C'est Jean-Michel Franco, directeur des solutions chez Business & Decision, qui a ouvert cette demi-journée en faisant un état de l'art des évolutions récentes et du marché de la business intelligence, allant jusqu'à évoquer la "Google Car", la voiture qui sait rouler toute seule, sans chauffeur. "C'est la BI qui pilote le processus", expliquait-il avant de développer la notion de stratégie de type "pace-layered application" du Gartner pour appuyer son propos. Selon le cabinet d'analyse, étant donné que les applications et les processus métier sous-jacents changent à un rythme encore jamais atteint jusqu'ici, les entreprises doivent développer une stratégie applicative en couches pour rester en phase avec les changements. Celle-ci leur permettra de mettre en œuvre des possibilités de management et de gouvernance capables d'évoluer rapidement.
"Nous enregistrons également une grosse demande de la part des utilisateurs sur les technologies in-memory", poursuit Jean-Michel Franco, qui, au-delà de ce constat, note que la BI se déploie désormais dans toutes les branches de l'entreprise. Il cite de nombreux exemples, dont celui de cette grande banque présentant un très bon niveau de maturité par rapport à la BI, qui a défini trois axes pour atteindre ces objectifs :
- l'optimisation des coûts de la plateforme : après une révision des licences, ils ont défini une feuille de route d'évolution de la plateforme existante afin de disposer de plus d'agilité en responsabilisant toute la population des utilisateurs ;
- la mise en œuvre d'un système de différenciation pour servir le client au plus près ;
- l'extension de la portée de la BI en gérant aussi la performance financière et le capital informationnel au-delà du périmètre couvert par le décisionnel.
Et toujours le Big Data
"L'innovation, dans la BI, c'est le Big Data", affirme Jean-Michel Franco. "Et la grande distribution a été pionnière dans le domaine, comme ce fut le cas par exemple de Sears aux États-Unis".
Il illustre son propos par des exemples de cas d'usage actuels, comme celui de cet acteur du domaine de l'eau dans le sud de la France. "Entre les fuites et les fraudes, il y a 25 % de perte dans les circuits de distribution de l'eau", constate-t-il. L'entreprise a alors mis en place toute une série de capteurs pour remonter les alertes. Et de citer aussi l'exemple du Thalys, qui grâce au Wifi disponible dans le train, sait que telle personne s'y trouve. Toutes ces applications génèrent des volumes de données très importants. L'exemple de l'assureur Infinity est également assez édifiant : ce courtier applique les principes du credit scoring (analyse statistique du crédit d'une personne, utilisée par les banques) pour analyser les déclarations de sinistres et exploiter les données non structurées de ses clients. Enfin, il cite cette grande chaîne d'hôtels d'envergure mondiale et d'origine française qui réagit par rapport à la situation du client et a ses spécificités. De manière prédictive, des chambres sont alors proposées aux clients en fonction de leurs habitudes tarifaires et autres.
Ateliers partenaires
Des ateliers fréquentés (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Les différents partenaires de Business & Decision (IBM, HP, Microsoft, QlikTech, Oracle, SAS, Microstrategy et SAP) ont ensuite chacun animé un atelier. Chez Microstrategy, on confirmait les grandes tendances énoncées lors de la plénière : le Big Data, la mobilité, le cloud, qui permet d'utiliser toutes ces technologies et le social. C'est démonstrations à l'appui que l'intervenant a démontré l'intérêt des applications visuellement agiles.
Mais c'est sur la mobilité que l'accent a surtout été mis, au travers d'applications disponibles sur iPad. Cette offre de Microstrategy existe depuis 2010 et le portail propose des applications sectorielles. Les applications commerciales, présentes en grand nombre, permettent notamment de visualiser des vidéos ou des fichiers PDF et remplacent en quelque sorte l'attaché-case du représentant... Michael Saylor, CEO de Microstrategy, vient d'ailleurs de publier un ouvrage intitulé "The Mobile Wave". Il considère la mobilité comme étant la cinquième vague des technologies de l'information, une vague qui va, selon lui, bouleverser de manière irrévocable les produits, les entreprises, l'économie et la société tout entière.
Le monde de la musique
La table ronde "musicale" (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
L'événement s'est terminé par une table ronde réunissant, outre HP, Oracle et Microsoft, des personnalités du monde de la musique. Animée par Sandrine Quétier (que les téléspectateurs de TF1 connaissent bien), elle a réuni le chanteur Dany Brillant, l'auteur-compositeur et interprète Gérald de Palmas, le producteur de comédies musicales Dove Attia (Les 10 commandements, Le Roi Soleil, Mozart...) et Laurent Bonnet, directeur marketing de MyMajorCompany, l'un des pionniers du financement participatif, aujourd’hui leader du secteur avec près de 42 000 projets.
Certains découvraient les apports potentiels de la business intelligence, d'autres l'utilisaient déjà comme le puissant levier qu'elle peut être, y compris dans leur métier. Il ressort de cette table ronde que le business de la musique est un business comme un autre et à ce titre les outils initialement destinés aux entreprises commerciales peuvent également être bénéfiques.
Benoît Herr
Business & Decision en bref
Groupe international de consulting et d'intégration de systèmes, Business & Decision a généré en 2011 un chiffre d'affaires de 249 millions d'euros, dont la moitié à l'international.
2 800 collaborateurs, 17 agences régionales en France, présent dans 16 pays au monde. La société intervient dans 5 grands domaines d'expertise :
- BI / EPM, où elle compte parmi les 14 acteurs mondiaux du Magic Quadrant du Gartner
- Le CRM
- L’e-business
- L'EIM (MDM, BRMS, Enterprise Seach, ECM)
- Le consulting (assistance à maîtrise d'ouvrage, conseil, gestion du changement, formation...)