un ROI rapide. Or, les problématiques métiers ne sont pas traitées par les grands éditeurs généralistes. En outre, la mesure du ROI sur un gros ERP n'est pas toujours très simple alors qu'elle est beaucoup plus facile sur un logiciel de type best-of-breed".
Selon le patron de Generix, le retour du best-of-breed est donc lié à des phénomènes économiques, de type recherche de ROI rapide, mais également à des phénomènes technologiques : "les composants SOA et les Web services jouent un grand rôle. Sans révolutionner l'ERP, ils apportent également beaucoup de souplesse", précise-t-il. Generix, éditeur qui se positionne dans le secteur du commerce sur les entreprises de taille intermédiaire, a bien entendu redéveloppé sa solution en architecture SOA.
Des atouts face aux grands éditeurs internationaux
"Notre principal atout est la flexibilité de nos outils", poursuit Jean-Charles Deconninck. "Dans le métier du commerce, il ne se passe pas un mois sans que l'on connaisse des modifications structurelles, que ce soit au niveau de la répartition géographique entre régions et centrales, au niveau de la structure des produits ou d'autres choses. Notre produit doit donc avoir une flexibilité et une réactivité importantes, tout en gardant une structure solide. GCE (Generix Collaborative Enterprise) est complètement pensé pour répondre à ces besoins : tout est réalisé au travers de paramétrages, et on peut aller très loin en la matière. C'est tellement vrai qu'au départ nos prospects sont généralement dubitatifs à ce sujet, mais sont assez rapidement convaincus par la suite. Le corollaire de ces possibilités est une réduction drastique des développements spécifiques".
Enfin, Jean-Charles Deconninck se dit très attaché à la limitation du TCO (Total Cost of Ownership, ou coût total de possession) et affirme que les montées de versions, par exemple, restent le plus légères possibles en termes d'impact financier pour l'entreprise utilisatrice, un atout qu'il estime en grande partie lié à la structure de son produit et à l'absence de spécifiques.
Le SaaS
On sait Generix très engagée sur la voie du SaaS (Software as a Service). Pourtant, son patron "le voit mal encore gérer les processus complexes de l'entreprise, comme l'ERP, qui a pour but d'augmenter la performance au c'ur même de l'entreprise. C'est un outil que j'imagine difficilement dans un monde SaaS". Mais il s'empresse de préciser : "en revanche, dans certains domaines et notamment sur la supply chain collaborative, il est important non seulement d'accéder aux informations, mais aussi de pouvoir agir dessus. C'est pour cette raison que ces dernières années, nous avons réinvesti plus de 20 % de notre chiffre d'affaires en autofinancement complet sur nos produits. Nous avons financé la totalité de notre développement de ces cinq dernières années à travers notre capacité de génération de cash."
Selon Jean-Charles Deconninck, la supply chain collaborative se présentera à l'avenir de plus en plus sous une forme SaaS et partagée d'outils informatifs et d'exécution. "Mais l'ERP s'inscrira de plus en plus dans une logique de refonte de composants interopérables et modularisables : une telle typologie d'organisation est beaucoup plus difficile à mettre en place avec un ERP structuré de manière classique", ajoute-t-il. "Pour moi, le SaaS, c'est l'avenir. Le business de demain ne se fera plus sur l'application mais sur le service applicatif, avec des applications "Kleenex", presque jetables, et des services transactionnels payés à l'utilisation. Nous avons développé avec GCE un applicatif de services. L'interface se trouvera sur le mobile : elle sera téléchargeable et totalement gratuite. Le Web commerce est l'un des composants des différents canaux. L'application va devenir complètement nomade et la structuration de données s'appuiera plutôt sur le domaine des standards d'échange, sur le réseau. Il y a énormément de choses à faire sur les applications de type mobiles et sur la notion de services applicatifs. Aujourd'hui, on parle de logiciels intégrés, mais nous irons vers de plus en plus de "désintégration", au profit de la mobilité."
Benoît Herr