Éditeur de taille moyenne (2,676 milliards de couronnes suédoises en 2012, soit un peu plus de 300 M€ pour 2 800 collaborateurs et une présence dans 60 pays), IFS s'adresse à des entreprises de taille moyenne ou grande, essentiellement dans l'industrie (IFS signifie Industrial and Financial Systems). À l'inverse de certains de ses concurrents, il ne dispose pas de sa propre base de données, qu'elle soit in-memory ou non, ni d'une activité cloud débordante. Il s'est donc orienté à plein vers la mobilité, dont il fait son cheval de bataille. La première vague d'applications mobiles avait été annoncée l'an passé à Göteborg, lors de la même conférence annuelle (cf. IFS fait évoluer ses produits et ses méthodes en collaboration avec ses clients). En 2013 arrive la deuxième vague de ces applications, dont certaines ont été développées par des partenaires.
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"Nous répondons grâce à ces applications à des besoins qui n'existaient même pas auparavant, comme la gestion des champs d'éoliennes off-shore", explique Alastair Sorbie, CEO d'IFS. "Mais au-delà de ces usages un peu particuliers, la mobilité est une tendance lourde. Elle répond souvent à de vrais besoins, mais peut aussi être vécue comme du confort. En outre, l'adoption du BYOD (Bring Your Own Device) (ou AVEC (Apportez Votre Équipement personnel de Communication) en français NdlR) est de plus en plus massive et nécessite d'utiliser des applications mobiles". Sur ce dernier point il convient, au moins en France, d'être un peu plus nuancé, le BYOD étant souvent sujet à caution dans les entreprises.
Des applications variées
Les applications mobiles proposées sont de tous ordres et vont de la gestion des services après-vente à des applications spécifiques de smartphones destinées à des personnes sédentaires. Parmi celles-ci, on peut citer Employee Files, développé via le programme partenaires IFS Touch App par les Norvégiens de Din ERP. Pour Gadfinn Stave, CEO de cette entreprise partenaire, "80 % des utilisateurs sont des utilisateurs 'normaux', qui n'ont besoin que de saisir leurs heures de travail, de demander une tenue de rechange ou d'approuver une facture. Bien souvent, ils n'ont besoin que d'une infime partie des fonctionnalités d'un ERP mais sont complètement dépassés par sa complexité et par les efforts nécessaires à son apprentissage. Ils préféreraient passer leur temps à faire leur vrai travail". S'inscrivant également dans cette démarche, les autres applications mobiles pour IFS proposées par Din ERP couvrent divers processus d'autorisation et de confirmations, la saisie des temps, la gestion de documents, des notes de frais et des achats ou encore le reporting d'indicateurs clés. Ce partenaire prévoit de développer d'autres applications dont les demandes de travaux et la remontée d'incidents.
Addovation, autre partenaire norvégien, a développé l'application mobile DocBox, qui permet de gérer et de consulter des documents IFS depuis n'importe quel smartphone. Addovation propose lui aussi de nombreuses applications mobiles pour IFS.
Alastair Sorbie, CEO d'IFS (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
L'éditeur n'est pas en reste, puisqu'il enrichit sa famille d'applications Touch Apps tout en élargissant les solutions préexistantes à d'autres systèmes d'exploitation. Fonctionnant désormais sous Android, iOS et Windows, elles sont utilisées respectivement dans les proportions de 45 %, 38 % et 16 % avec ces OS.
Parmi les nouveautés, citons Scan It, un outil de capture d'information (codes-barres, étiquettes NFC ou entrées manuelles) destinées aux entrepôts, Audit Companion, qui permet aux auditeurs qualité de rapporter ce qu'ils ont trouvé en temps réel et peut s'utiliser conjointement à Nonconformance Reporter, une autre de ces nouvelles applications mobiles. Cette dernière est destinée à créer des rapports de non-conformité sur le terrain. On peut aussi citer Notify Me, désormais disponible sur Samsung Knox, la solution de mobilité pour les usages personnels et professionnels du constructeur. Notify Me est une application mobile d'approbation de dépenses et de commandes.
Quid des autres grandes tendances ?
