Promouvoir une nouvelle gamme n'exclut pas un soutien sans faille aux produits existants : tel est le mot d'ordre de Chris Leone, Vice President, Application Strategy d'Oracle. Il ne s'agit plus de faire table rase : les utilisateurs de Peoplesoft, JD Edwards et Siebel peuvent continuer à utiliser leurs applications et même à bénéficier de mises à jour "à vie", assure-t-il. Et de fait, ces quatre dernières années, chaque produit a bénéficié d'une nouvelle version tous les deux ans.
Des solutions complètes, conviviales et prêtes à l'emploi
Quel est donc le positionnement de la gamme Fusion, par rapport aux gammes existantes ? Pour Oracle, c'est clairement la gamme de l'avenir. Elle se veut à la fois complète et ouverte grâce ses multiples briques répondant à tous les besoins, du back-office aux applications, avec en particulier des solutions dédiées couvrant 23 secteurs d'activité.
Disponible dès maintenant, Oracle Fusion 11g a été conçu à partir de l'expérience des clients d'Oracle, de leurs demandes et de leurs retours. L'offre s'appuie sur plusieurs technologies standards : Java, XML, HTML. Son ergonomie a été complètement revue pour offrir de nouvelles possibilités aux utilisateurs.
Oracle Fusion se présente de manière modulaire, de manière à pouvoir s'intégrer facilement dans un environnement applicatif existant. Il comprend plus de 100 modules applicatifs dans 7 secteurs : Finance, HCM (Human Capital Management), SCM (Supply Chain Management), gestion de portefeuille de projets, achats, CRM, GRC (Gouvernance, Risques et Conformité). Avec son middleware, Fusion peut servir de plate-forme d'intégration (hub), assurer l'orchestration des applications et la centralisation. De leur côté, des modules de Fusion sont souvent utilisés comme solutions indépendantes : ce sont des applications prêtes à l'emploi, ouvertes et paramétrables. Selon l'éditeur, leurs coûts de mise en œuvre, de personnalisation et de maintenance diminuent sensiblement par rapport aux gammes précédentes.
Certains clients d'Oracle ont déjà mis en œuvre la stratégie d'adoption progressive des applications Fusion, souvent en mode hybride. Par exemple, une entreprise disposant de Peoplesoft Human Capital Management a adopté Fusion Incentive Compensation et Talent Management pour mieux gérer les compétences et les performances de ses collaborateurs. Une autre société, disposant de Peoplesoft et d'Hyperion on-premise, s'est équipée de Fusion CRM dans le cloud pour avoir une vue unifiée de ses clients et l'utilise en particulier depuis des iPhones. Un laboratoire public a remplacé des solutions internes coûteuses par Fusion Project Portfolio Management, Fusion Financials et Fusion GRC, au-dessus de Peoplesoft.
Exemple d'écran d'application d'Oracle Fusion
Un effort particulier a été fait pour donner aux différentes catégories d'utilisateurs des moyens pratiques de configurer leurs applications selon leurs besoins et leurs goûts au moyen d'outils graphiques appelés "composers", situés au-dessus de Fusion Middleware. Ainsi, le "Page Composer" permet aux utilisateurs finaux de configurer leurs écrans, et le "Process Composer" aide les experts à modéliser leurs processus en s'appuyant sur des modèles de processus métiers prédéfinis.
Réseaux sociaux et BI sont intégrés
Les aspects sociaux font partie intégrante des applications Fusion. Divers outils aident les équipes à gérer en commun leur travail et à partager les informations. L'outil Activity Streams gère les flux d'activités en temps réel, ce qui permet par exemple à des vendeurs à vérifier les opportunités de vente spécifiques. Un simple clic sur une opportunité permet de descendre d'un niveau et d'en obtenir le détail, avec l'ensemble des échanges de messages correspondants. L'outil Network At Work permet de construire des équipes collaboratives. Les applications peuvent également intégrer des forums de discussion des accès aux réseaux sociaux comme Facebook et LinkedIn.
Pour rendre la BI largement disponible à tous les niveaux, des outils décisionnels sont embarqués dans les applications : les utilisateurs disposent de tableaux de bord sur leurs postes de travail et d'indicateurs sur leurs terminaux mobiles. Ils ont accès directement à des outils d'aide à la décision et bénéficient d'optimisations en temps réel. C'est une amélioration sensible pour les utilisateurs, qui devaient jongler avec des applications décisionnelles déportées, en particulier dans le monde de la finance. La nouvelle architecture de Fusion intègre à la fois les aspects transactionnels et la gestion de la performance, ce qui accélère la production du reporting.
Une architecture ouverte aux innovations
L'architecture de l'offre Oracle Fusion prend en compte des modes variés de déploiement. À côté du déploiement classique "on-premise", Oracle propose plusieurs niveaux de déploiement dans le "cloud" : le cloud public, le cloud privé et un mode hybride. Le cloud public d'Oracle comporte des abonnements à des applications de CRM, HCM et réseaux sociaux ainsi qu'à des services de développement en Java et de bases de données.
La variété des approches du cloud devrait accélérer son adoption. Selon Oracle, certaines entreprises restent méfiantes vis-à-vis du cloud public à cause de la mutualisation des applications en mode "multi-tenant". Pour elles, un cloud privé sans mutualisation (single-tenant) est plus approprié. Autre alternative, le cloud hybride permet de faire cohabiter une solution "on-premise" avec quelques applications sélectionnées sur le cloud. Quel que soit le mode de déploiement, le produit est identique : il peut être personnalisé, voire étendu par de nouveaux modules.
L'architecture du middleware d'Oracle Fusion permet aussi à toutes les applications d'être directement disponibles sur les terminaux mobiles : déjà disponible sur les smartphones, elles le seront sur les tablettes au début de 2012.
René Beretz