Philippe Nieuwbourg, organisateur de l'événement, a fait remarquer en ouverture que les éditeurs et sociétés de services partenaires avaient beaucoup changé depuis la première édition. Les grands acteurs ont pris leur envol et des acteurs plus récents ont pris le relais, avec des solutions performantes, plus agiles et moins chères.
Le dénominateur commun des témoignages était sans nul doute la réduction des temps d'implémentation et des budgets, une tendance commune à tous les projets de BI, aussi bien dans les PME que dans grands comptes. Un autre aspect souvent abordé a été la mise à disposition des services de la BI à un plus grand nombre d'acteurs de l'entreprise. Certains des 13 témoignages ont plus particulièrement retenu notre attention.
Un projet agile pour étendre l'utilisation de la BI chez Bull
Comme toutes les grandes sociétés, Bull utilise la BI depuis de nombreuses années. Mais pendant longtemps, ces outils décisionnels ont surtout été utilisés par quelques spécialistes. La société voulait élargir le nombre d'utilisateurs en ciblant les informations à fournir, en tirant parti de l'arrivée sur le marché de nouveaux fournisseurs de solutions de BI, légères, ergonomiques et performantes.
Bruno Gardin, directeur qualité du groupe Bull (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
"Nous avons mis en place un modèle de projet agile, capable de donner des résultats concrets en peu de temps. Nous ne voulions pas de tunnel de deux ans.", explique Bruno Gardin, directeur qualité du groupe Bull. La société a choisi Jaspersoft, dont l'offre répondait bien au cahier des charges et qui avait un coût raisonnable en raison de son modèle Open Source. Les utilisateurs ont été étroitement associés au projet et ont contribué à définir les profils métiers, les attentes, les habitudes, les usages.
Le projet a livré progressivement des modules qui ont rapidement été mis à disposition des utilisateurs. Ceux-ci se les sont rapidement appropriés et la confiance s'est établie, ce qui amené les utilisateurs à approfondir l'expression de leurs besoins. Le projet a fonctionné par cycles courts, avec des livraisons de versions toutes les 6 à 10 semaines, pouvant descendre à 2 semaines pour des demandes urgentes.
Commencé courant 2009, le projet a atteint ses objectifs avec 600 utilisateurs à la fin 2011. L'engouement est réel à tous les niveaux de l'entreprise et le nombre de requêtes augmente, d'autant plus que les applications sont disponibles sur des terminaux mobiles. Le budget du projet a été tenu pour un coût global faible.
voyages-sncf.com : la gestion des gros volumes
Il y a quelques années, l'offre tarifaire du premier site marchand français avait été jugée plutôt opaque et peu pratique pour trouver les meilleurs tarifs. Pour pallier à cela, Thomas Nansot, responsable du suivi de production chez voyages-sncf.com technologies, et son équipe, ont mis en place un calendrier des prix permettant aux clients à la recherche des meilleurs tarifs de train d'accéder aux prix les plus avantageux.
Thomas Nansot, SNCF (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Baptisée "super calendrier", cette application a été initiée dès 2004, avec la mise en place d'un "cache de recherche internaute". En 2009, la SNCF a élaboré un nouveau modèle ensembliste, s'appuyant sur des serveurs de back-end et de front-end dialoguant entre eux. "Il y avait une grande de variété de données ainsi qu'un problème de vélocité", explique Thomas Nansot, qui ajoute "nous avons beaucoup tâtonné sur la partie middleware et infrastructure, de même que sur la base de données. Partis sur des solutions qui semblaient pertinentes, comme Oracle, nous avons finalement basculé sur MySQL (qui n'était pas encore propriété d'Oracle), mais nous nous sommes très vite heurtés à des problèmes de performances".
Il faut dire que les volumes à gérer sont tout simplement colossaux : des centaines de milliers de places de train se vendent par jour. Il existe deux millions de prix différents pour 2 500 tarifs. Les serveurs de voyages-sncf.com gèrent 6,2 millions de compteurs de disponibilité et 2 500 compteurs sont rafraîchis chaque seconde ! Si le terme "big data" a un sens, c'est sans nul doute ici qu'il le trouve.
La SNCF s'est appuyée sur un certain nombre d'acteurs clés pour mener ce projet, comme Ysance, Amazon Web Services ou encore Oracle. Et le résultat est là : aujourd'hui, un client sur huit passe par le calendrier des prix pour rechercher le meilleur tarif applicable à son cas et 215 O/D (Origines/Destinations) sont disponibles dans l'application. Une avancée substantielle pour le client que nous sommes tous.
Uponor : des tableaux de bord visionnés en cours de réunion
La start-up française Wearecloud, qui propose la solution Bime, était le seul pure-player cloud présent sur Decideo 2011. Basé à Montpellier, cet éditeur jeune et dynamique propose une solution de BI économique, payée à l'usage, multi-tenant et nativement cloud qui se connecte de manière hybride à des services Web ou à des bases de données traditionnelles pour réaliser des tableaux de bord. S'appuyant sur l'infrastructure Amazon, Bime compte déjà une centaine de clients, dont bon nombre de grands comptes.
Raul Benet, Uponor (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Parmi ceux-ci, Uponor, une multinationale d'origine espagnole comptant 3 200 collaborateurs, qui intervient dans le domaine des systèmes de plomberie et de chauffage. Raul Benet, responsable du projet BI d'Uponor, et son équipe ont mis en place 36 tableaux de bord destinés aux dirigeants de la société en moins de 3 mois (rédaction du cahier des charges comprise) grâce à Bime.
