L'introduction à cet événement international, assurée par Zeynep Keskin, managing director de SAP Turquie, assénant des banalités et des évidences, ne restera pas dans les annales. En revanche, la table ronde qui a suivi, pour décalée qu'elle était, n'en demeurait pas moins passionnante. Autour de Luis Murguia, senior VP EMEA de SAP pour l'écosystème et les canaux de distribution et de Fatos Karahasan, éditorialiste au quotidien Milliyet, qui l'animait, elle réunissait des personnalités et des entrepreneurs, dont Linda Liukas, la fondatrice de Railsgirls, une structure dont l'objectif est de développer la connaissance de la technologie au sein de la communauté féminine. S'y ajoutaient Caroline Jenner, CEO de Young Enterprise Europe, organisation qui prépare les jeunes à affronter l'économie mondialisée. ou encore Timur Tiryaki, co-fondateur de SOGLA, une association turque destinée à détecter les leaders de demain et à développer l'entreprenariat social.
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Sur le thème de la réduction du chômage des jeunes au travers d'une coopération étroite entre secteurs public et privé, l'exposé des actions et expériences des intervenants était édifiant. In fine, Luis Murguia a montré en quoi les actions de SAP s'inscrivaient dans cette démarche. "La technologie démultiplie les potentiels : des centaines de millions de personnes deviennent des développeurs en puissance simplement parce qu'elles disposent d'un téléphone mobile ou d'un ordinateur portable", a-t-il constaté, tout en définissant les personnes talentueuses qu'il recherche comme "dépassant en permanence ce qu'on attend d'elles". Mais "le talent et les valeurs sont relatifs et fonction de chaque entreprise", relativisait Timur Tiryaki.
Des témoignages à foison
En préambule, Luis Murguia n'a pas manqué de rappeler l'existence du programme HANA pour les start-up, doté d'un fond de 100 M€. "Les PME sont des précurseurs dans l'adoption des technologies, parce que c'est le seul moyen qu'elles ont de rester dans la course". Plus d'un tiers d'entre elles font partie des "early adopters". Et de citer l'exemple de Pepe Jeans avant de préciser la stratégie produits de SAP, qui repose sur trois piliers : fonctionner sur n'importe quel terminal, dans le cloud et en temps réel.
Lombard Tyres est l'un des plus grands distributeurs indépendants de pneumatiques en Afrique du Sud. Il compte 30 succursales pour 350 collaborateurs au total et 67 utilisateurs de Business One. Il gère quelque 1 300 clients, 15 000 positions de stock et 500 000 transactions par an. "L'un de nos points de blocage les plus importants était que 20 de nos succursales faisaient leur reporting via des comptabilités différentes", explique Sean Kruger, directeur financier de Lombard Tyres. Dans ce contexte, l'entreprise avait besoin de visibilité, d'intégration, de fiabilité et de contrôle. Business One a été installé sur une plate-forme centralisée et toute l'infrastructure informatique remise à plat. L'ERP permet de gérer toutes les succursales au sein d'une base de données unique et Sean Kruger aligne les chiffres vertigineux des bénéfices que retire sa société de son nouvel outil : des économies de personnel aux améliorations du reporting en passant par la tenue des stocks, la gestion des temps ou encore les économies en matériel, il arrive à au total impressionnant de 719 000 € par an.
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Euro Games Technology (EGT) est une entreprise bulgare basée à Sofia. Elle fabrique des roulettes et autres bandits manchots destinés aux casinos du monde entier. Elle a engagé de nouveaux investissements stratégiques : dans ce contexte, un système intégré de gestion financière devenait indispensable. "Nous traitons plus de 2 000 ordres de fabrication par mois, mais ne savions pas s'ils étaient exécutés correctement et dans les délais", ajoute Stanislav Romilov Stanev, directeur commercial d'EGT. Après avoir réalisé un BPM visant à l'optimisation des processus de toute l'entreprise, avec l'aide d'un cabinet de consulting extérieur, EGT a mis en œuvre les fonctionnalités de base de l'ERP de SAP dans les domaines de la finance, de la production et de la logistique. Une deuxième tranche du projet prévoit la mise en œuvre de la maintenance d'atelier et de l'automatisation des flux. "La productivité de tous nos collaborateurs a augmenté et se solde par une meilleure satisfaction des clients", se félicite Stanislav Romilov Stanev.
Incontournable HANA
Le témoignage le plus étonnant de cette journée a sans doute été celui de Matthias Kneissl, CEO de Q-Partners, une jeune société de consulting allemande basée à Nuremberg, c'est-à-dire à quelques encablures de Walldorf. Cette entreprise de 30 personnes a choisi de mettre en place et d'utiliser la Business Suite de SAP sous HANA ! Même si la société ambitionne de se développer rapidement pour compter 70 à 80 collaborateurs à moyen terme, l'outil semble quelque peu disproportionné.
"Nous avons implémenté cette solution pour une question de crédibilité vis-à-vis de nos clients : il est vrai que nous n'en avons pas vraiment besoin, mais ainsi nous mettons HANA en œuvre chez nos clients et l'utilisons aussi chez nous", commente Matthias Kneissl. Le projet a démarré en janvier 2013, le contrat avec SAP a été signé en mars, l'infrastructure matérielle a été livrée en mai et le démarrage en production est intervenu en juillet 2013. Les modules utilisés vont de la finance à la gestion commerciale en passant bien entendu par toute la panoplie d'outils de BI.
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"Nos clients sont des entreprises de taille assez importante, qui comptent entre 100 et 1 200 utilisateurs SAP. On y trouve des compagnies d'assurances, des entreprises de production, des sous-traitants de l'automobile... : ce sont des utilisateurs potentiels de HANA, qui est l'un de nos axes stratégiques", note Matthias Kneissl. "Et puis les applications mobiles sont plus faciles à réaliser avec HANA".
Quant à la question du coût de ces solutions, qu'il s'agisse de la sienne propre, chez Q-Partners ou de celles de ses clients, Matthias Kneissl reste assez évasif : "De toute façon, il nous fallait acheter une licence... HANA n'est pas plus cher qu'une autre base de données. Quant à nos clients, nous faisons des POC (Proof Of Concept) pour mesurer les bénéfices de HANA chez eux. Puis les clients s'habituent à la vitesse des traitements avec HANA et la question du coût devient secondaire : l'essayer c'est l'adopter".
Benoît Herr