Alastair Sorbie, CEO d'IFS
La conférence mondiale IFS, qui s'est déroulée à Göteborg en Suède du 15 au 17 octobre dernier, a réuni quelque 1 100 personnes venues du monde entier avec des représentants aussi bien de Scandinavie (le siège social est toujours situé en Suède), du Royaume-Uni et d'autres pays européens que des États-Unis et du Sri Lanka, où se trouve le plus important centre de développement de la société.
Dans les séances plénières, le CEO, Alastair Sorbie, et plusieurs vice-présidents ont insisté sur les plus récents développements dans le domaine de la mobilité, de la responsabilité sociale d'entreprise et du cloud computing.
Les nouveautés
Outre les nouveautés apportées par la version 8 (voir IFS Applications 8 : plate-forme intégrée, modulaire et conviviale), d'autres applications ont été officiellement annoncées lors de la conférence.
Domaine incontournable, la mobilité a donné lieu à une annonce en plusieurs volets. La plus visible est la mise à disposition de 7 applications pour smartphones, des "Touch Apps", respectivement dans Google Play Store pour les appareils Android, dans l'App Store d'Apple pour les iPhones et Windows Marketplace pour les appareils Windows Phone. Elles proposent la gestion des notes de frais, la gestion des projets, l'exécution et l'affichage de rapports, l'interaction avec des centres de support IFS... Ces applications communiquent avec l'ERP à travers le cloud. "C'est un moyen de proposer facilement des solutions pratiques et innovantes face au monde des ERP qui évolue plus lentement", explique Thomas Säld, vice-président, recherche et développement. Un programme de partenariat consacré à ces applications mobiles sera lancé le 15 novembre : 5 sociétés en font déjà partie.
Dans le même esprit, 5 mois après le rachat de la société Metrix par IFS fin mai (voir notre dépêche à ce sujet), son application de gestion du service et de la maintenance depuis un smartphone Android est maintenant intégrée dans IFS Applications. Cette application rejoint 360 Scheduling, application de planification et d'optimisation du personnel mobile, également disponible dans le cloud à travers Microsoft Azure.
Un autre bouquet d'annonces concernait le CSR ou Corporate Social Responsibility (responsabilité sociale d'entreprise) : destiné à mettre en place des processus d'auto-régulation de l'entreprise, le CSR s'appuie sur des lois, une éthique et des normes internes. L'objectif consiste à assurer le respect des lois et réglementations et la génération de rapports, obligatoires dans certains pays. Les entreprises en retirent des avantages de nature nouvelle, en termes d'économie, d'efficacité et d'image.
Les nouvelles solutions de CSR d'IFS sont au nombre de quatre. "Eco-Footprint Management 2.0" améliore la version précédente pour le calcul du bilan environnemental d'activités variées telles que la gestion des déchets ou le cycle de vie des produits. "Occupational Health & Safety" concerne l'hygiène, la sécurité et le bien-être des salariés. Le produit contribue à l'évaluation des risques et à la gestion des incidents. "Export Control" est plus spécifiquement dédié aux entreprises qui doivent gérer les règles d'exportation de produits réglementés, tels que les équipements militaires ou électroniques. "Quality Assurance / Audit Management" est une solution de gestion des standards de qualité, de gestion de la conformité et de gestion intégrée des audits.
"La différence d'IFS par rapport à ses concurrents est sa proximité avec ses clients", déclare Thomas Säld. Le développement des nouvelles versions se fait en collaboration entre des clients et les équipes de développement. C'est ainsi que des clients pionniers, des "early adopters" dans la terminologie maison, se sont impliqués dans le développement de la dernière version, IFS Applications 8, en détaillant leurs besoins, en testant les versions provisoires et en mettant au point la version finale. Deux clients pionniers témoignent de leur expérience.
Portmouth Aviation s'implique pour améliorer l'efficacité des processus de commande et de fabrication
Chez Portsmouth Aviation, société britannique d'ingénierie mécanique et aéronautique, la participation à ce programme a représenté l'opportunité de développer des nouvelles fonctions améliorant l'efficacité du travail des utilisateurs. Un projet s'est mis en place, impliquant à la fois des utilisateurs de Portsmouth Aviation et des développeurs dédiés d'IFS. De juillet à décembre 2011, l'équipe de développement a bâti plusieurs versions successives des modules concernés, que les utilisateurs ont testés et commentés, dans un esprit d'échange régulier et constructif. À l'arrivée, la société dispose maintenant d'une liste complète des étapes à parcourir pour répondre à une commande, reflétant les bonnes pratiques. Accessible par simple clic, chaque étape comprend l'ensemble des actions à réaliser et des composants à fournir.
