Les résultats
Sur l'exercice 2012-2013, clos au 30 juin 2013, l'éditeur, spécialiste des PME industrielles, annonce une progression de 10 % de son chiffre d'affaires par rapport à l’exercice précédent, à 7,7 M€ et un résultat net de 451 K€, en hausse de 79 %. La marge brute quant à elle augmente de 13 %, principalement pour deux raisons, selon Jean-Marie Vigroux, président de Sylob Holding : "une réduction de la masse d'achats pour partie liée à une diminution des coûts de licences, car nous travaillons de plus en plus avec des produits Open Source, pour partie liée à l'utilisation par nos clients de serveurs virtualisés. Et puis nous avons réduit nos frais généraux, en particulier parce que Sylob se désendette."
Jean-Marie Vigroux, président de Sylob Holding (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
De bons résultats, donc, dans le contexte économique actuel difficile : "nous avons tenu nos engagements et nous nous félicitons de la progression importante de notre résultat net, qui est le fruit des efforts réalisés pour la maîtrise de nos charges", commente de son côté Sylvie Salvan, présidente de Sylob. Cette progression fait suite à une réorganisation initiée par Sylvie Salvan il y a deux ans déjà : les collaborateurs sont devenus plus polyvalents, de sorte que chacun rencontre des clients à un moment ou un autre. Et puis le recrutement des trois directeurs (commercial, opérationnel et des ressources humaines), intervenu l'an dernier, commence à porter ses fruits car ceux-ci ont pris leurs marques (cf. À l'occasion de l'annonce de ses résultats annuels, Sylob lance une nouvelle solution verticale). Les services de R&D et de support clients ont été mutualisés et placés sous la houlette du service ordonnancement, et le service commercial est devenu transversal "pour proposer le produit le plus adapté aux besoins du client", affirme Sylvie Salvan. "L'objectif est que les salariés se sentent mieux". Par ailleurs, l'entreprise a commencé à mettre en place une gestion de type Kanban, à base de tickets. "Pour l'heure cela ne fonctionne que pour Sylob 7, mais les autres produits vont suivre dans les semaines qui viennent", précise Jean-Marie Vigroux.
Côté clients, ce sont 31 nouveaux comptes qui sont venus s'ajouter au portefeuille existant (notamment en régions Ouest et Rhône-Alpes), dont CMF Groupe, fabricant de serres de la région Nantaise : c'est une ETI de 400 personnes environ, taille d'entreprise peu fréquente parmi les clients de Sylob, plus habituée à une clientèle d'entreprises de moins de 100 personnes. "Figeac Aéro, l'un de nos clients historiques, compte 850 personnes et a pour objectif de passer à 1 300 personnes", s’enorgueillit Jean-Marie Vigroux, qui constate que la taille de ses clients a tendance à augmenter. "Nous avons une meilleure réponse sur ce type de dossiers grâce à Sylob 9", estime-t-il.
Les nouveautés
Nous vous parlions déjà de Sylob Aéro, lancé à l'occasion du dernier salon du Bourget, en début d'été (cf. Sylob s'attaque au monde de l'aéronautique). Cette solution ciblant un métier où les enjeux qualité/délais/coûts sont cruciaux a semble-t-il été bien accueillie tant par les sous-traitants du secteur aéronautique déjà utilisateurs d'une solution Sylob (5 ou 9) que par les prospects. Au total, ce sont une dizaine d'entreprises qui ont adopté ou préféré cette solution, dont HAS (Hélicoptère Aérostructure Services), entreprise nouvellement installée, pour 20 à 30 utilisateurs. D'autres projets sont en cours.
D'autres solutions métier existent : outre Sylob Affaire, destinée aux entreprises travaillant sur des projets unitaires et lancé l'an dernier (cf. À l'occasion de l'annonce de ses résultats annuels, Sylob lance une nouvelle solution verticale), il existe aussi une version "Agro" de Sylob 7, pour les métiers de l'agro-alimentaire, et "il n'est pas impossible qu'il y en ait bientôt une aussi pour Sylob 9", lance Jean-Marie Vigroux.
Sylvie Salvan, présidente de Sylob (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Mais la vraie nouveauté sera annoncée lors des salons Solutions de la semaine prochaine : Sylob Cloud. Celle-ci se destine aux PME de 50 à 100 personnes pour leur permettre de mettre en œuvre souplement un ERP, sans investissement initial lourd et sans se préoccuper de l’administration des serveurs et des applications, le tout à un tarif étudié et attractif. "Les clients doivent pouvoir faire varier le nombre de leurs utilisateurs sans difficulté en fonction de leurs besoins", affirme Jean-Marie Vigroux. Techniquement, il s'agira d'une offre ASP et non SaaS, car elle ne sera pas multi-locataires (multi-tenant) : chaque utilisateur bénéficiera de sa propre occurrence du logiciel. L'hébergement sera sous-traité à Caplaser, entreprise basée à Castres et bien connue dans le sud-ouest.
Curieusement, les clients ne sont pas vraiment demandeurs de cette offre : c'est plutôt l'éditeur qui la pousse auprès d'eux. "Les offres en mode cloud seront de plus en plus adoptées par les entreprises et cette tendance va s’accentuer dans les années à venir, même s'il existe aujourd'hui encore des freins à cette adoption", estime Jean-Marie Vigroux.
La sortie au printemps 2014 d'un module de gestion financière, baptisé Sylob Finance, est également au programme. Jusqu'ici, ce pan fonctionnel n'existait que dans Sylob 7. Full Web, ce nouveau module comportera les comptabilités générale, analytique, budgétaire et les immobilisations. Il s'interfacera et s'intégrera naturellement avec les différentes solutions de la gamme. Signalons enfin que des réflexions sont en cours dans d'autres domaines, dont notamment la mobilité, avec la possibilité de visualiser des indicateurs sur smartphones à partir des données de Sylob 5 ou 9.
Sylob recrute
L'éditeur a poursuivi tout au long de l’année une politique de recrutement soutenue et une dizaine de nouveaux collaborateurs (sur un effectif global de moins de 100 personnes) sont venus renforcer les rangs des équipes d'intégration des solutions et de recherche et développement. "Nous recrutons toujours des concepteurs et des chefs de projets, mais avec difficulté car les compétences sont difficiles à trouver", se plaint Sylvie Salvan. Il est vrai que la métropole toulousaine a tendance à aspirer les compétences régionales au détriment d'Albi et le télétravail, même à temps partiel, ne semble guère séduire les collaborateurs. Dans ce contexte, il est tentant de délocaliser les développements mais "ce n'est pas une bonne solution du fait de la rigueur nécessaire, de la complexité des développements et de la cadence de sortie des versions", estime Sylvie Salvan. Sylob, acteur régional, entend bien le rester.
Benoît Herr