Sylob Affaire
Déclinaison de la gamme Sylob 5 et Sylob 9, cette solution de gestion à l'affaire met en œuvre une philosophie différente de la fabrication en série. Spécifications techniques évolutives, cycles de fabrication longs, délais de réalisation serrés, multiplicité des acteurs, avances de trésorerie importantes et réalisation au forfait sans grande visibilité sur le budget et la trésorerie au départ sont quelques-unes des caractéristiques de la fabrication à l'affaire.
"Il ne s'agit pas un simple module mais d'un vrai produit complet", commente Jean-Marie Vigroux, président de Sylob Holding. "Il y avait un réel besoin en la matière. Nous avons redéveloppé un certain nombre de programmes, mais aussi notre approche vis-à-vis de ces clients qui, à l'instar de ce fabricant de tribunes amovibles, travaillent à la commande et ont des problématiques très différentes de celles de la production discrète". Les développements en question représentent une centaine de jours/homme en R&D, selon Sylvie Salvan, présidente de Sylob SAS.
Un écran de Sylob Affaire (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Au fur et à mesure que le projet se précise, Sylob Affaire permet de définir son projet et les phases, jalons et macro-opérations qui le constituent. Il permet de positionner des jalons sur les différentes phases du projet, de visualiser ce jalonnement et de planifier les macro-opérations (OF, composants à approvisionner...) pour coordonner l’ensemble des ressources nécessaires. La gestion de l’affaire est centralisée (suivi de l’avancement, ajustements, coûts, recettes, marges...) et permet d'anticiper les dérives éventuelles pour prendre les décisions adéquates et mettre en place les actions correctives.
Le reste de la gamme
La tenue du salon ERP début octobre sera l'occasion pour l'éditeur d'annoncer officiellement les évolutions de ses produits et notamment la version 1.5 de Sylob 1, qui est d'ores et déjà disponible. La page d’accueil de cet ERP destiné aux TPE industrielles a été entièrement refondue pour faciliter l’accès aux informations et offrir plus de visibilité sur l’activité de l’entreprise.
Quant à Sylob 5, il bénéficiera aussi d'une nouvelle version, la 1.8. L'éditeur a notamment créé un portail, baptisé e-Sylob 5, qui permet aux partenaires de l'entreprise (fournisseurs, clients, sous-traitants…) d’accéder à certaines fonctionnalités de l'ERP.
La version 2012 de Sylob 7 a été lancée à la fin de l’été. Elle comporte un enrichissement des fonctions de recherche et de la gestion du planning.
Sylob 9, le dernier-né de la gamme, bénéficie déjà d'une version 1.1, disponible dès à présent, qui intègre de nouveaux filtres et critères de recherche, la généralisation des saisies assistées, de nouvelles fonctions logistiques comme la gestion des transports et un enrichissement du configurateur.
Côté résultats
Indépendant, Sylob est un éditeur régional situé à Albi, à rayonnement essentiellement national et spécialiste des PME et TPE industrielles. Son ambition première est la satisfaction de ses clients. Il entend aussi rester indépendant, pour donner toute la visibilité nécessaire à ses clients. Il n'entend pas, en revanche, connaître une croissance effrénée et non maîtrisée dans le seul but de satisfaire des actionnaires anonymes à la recherche de profits. Il n'entend pas non plus faire de l'innovation pour l'innovation, même si celle-ci est une composante importante de son activité, que la R&D demeure vitale, et que des solutions modernes, comme l'utilisation de sa gamme de logiciels en SaaS, est devenue possible, via un hébergement chez des partenaires. Le capital de l'entreprise est essentiellement détenu par ses salariés : dans l'esprit, Sylob est donc un peu une SCOP, sans toutefois en avoir les statuts.
Jean-Marie Vigroux, président de Sylob Holding (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Sylob clôture son année fiscale au 30 juin : sur l'exercice 2011/2012, l'éditeur annonce un chiffre d'affaires en hausse de 15 %, à 7 M€, pour un résultat net à 4 % du CA, en progression lui aussi, de 24 % par rapport à l'exercice précédent. Les licences entrent pour 22 % dans le CA, la maintenance pour 23 % et la vente de matériel pour 8 %. Le reste est donc du service.
Il annonce également avoir signé 33 nouveaux clients, ce qui place cet exercice dans la moyenne des années précédentes. Deux de ces contrats ont été conclus sur Sylob 1, ce qui signe un engouement tout relatif pour cette solution destinée aux TPE. "Les entreprises de cette taille ne sont pas prêtes à sauter le pas", estime Jean-Marie Vigroux, qui ne désespère cependant pas : "une fois que nous serons sortis de la crise, les TPI seront sans doute plus prêtes et adopteront Sylob 1", espère-t-il. Sylob 9, en revanche, a enregistré 6 signatures, qui viennent s'ajouter aux quelques-unes réalisées juste après le lancement du produit en 2011. Une performance plutôt satisfaisante pour ce produit situé en haut de la gamme.
L'export entre pour une part très minime dans le chiffre d'affaires de l'éditeur albigeois qui, s'il a conservé quelques distributeurs dans des pays francophones comme le Maroc, l'Algérie ou le Canada, avoue "avoir mis la pédale douce, car nous devons mieux maîtriser les aspects intégrateurs locaux", précise Jean-Marie Vigroux.
Avec ses 90 collaborateurs, Sylob est un acteur important du bassin d'emploi albigeois. L'exercice concerné a vu l'entreprise recruter bon nombre de concepteurs d'applications et de chefs de projet pour étoffer les équipes de R&D mais aussi celles qui accompagnent les clients ; deux recrutements de chefs de projet sont toujours en cours. Par ailleurs, l'entreprise s'est quelque peu structurée en 2011/2012 pour gérer sa croissance, en embauchant trois personnes sur des postes-clés de direction des ventes, direction des opérations et directeur des ressources humaines.
À l'instar de l'exercice 2011/2012, Sylob prévoit pour 2012/2013 une croissance de 10 %, largement supérieure à celle du marché. Ces mêmes prévisions avaient d'ailleurs été faites pour 2011/2012, un exercice qui s'est terminé avec une augmentation de 15 %. On est plutôt conservateur et prudent chez Sylob ! "Pour établir ce chiffre, nous nous basons sur notre portefeuille de commandes et sur les projets dans le pipeline", commente Jean-Marie Vigroux. Rappelons que d'après son étude "Le marché français des ERP et des logiciels de gestion", le cabinet IDC prévoit, après une croissance supérieure à 4 % en 2011, un coup d'arrêt en 2012 avec une croissance à peine supérieure à 0,5 %. IDC reste cependant optimiste pour l'avenir et s'attend à une reprise de la croissance à partir de 2013, qu'il évalue à 2,4 %. Quoi qu'il en soit, Sylob va bien au-delà de ces chiffres.
Enfin, toujours pour gérer sa croissance, Sylob est à la recherche d'intégrateurs de ses solutions. Mais compte tenu de la culture de l'entreprise, il ne souhaite pas nouer des partenariats avec des structures n'adhérant pas à sa vision des choses, à son état d'esprit et à ses principaux objectifs. Il semblerait qu'il y ait quelques touches et qu'un ou plusieurs accords soient susceptibles de se conclure dans les mois qui viennent. Affaire à suivre.
Benoît Herr