Traitement de pièces métalliques chez Portsmouth Aviation
À l'invitation d'IFS, James Greaves, administrateur systèmes de Porstmouth Aviation, a passé une semaine dans le centre de développement d'IFS pour tester plus largement la nouvelle version. "Je craignais de passer une semaine devant un écran dans une pièce sans fenêtres", raconte-t-il. "En fait, j'ai pu discuter longuement avec les ingénieurs d'IFS sur des sujets sensibles, surtout sur des fonctions qui posent problème. L'expérience a été très positive." En retour, Portsmouth Aviation a invité IFS lors de la mise en exploitation de la solution (le "go live") en janvier 2012 : c'était la première fois qu'IFS assistait à une telle opération. Le démarrage de cette version stabilisée s'est fait en avance par rapport au planning et avec une excellente qualité. La société a ensuite basculé vers la version complète en août 2012.
Un autre résultat de cette démarche a été la suppression totale des développements spécifiques dans la société, déjà initiée avec les versions précédentes, en liaison avec une réorganisation physique des opérations.
Teracom affine ses profils utilisateurs pour les rendre plus adaptés
Teracom, groupe public suédois de radio et de télévision, a également participé au programme des pionniers d'IFS Applications 8. De son point de vue, la version 7.5 d'IFS Applications avait apporté des nouvelles fonctions, mais l'interface utilisateur restait perfectible et les profils utilisateurs, certes pratiques, n'étaient pas toujours adaptés à leurs besoins. Teracom s'est donc impliqué dans la personnalisation des profils que le groupe jugeait importants. Le projet a commencé en mars 2012 : les échanges avec les développeurs ont duré plus de 3 mois autour de cas concrets pour améliorer le produit. Chaque nouvelle fonction a été approuvée, l'une après l'autre. Dans ce processus, Teracom a exclu tout changement fonctionnel : le groupe fera des changements quand la nouvelle version sera opérationnelle, ce qui sera le cas en novembre 2012.
Pour Teracom, cette capacité de collaboration entre IFS et ses clients représente une énorme amélioration par rapport à l'ancienne démarche de l'éditeur, qui concevait ses versions de son côté, sans communication avec l'extérieur.
Des partenariats technologiques et applicatifs
IFS se présente comme un éditeur d'applications et non pas comme un fournisseur de technologie. C'est pourquoi la société a noué des partenariats technologiques forts avec des éditeurs tels que Microsoft, Oracle et IBM : IFS Applications s'appuie sur les bases de données d'Oracle, s'interface avec les outils de la suite Office, intègre des outils décisionnels de Microsoft et propose des solutions dans le cloud Azure.
Parallèlement, IFS bénéficie de tout un réseau de partenaires applicatifs fournissant des solutions complémentaires pour certains métiers ou en liaison avec certains produits. Le domaine de la capture de données avec des terminaux mobiles, en particulier des terminaux durcis pour l'industrie, est bien représenté par des sociétés comme Nayo Technologies, Cedar Bay, Intermec, Radley, Honeywell et Cooper Software.
L'exposition lors de la conférence IFS
IFS et la société Pagero ont réalisé conjointement un réseau de gestion de flux documentaire professionnel, offrant entre autres le service eInvoice de facturation électronique. Surtout implanté dans les pays du Nord, le service s'interconnecte avec d'autres services analogues, par exemple celui de B-process en France. Pour sa part, la société dinERP propose un accès à IFS Applications à travers Microsoft Sharepoint.
Addovation a intégré IFS Applications dans Microsoft Office, qui peut devenir l'unique interface utilisateur de l'ERP. 2Conciliate développe l'outil de modélisation graphique 2c8, qui peut prendre en compte les applications, les modèles standards et la documentation en ligne d'IFS. Il peut visualiser, modifier et créer des modèles. Pour sa part, Contact Software propose des solutions faisant communiquer les données de PLM (Product Lifecycle Management) pour la conception des produits et celle d'IFS Applications. Quant au monde du commerce électronique, il a besoin de relier les sites marchands aux ERP qui contiennent de nombreuses informations : la société suédoise Ateles l'a fait pour des clients utilisant IFS Applications.
Enfin, des partenariats avec des groupes importants, bien implantés dans leur pays et au-delà, permettent à IFS de bien répondre aux besoins des clients de ces régions. C'est le cas pour NEC, actionnaire d'IFS depuis 1997, distributeur, co-développeur de solutions et utilisateur. De même, Mahindra, importante SSII indienne, accompagne IFS sur son territoire.
Libérer l'innovation
Tout au long de la conférence, de nombreux orateurs ont abordé les questions de technologie, d'usage et d'innovation. L'expert Magnus Lindkvist est l'un d'entre eux. Pour lui, innover ne consiste pas à copier les concurrents mais à changer de perspective dans des domaines connus, quitte à défier la résistance interne de la société : "Faites-vous des ennemis", dit-il :" si des gens n'aiment pas votre idée, cela signifie probablement qu'elle est bonne !" Sa recette du succès tient en cinq points : raisonner à long terme, mélanger les idées, expérimenter, échouer et réessayer, et surtout être patient. C'est la démarche qu'IFS tente de mettre en pratique.
René Beretz