Si le club des utilisateurs a ressenti le besoin de se pencher sur les méthodes agiles (SCRUM, XP et autres) et sur leur adéquation aux projets de mise en œuvre de SAP, c'est que la question se posait et que la réponse n'était pas évidente de prime abord. "Les méthodes agiles sont une réponse à l'effet tunnel tant décrié dans les projets SAP", explique Patrick Geai, du groupe La Poste et vice-président commissions à l'USF.
Le groupe de travail, qui a déjà tenu quatre réunions depuis début 2012, a commencé par faire un état des lieux de ces méthodes dans le monde, puis a cherché à démontrer la faisabilité de leur utilisation en déroulant une méthodologie particulière : Scrum. Ces réunions associaient des experts des méthodes agiles et des directeurs de projets SAP. L'objectif pour la fin 2012 est de rédiger un livrable (livre blanc) après avoir réalisé une synthèse des travaux et évalué la faisabilité d'un projet SAP en mode agile.
Premiers enseignements
Les premiers résultats de ces travaux montrent qu'il n'y a pas d'incompatibilité rédhibitoire à adopter une démarche agile comme Scrum dans un projet SAP mais qu'il y a néanmoins des points d'attention. En particulier, les tests doivent être automatisés pour être très rapides, ce qui ne constitue ni un problème technique ni un problème financier mais n'est tout simplement pas dans la culture de SAP. Les outils d'automatisation des tests existent en effet et SAP fournit une plateforme d'intégration continue native.
Cependant, dans les méthodes agiles, les itérations reposent sur des cycles d'un mois. Or, le groupe de travail a constaté que la première itération (ou itération zéro) est impossible à réaliser dans ce délai à cause du volume du paramétrage à réaliser. "L'itération zéro doit être plus longue, de l'ordre de trois mois, les suivantes pouvant être calées sur un mois", précise Patrick Geai, qui estime que la constitution d'une équipe de projet soudée est un point clé de la méthode agile : "la co-construction de la solution par cette équipe, qui doit intégrer des profils divers, alliant représentants des métiers, architectes, paramétreurs et développeurs, semble ne pas être dans les usages".
En conclusion, l'approche agile n'est pas culturelle chez SAP, mais n'est pas rédhibitoire et le groupe continue à travailler, à la recherche de cas concrets, pour publier son livre blanc dans quelques mois.
Alignement sur les évolutions de l'éditeur
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il se passe beaucoup de choses du côté de l'éditeur en ce moment. Et l'USF raccroche les wagons en alignant ses activités et ses priorités sur les rachats successifs de SAP mais cela se fait avec une certaine inertie : ainsi le groupe de travail cloud est-il en cours de réflexion. La mobilité fait aussi l'objet de réflexions. Mais "l'USF n'a pas jugé nécessaire de créer une commission dédiée à ce sujet pour l'instant", note Claude Molly-Mitton, président de l'USF. "Il s'agit d'un sujet transverse, tout comme la dématérialisation. Ils sont donc traités par les autres commissions".
Le groupe de travail "bases de données", en revanche, a été mis sur pied. Si son objectif est d'adresser la communauté des utilisateurs Sybase, il inclura aussi HANA et devrait prendre une importance majeure, à l'image de celle donnée au sujet par l'éditeur. Au total, ce sont 8 nouvelles commissions et groupes de travail qui ont été lancés depuis janvier dernier, dont le groupe de travail BI 4, celui sur les RH publiques et celui sur le contrôle interne, ainsi que la commission Île de France. Le développement des commissions régionales et francophones fait d'ailleurs partie des priorités pour 2012. À noter que les commissions concernant Monaco et le Maroc sont en cours de réflexion ou de constitution.
Vers une convention riche
Le point d'orgue des activités de l'USF sera sa convention annuelle, qui se tiendra cette année les 3 et 4 octobre au palais des congrès de Dijon. La première journée sera consacrée à une réflexion présentée comme de "haut niveau", avec des interventions aussi décalées que celle d'Isaac Getz, professeur à l'ESCP Europe et expert en management sur l'environnement managérial et son influence sur l'innovation et la créativité permanentes, ou que celle d'Eric Fimbel, professeur à la "Reims Management School" et chercheur au laboratoire LIRSA du CNAM, sur les effets dévastateurs de la "mythinformatique". L'intervention vedette sera sans doute celle de Jacques Attali, président de PlanetFinance, sur le projet "beurre de Karité" au Ghana, mené en partenariat entre SAP et PlanetFinance.
Le fil rouge de la seconde journée sera la problématique du Big Data, avec notamment l'intervention de Denis Ettighoffer, fondateur et ancien président d'Eurotechnopolis Institut, sur le Big Data comme vecteur stratégique de l'intelligence économique. Fidèle à sa tradition de lien avec le monde extérieur à l'entreprise, l'USF fera également intervenir l'astronaute Patrick Baudry, qui évoquera le besoin de données fiables, qui sont une question de survie dans l'espace.
Benoît Herr