C'est en 1976 que le docteur Werner Wittmann créée son entreprise familiale de fabrication de débitmètres, à Vienne, en Autriche. L'entreprise se développe ensuite en se diversifiant (régulateurs pour la température des moules, robots CNC, contrôleurs CAN-Bus pour robots, etc.) et géographiquement en ouvrant une filiale en Allemagne en 1983, puis aux États-Unis en 1986. Elle se développe aussi par croissance externe, en acquérant par exemple la fabrique allemande de robots de Colortronic.
En 1991, elle ouvre un établissement en France. Parallèlement, en 1982, la société Albora avait été créée à Grenoble, au sein du groupe Allibert, pour fabriquer des robots et ainsi décharger le groupe de la fabrication de ses pompes à injection. Les deux entreprises concluent un accord de partenariat en 1996 et développent leurs activités communes. En 2002, l'entité française est rachetée par le groupe Wittmann. Et le 1er avril 2008, c'est le rachat de Battenfeld, un fabricant de presses à injecter basé à Kottingbrunn, en Basse-Autriche. Ce rachat permet au groupe, toujours familial, de compléter avantageusement sa gamme et de devenir le premier et pour l'heure l'unique fournisseur de solutions complètes pour l'industrie plastique.
Aujourd'hui, le groupe est leader européen et n° 3 mondial pour les robots cartésiens (c'est-à-dire ayant des articulations prismatiques pour le déplacement de l'outil, mais aussi rotoïdes pour l'orientation). Il est présent dans plus de 50 pays, compte 26 filiales et 7 sites de production pour 1 550 collaborateurs et 250 M€ de chiffre d'affaires. En France, il compte deux sites pour 70 collaborateurs en tout, l'un à Chassal, dans le Jura, dédié à la fabrication de broyeurs (plus de 800 par an), l'autre à Seyssinet, à côté de Grenoble, dédié à l'automatisation, qui est aussi le siège de l'entreprise. Plus de 80 % de la production sont destinés à l'exportation, dont 61 % vers l'Europe, 22 % vers les Amériques et 15 % vers l'Asie.
Un SI disparate
Les rachats et fusions successifs ont abouti à un système d'information extrêmement disparate. Qui plus est, les systèmes en place étaient souvent anciens, pour ne pas dire obsolètes. C'est pourquoi, fin 2010, Wittmann a lancé des consultations en vue de moderniser son SI. "Nous cherchions un logiciel qui convienne à nos deux façons de travailler, à l'affaire et à la fabrication en séries", commente Joël Gourdol, directeur général. Le siège autrichien, déjà équipé d'une solution ERP, a laissé toute liberté à son siège français. "Du moment que nous leur fournissions le reporting en temps et en heure, ils nous faisaient toute confiance dans notre choix", se félicite Joël Gourdol.
Un robot cartésien (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Si Wittmann n'a pas réellement formalisé de cahier des charges pour guider son choix, ses critères étaient néanmoins précis. L'entreprise recherchait une solution évolutive dans le temps, dédiée aux PME industrielles, adaptable, fournissant des indicateurs et des données exploitables en dehors du logiciel et accessibles depuis l'extérieur de l'entreprise par ses équipes de commerciaux.
"L'éditeur en lui-même était également important", ajoute Joël Gourdol. "Nous voulions une entreprise de taille comparable à la nôtre, dont l'équipe sache s'adapter à nos contraintes. En somme, nous recherchions un vrai partenaire sur ce projet, qui nous accompagne dans la durée".
L'heure du changement
Wittmann a commencé par constituer une équipe de projet interne, comprenant des membres de tous les services. Et les premières démonstrations des différents éditeurs ont eu lieu au printemps 2011. Plus tard, l'implication des collaborateurs a été étendue à toute la société. À noter également qu'un organe de liaison interne informait régulièrement les collaborateurs de l’avancement du projet.
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Au final, c'est la solution Sylob 5 de l'éditeur Sylob qui a été retenue. "Cette solution répondait à tous nos critères, notamment en termes d'adaptabilité à nos différents modes de production et d'évolutivité", assure Christine Rocher, directeur administratif et financier. "Nous avons aussi trouvé en Sylob le partenaire pérenne et l'équipe à notre écoute que nous recherchions".
Le projet s'est déroulé en 2012 et Wittmann a démarré en production avec Sylob 5 en septembre. Dans un premier temps, les deux autres systèmes en place ont été utilisés en parallèle, pour terminer les projets en cours. La durée relativement longue du projet (un an) s'explique d'une part par l'absence de cahier des charges initial et d'autre part par l'absence de pression de la part de la maison mère autrichienne. Aujourd'hui, Sylob 5 gère les commandes, les achats et le suivi de la production. "Son interfaçage avec la CAO Solidworks est appréciable, car il évite une double saisie et les risques d'erreurs", ajoute Christine Rocher.
Bilan à 4 mois
Christine Rocher dresse un bilan très positif de l'utilisation de Sylob 5 par la société au bout de quatre mois en production. "Nous n'avons connu aucune situation de blocage de la part de nos utilisateurs et l'évolution s'est faite en douceur", se félicite-t-elle. "La formation des utilisateurs a eu lieu pendant 15 jours à la rentrée de septembre, puis ils se sont fait accompagner par le chef de projet Sylob durant 4 jours. Celui-ci a ensuite continué à venir pendant deux jours par mois jusqu'en décembre".
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L'outil fournit une connaissance précise de ses coûts de production à Wittmann, ce qui n'était pas le cas auparavant. Les nomenclatures peuvent être dupliquées et réutilisées pour de nouvelles affaires et le reporting vers la maison mère est facilité.
Au total, le coût global du projet, investissement matériel compris, aura été de quelque 150 k€ pour Wittmann, qui bénéficie aujourd'hui de 45 licences d'utilisation. Mais, comme souvent, les coûts internes, liés notamment au temps passé par les équipes, n'ont pas été comptabilisés dans ces dépenses et viennent au moins doubler les coûts externes, selon Christine Rocher, qui demeure néanmoins très satisfaite de son nouveau SI.
Benoît Herr