Bien sûr, l'éditeur aborde le Big Data, le cloud, du SaaS et les réseaux sociaux d'entreprise, autres sujets "chauds" du moment. Mais il a tellement mis l'accent sur la mobilité que les autres ont quelque peu été éclipsés. "Je suis un utilisateur occasionnel de notre ERP", confie Alastair Sorbie. "Mais c'est très pratique pour moi d'approuver diverses demandes, par exemple, avec ça " (il brandit son smartphone).
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S'agissant de cloud, la conférence a été l'occasion pour IFS d'annoncer la certification de sa suite applicative IFS Applications 8 sur Windows Azure, un choix justifié techniquement par l'existence d'un stack d'exécution complet selon Dan Matthews, CTO d'IFS, mais aussi et plus généralement par l'intérêt croissant du public pour ce cloud en particulier.
Le Big Data et les bases de données in-memory sont présentes également, notamment au travers d'un partenariat avec Oracle. "L'apport du in-memory est très important", estiment de concert David Andersson, directeur d'IFS Labs et Dario Wiser, directeur chez Oracle, en charge du Big Data, de l'analytique et des systèmes intégrés. Mais surtout, un certain nombre de traitements sont désormais réalisés en mémoire, grâce à l'utilisation de bases de données in-memory du marché, au sein même des applications. C'est ce que précise David Andersson. "Mais il est inutile et superfétatoire de charger l'ensemble des données en permanence en mémoire", estime-t-il.
Les réseaux sociaux étaient également présents à cette conférence et un village dédié y accueillait diverses sessions. Et comme de bien entendu, un hashtag Twitter permettait de suivre en temps réel les tweets des commentateurs accros.
De nombreux témoignages de clients internationaux ont émaillé les plénières, comme ceux de NEC, VBG, Sun International, McTaggart Scott ou encore Teracom. Un certain nombre d'entreprises françaises étaient également présentes à Barcelone. Nous les avons rencontrées et nous ferons l'écho de leur position dans un article à venir.
Benoît Herr
Une conférence à la suédoise
Si les lieux d'accueil de cette conférence mondiale étaient plutôt américanisés, le pays hôte méridional, les repas internationaux, l'ambiance restait très suédoise dans la capitale catalane : sérieux, proximité mais aussi moments de détente partagés ont émaillé ce début de semaine. Quatre jours, cela peut paraître long, mais cela permet de rentrer dans le détail et de recueillir de précieuses informations auprès des gens représentants de l'éditeur. Tous les clients et utilisateurs que nous avons pu rencontrer sont venus précisément pour cela.
1 200 personnes au total, tous profils confondus (clients, partenaires, collaborateurs et même prospects "chauds"), pour des plénières animées par Jon Briggs, journaliste vedette de la BBC et voix off de l'émission "le maillon faible" en Angleterre et une foule de sessions très sectorisées, avec force témoignages utilisateurs à l'appui. C'est aussi ce genre d'information que les participants étaient venus chercher.
Parmi les vedettes, outre les top managers d'IFS, dont le CEO, Alastair Sorbie, Thomas Säld, VP recherche et développement, Dan Matthews, CTO, on retiendra la prestation de R "Ray" Wang, principal analyste, fondateur et chairman de Constellation Research. À la manière d'un Mick Jagger, il courait sans cesse de cour à jardin et inversement sur l'immense scène du palais des congrès de Catalogne, arborant un large sourire, pour expliquer que la mobilité c'était maintenant.
Pas de véritable information lors de cette intervention, hormis quelques rappels (comme le fait que le Walkman Sony était né en 1983 et le Macintosh en 1984), mais une conclusion en forme de "manifeste pour la mobilité" en 7 points, selon lequel la mobilité n'est qu'un point d'entrée et le départ de l'évolution des modèles d'affaires. Les autres points concernent la pertinence, la valeur ajoutée et le ROI de la mobilité.
R "Ray" Wang n'a pas été le seul à traiter de la mobilité, loin s'en faut : peu ou prou tous les intervenants des plénières l'avaient au moins en toile de fond. 2013, année de la mobilité ? On notera qu'un utilisateur français, Guy Gerard, DSI de Flexi France, filiale du groupe Technip, a témoigné de l'utilisation que fait sa société des solutions de mobilité d'IFS lors d'une session. Les implantations de Flexi France en France, en Malaisie et au Royaume-Uni utilisent désormais certaines applications mobiles d'IFS.
BH