Depuis fin 2011, Sage ERP X3 équipe l'écurie de F1 Marussia (cf. Un ERP standard pour une écurie particulière). Alors que jusqu'ici il ne s'agissait que d'un simple échange de marchandises, l'éditeur sponsorise désormais, au moins pour la saison 2013, la jeune écurie, dans le succès de laquelle il croit. Il s'agit de renforcer une vision commune des deux organisations et de mettre Sage en avant. Graeme Lowdon confirme : "nous avons des synergies dans quatre domaines : la vitesse, l'innovation, la réactivité et l'agilité". Et Christophe Vanackère de renchérir : "Ce sponsoring est mondial, tout comme la Formule 1 et comme X3. Les deux entreprises partagent les mêmes valeurs et sont sur le même chemin. S'agissant de vitesse, l'implémentation de X3 chez Marussia s'est faite en huit semaines" – "Marussia est très important à nos yeux, d'abord parce qu'ils sont nos clients", commente Jayne Archbold. "Nous sommes très proches dans nos valeurs, mais aussi géographiquement. C'est ce qui a motivé notre engagement dans ce sponsoring".
Graeme Lowdon, CEO et directeur sportif de Marussia (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
"En Formule 1, il est impossible de déplacer les échéances : l'ERP a dû s'adapter à notre manière de travailler et non l'inverse. Nous avions un planning d'implémentation extrêmement serré et avons eu le sentiment que Sage savait travailler en équipe comme il nous le fallait. J'espère que notre partenariat est le début d'une nouvelle 'success story'", ajoute Graeme Lowdon.
Une écurie pleine de promesses
Marussia fait partie des trois équipes retenues par les autorités de la Formule 1 en 2009 parmi de nombreux candidats pour apporter du sang neuf à la compétition. Elle est dans le circuit depuis 2010 et tout s'est mis en place très vite. Initialement connue sous le nom de Virgin Racing, elle a été rebaptisée Marussia F1 Team en 2011, suite à l'injection à hauteur de 40 % de capitaux russes venus du constructeur de voitures de sport et de SUV éponyme. Et même si les deux premiers Grands Prix de la saison ne lui ont pas permis de remporter de point, "notre ambition est toujours de figurer sur le podium lors du grand prix de Sotchi en 2014", confirme Graeme Lowdon. Pour cela, il va lui falloir faire de gros, de très gros progrès au cours de la saison 2013, même si le passage au V6 turbocompressé en lieu et place du V8 atmosphérique va sans doute rebattre les cartes pour toutes les équipes l'an prochain. Marussia compte beaucoup sur les compétences de ses ingénieurs et techniciens, sur ses deux pilotes, Max Chilton et le français Jules Bianchi, qui a remplacé à la dernière minute Luiz Razia.
Max Chilton, l'un des deux pilotes de l'écurie (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Mais la logistique est également capitale pour l'écurie, notamment lorsque les courses se déroulent au bout du monde : pour cela, l'efficacité du logiciel est capitale. "X3 permet de suivre et de gérer les ressources tout au long du cycle de vie du produit et s'interface avec le système financier et Sage bénéficie d'un support de classe mondiale, qui jusqu'ici a été d'un très bon niveau", se satisfait Graeme Lowdon. "Il y a un potentiel d'évolution extrêmement rapide dans la Formule 1. Nous venons de démarrer une production de pièces, par exemple, une activité qui peut potentiellement se développer très vite : nous allons probablement fabriquer de plus en plus nos pièces nous-mêmes".
Des besoins très particuliers
Christophe Vanackère, directeur commercial et marketing de Sage ERP X3 (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
"À chaque fois que la voiture monte sur la piste, elle est différente. Elle semble identique, mais à bien y regarder, on s'aperçoit des différences. Et souvent, les pièces ont été conçues et fabriquées à la toute dernière minute, pour pouvoir bénéficier des délais de conception les plus longs possibles", rappelle le CEO de l'écurie. "X3 nous permet de gérer cela et de réagir très vite" – "Même lorsque les courses ont lieu à l'autre bout du monde, l'écurie a accès à son système central via l'internet mais aussi via un VPN, pour commander des pièces", assure Christophe Vanackère.
