Les ventes de licences SAP ont crû de 26 % (soit 19 % en devises constantes) par rapport au trimestre correspondant de 2011, à 1,059 milliard d'euros. La croissance était à deux chiffres dans toutes les régions du monde, avec des différences selon les continents, mais relativement peu importantes : l'Asie a réalisé +14 %, l'Amérique du Nord +20, l'Amérique Latine +30. "On peut attribuer cela à des fondamentaux qui se portent bien, c'est-à-dire l'innovation", commente Franck Cohen. Le chiffre d'affaires global du trimestre s'élève à 3,898 milliards d'euros, en hausse de 18 % par rapport au même trimestre de l'année précédente, et la marge opérationnelle à 921 millions, soit 23,6 % du chiffre d'affaires.
Ce n'est clairement plus l'ERP qui est le moteur de la croissance, mais l'innovation : HANA et la mobilité devaient doubler leur chiffre d'affaires sur l'année ; sur le 2ème trimestre, les revenus sont en phase avec cet objectif et même un peu au dessus en Europe. "Ce sont maintenant les revenus qui poussent la croissance dans ces domaines et non plus l'image", commente Franck Cohen. Les bases de données et les technologies connaissent une évolution significative de leur chiffre d'affaires. Quant aux activités de service, elles sont, à périmètre constant, en croissance de 12 % d'une année sur l'autre.
En Europe
L'Europe, Allemagne exclue, a connu 22 % de croissance : c'est plus qu'en y incluant l'Allemagne, qui fait baisser cette croissance à 20 % "seulement", si l'on peut dire. Les nouveaux comptes ont représenté 18 % du chiffre d'affaires européen du trimestre, ce qui représente plus de 800 nouveaux clients, dont 150 grands comptes gagnés à la concurrence. "Avec le développement de l'innovation, c'était l'un des deux grands objectifs de l'année : gagner des parts de marché. L'objectif est d'arriver à 20 % du CA", précise Franck Cohen.
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Même si en Europe on ne peut pas s'extraire complètement du contexte macro-économique, la croissance du pipeline est très significative : elle a cru de 1 milliard d'euros nets sur le second trimestre, ce qui porte à plus de 4 milliards les opportunités dans le pipeline aujourd'hui.
En France
"La France a fait un très bon trimestre, avec une croissance supérieure à la moyenne de l'Europe", ajoute Franck Cohen. "Ces bons résultats sont liés aux moteurs de croissance en France, qui sont efficaces. Il s'agit des 'lignes de business' (RH, CRM, supply chain, achats, etc.) et de l'analytique, qui a fait plus de 50 % de croissance d'une année sur l'autre, ce qui nous place en position de leader sur la France dans le domaine de la BI. Le changement de management de la filiale apporte de bons résultats". Le dirigeant se déclare également satisfait du chiffre réalisé sur le cloud, où la partie souscriptions connaît une croissance à 3 chiffres. "Même si le CA global reste limité, la croissance est très soutenue", constate-t-il. Quant aux "lignes de business", les effectifs de commerciaux spécialisés sur ces solutions ont été doublés, ce qui conduit la filiale à une croissance à 3 chiffres dans ce domaine.
La France est passée de 40 nouveaux clients à près de 150 sur le trimestre, dont une dizaine de dossiers à plus d'un million d'euros. Parmi les signatures significatives en France, Franck Cohen cite un contrat de déploiement de solutions BYOD (Bring Your Own Device) avec Atos, l'idée étant d'aller vers le zéro e-mail, ainsi qu'Arkema, L'Oréal sur la mobilité ou encore Axa sur des solutions métiers.
Business ByDesign toujours en retrait
Le deuxième trimestre a connu le plus gros deal de l'histoire de Business ByDesign... en Australie. "En France, il y a eu quelques contrats intéressants", note Franck Cohen. "Le CA est réalisé à la fois sur la base installée et sur des nouveaux comptes et les contrats ont augmenté de taille. À l'instar de l'Allemagne, il s'agit désormais surtout de filiales de grands groupes". La politique de SAP concernant ByDesign a évolué : la nouvelle version permet aux partenaires de développer leurs solutions. On dénombre aujourd'hui 60 partenaires en Europe. "Nous sommes dans une phase de développement de l'écosystème. C'est ce qui manquait jusqu'à présent et cette version va nous permettre d'aller plus loin. L'ouverture aux partenaires va permettre de déployer la solution plus largement", précise Franck Cohen.
Benoît Herr
Un sommet consacré à la BI
Le 5 juillet dernier s'est tenu à Paris le "SAP BI Summit", consacré par SAP à la version 4 FP3 de BusinessObjects. Les clients SAP ont pu à cette occasion découvrir en avant-première le nouvel outil à destination des analystes de manipulation des données et de visualisation interactive de l’information SAP Visual Intelligence et SAP Predictive Analysis, une nouvelle solution d'aide à la décision via des prédictions scientifiques basées sur des algorithmes statistiques.
Les innovations présentées portaient à la fois sur des éléments techniques, comme les capacités de montée en charge, de monitoring, d'audit, de connexion à HANA ou à des environnements Hadoop, et sur des éléments utilisateurs, comme les modèles graphiques ou la possibilité de visualiser les sources de données natives SAP depuis les univers BO.
Jean-Michel Jurbert (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Predictive Analysis est un outil de data mining orienté utilisateur final dont l'objectif est de permettre à tout un chacun de faire des prévisions. "Il faut néanmoins comprendre comment fonctionnent les algorithmes", précise Jean-Michel Jurbert, responsable de marché pour les solutions BI et HANA chez SAP France. "Pour cela nous avons mis beaucoup d'aides en lignes et de possibilités de manipuler des données". Le résultat final est de coupler ces outils graphiques avec les autres outils de la plate-forme BI. Les sources de données peuvent être aussi variées que des feuilles Excel ou des résultats de requêtes et le couplage avec HANA est possible, pour les traitements.
Visual Intelligence est un outil de data discovery (ou self-service BI), un créneau sur lequel SAP n'était pas présent jusqu'ici, contrairement à des éditeurs comme QlikTech ou Tableau Software. "L'idée est d'offrir aux utilisateurs finaux la possibilité de manipuler eux-mêmes leurs données, sans avoir à connaître SQL ou tout autre langage informatique", déclare Jean-Michel Jurbert. L'outil prend en compte toutes les sources de données, depuis les données opérationnelles jusqu'aux données institutionnelles en passant par les données personnelles (Excel, par exemple). Les ensembles de données ainsi créés peuvent se partager avec d'autres utilisateurs de Visual Intelligence ou via l'outil Explorer Mobile, accessible depuis un smartphone ou une tablette. "Visual Intelligence offre de nouveaux horizons aux utilisateurs qui estimaient que BO était trop lourd à mettre en œuvre. En quelques heures ou jours, il permet d'avoir un premier projet décisionnel", commente Jean-Michel Jurbert. À noter que le projet une fois développé, il est toujours possible de le rapprocher de projets de business intelligence d'entreprise plus larges et plus structurés.
BH