"Nos cadres avaient besoin de visibilité sur les données de Salesforce ainsi que sur d'autres données de CRM, non Salesforce, représentant 25 % des informations", explique Raul Benet. "En outre, notre direction utilise ses propres KPI, différents de ceux de Salesforce. Constatant que Salesforce n'est pas un outil de BI, nous nous sommes tournés vers la DSI pour la réalisation de tableaux de bord. Celle-ci nous a annoncé des délais de plusieurs mois et des coûts énormes. Face à de telles contraintes, la solution Bime s'est imposée d'elle-même".
Uponor a alors testé Bime, qui s'est avéré correspondre aux besoins exprimés dans son cahier des charges. La mise en place du projet international a nécessité 3 mois : aujourd'hui 36 tableaux de bord différents sont disponibles dans tous les pays. Ils peuvent être visionnés depuis n'importe où et n'importe quand, y compris durant les réunions mensuelles du conseil d'administration. Seize requêtes sont exécutées en moyenne par tableau de bord : elles peuvent par exemple fusionner les ventes réelles et les ventes estimées. "Les temps de réponse ne sont pas immédiats mais pas insurmontables non plus. Il faut dire que dans un même tableau de bord, nous mélangeons des données émanant de notre ERP, de Salesforce et de tableaux Excel", remarque Raul Benet.
Une solution tierce pour administrer la plate-forme BI chez Inter Mutuelles Assistance
Inter Mutuelles Assistance (IMA) est un gros utilisateur historique de BusinessObjects (BO) avec 85 univers, 2000 documents, 2 serveurs BO XI en miroir. La migration de BO 6 à BO XI a soulevé de gros problèmes d'administration des droits d'utilisation : les droits obtenus à travers Excel étaient devenus incohérents. Les formations suivies à cette occasion ont mis en évidence que le seul moyen disponible était la reprise de tous les droits à la main et qu'aucun outil intégré ne pouvait régler le problème de manière globale.
Morgan Rochais, chef de projets du pôle AMAO décisionnel d'Inter Mutuelles Assistance (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Pour remettre en place les règles de sécurité souhaitées dans BO, IMA a donc choisi la solution 360view. "celle-ci effectue tous les matins un export des droits dans Excel", explique Morgan Rochais, chef de projets du pôle AMAO (Assistance à MAîtrise d'Ouvrage) décisionnel d'Inter Mutuelles Assistance. 360view facilite la modification des droits, trie les sessions, planifie les documents en masse, sauvegarde et restaure le système de production, migre les environnements par glisser-déposer.
"Nous utilisons aussi le produit 360eyes pour auditer et analyser la plate-forme BO", complète Morgan Rochais. "Il effectue une analyse d'impact permettant de refondre le SI décisionnel, documente l'environnement BO et fournit des statistiques sur les activités de la plate-forme." Ces deux produits font partie d'une suite logicielle (360suite) destinée à faciliter l'utilisation de la plate-forme BO.
"Nous passons trop de temps à administrer la plate-forme BO", conclut Morgan Rochain. "C'est trop technique. En outre, il faut faire une migration tous les 5 ans. Heureusement que nous avons les outils de 360suite."
Hewlett-Packard privilégie un partenaire local
Yves Cabanac, EMEA Sales Compensation Director chez Hewlett Packard, s'occupe de la rémunération des vendeurs d'HP Europe, ce qui représente 10 000 personnes dans 128 pays avec 273 rôles différents, pratiquant des modes de vente variés. Le centre de compétence BI d'HP Grenoble dispose de nombreux produits pour le suivi des vendeurs, ce qui représente une transaction par seconde tous les jours, 24 heures sur 24.
Yves Cabanac, EMEA Sales Compensation Director, Hewlett Packard (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
HP disposait déjà d'un datawarehouse unique pour gérer la rémunération des vendeurs, mais avait du mal à évaluer la performance de ses vendeurs. Le centre de compétence a écarté BusinessObjects car, selon Yves Cabanac, "son administration est un enfer". Par ailleurs, son coût dépassait de loin le budget alloué pour le projet. "Nous avons testé plusieurs solutions du marché, en particulier des solutions d'origine suédoise et californienne, explique Yves Cabanac. "Finalement, nous avons été séduits par Biboard, solution simple, d'un coût raisonnable, accédant facilement au datawarehouse, et prête pour les transactions". L'outil est de qualité, disponible sur PC et sur smartphones, et se déploie simplement dans toutes les langues. Elle est disponible sous Unix et est compatible avec toutes les technologies, y compris WebOS d'HP. La sécurité est parfaite. "Elle est d'origine grenobloise, et nous en sommes fiers", ajoute Yves Cabanac.
Un aspect fondamental de ce choix était le temps de formation nécessaire : il fallait former 10 000 vendeurs. "Le studio de conception de Biboard a un aspect proche de celui des outils Microsoft : la formation nécessaire est donc réduite au strict minimum, car tout le monde connaît Excel", se félicite Yves Cabanac. HP va déployer le produit partout dans le monde ; il sera utilisé à terme par 28 000 vendeurs. "Il faut promouvoir ces solutions évolutives, peu coûteuses, qui sont prêtes pour les infrastructures de demain, en particulier sur le cloud", conclut Yves Cabanac.
René Beretz et Benoît Herr