Sage évolue aussi
Comme tout le monde, Sage vient au cloud, au travers notamment du récent lancement d'une offre destinée aux TPE. Baptisée Sage One, cette une offre SaaS bénéficie d'emblée d'une approche multi-pays et est appelée à être utilisée dans le monde entier. "Après X3, c'est le second produit à bénéficier d'un développement international", précise Jayne Archbold. "L'approche a été très similaire à celle que nous avons eue pour X3, avec un développement centralisé au Royaume-Uni et du co-développement issu de chaque pays". Pour l'heure, Sage One n'est disponible que dans les pays anglo-saxons et est en cours de lancement en Allemagne, mais il devrait être lancé dans d'autres géographies prochainement. Cette offre SaaS se différencie de celle de Ciel! non seulement par son mode d'utilisation, mais aussi par la population à laquelle elle s'adresse : "Sage One possède plusieurs niveaux d'utilisation et avec le premier niveau il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances comptables pour l'utiliser. Cette proposition est donc très différente de celle des logiciels Ciel!", se défend Jayne Archbold.
Jayne Archbold, directrice de la stratégie et de la communication pour le midmarket de Sage (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Par ailleurs, l'éditeur se recentre sur son activité principale, qu'il considère être l'ERP, la comptabilité et les principaux outils périphériques, et cherche à cesser ses activités jugées non-stratégiques, conformément à l'annonce faite en juillet 2012. Ainsi, le CRM fait-il partie des préoccupations de l'éditeur, mais dans la mesure où plusieurs systèmes de CRM étaient proposés, il en a retenu un, Sage CRM, intégré au reste de son offre et se débarrasse notamment de ACT! et de SalesLogix (cf. Sage revend des produits non stratégiques). "Cela signifie que nous nous réinventons et recentrons nos efforts sur notre offre principale. Signalons que Sage CRM est également un produit distribué dans le monde entier", commente Jayne Archbold. Le support des clients existants va continuer à être assuré, mais l'éditeur ne proposera plus que Sage CRM à ses nouveaux clients. Quant à X3, il possède déjà un module de CRM intégré.
S'agissant de business intelligence, c'est la même démarche qui va s'appliquer : "nous allons prendre une décision stratégique quant à l'intégration d'un produit de BI pour le marché des PME et ETI très rapidement. Il pourra s'agir d'une acquisition ou d'un produit propre : nous sommes en cours d'évaluation", assure Jayne Archbold. Ainsi, Sage cherche à se mondialiser de plus en plus. C'est aussi vrai du côté des partenariats noués par l'éditeur, à l'instar de celui conclu avec GFI, présent dans toute l'Europe.
À noter que la sortie de la prochaine version majeure de X3, la version 7.0, est toujours prévue pour la fin de l'année. "Il s'agira d'une version plus technologique que fonctionnelle", selon Christophe Vanackère. "Elle fonctionnera sur la nouvelle plate-forme, connue sous le nom de Syracuse (plate-forme optimisée pour le cloud NdlR), avec une nouvelle interface".
Le nez de la Marussia saison 2013 (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
ERP et Formule 1
Il est à noter que d'autres éditeurs d'ERP font ou ont fait des paris moins aléatoires que Sage et sponsorisé des équipes moins jeunes. Ainsi Infor sponsorise-t-il l'écurie Ferrari depuis 2012. "Nos objectifs communs de rapidité et de qualité ont rapproché Infor et Ferrari", commentait Charles Phillips, CEO d'Infor, à l'époque de l'annonce de cet accord. De son côté, SAP entretient un partenariat de longue date avec l'équipe McLaren Mercedes. Quant à Microsoft, il a jeté son dévolu pour trois ans sur l'équipe Lotus F1. Là encore, ce sont les arguments de rapidité et d'agilité qui sont mis en avant dans le partenariat. Une écurie de Formule 1 fonctionnant comme une PME, Graeme Lowdon confirme qu'elles sont toutes équipées de solutions de type ERP.
Benoît Herr