Réalisée dans trois pays européens (France, Allemagne et Espagne), l'étude présentée à l'occasion de cet événement par Benoît Gruber, VP Product Marketing & Corporate communication, Sage Mid-Market Europe & Sage ERP X3, a porté sur 260 entreprises de type ETI. Tous les secteurs étaient représentés, notamment l'industrie (24 %), les services (20 %) et le négoce (15 %). 34 % des entreprises interrogées affichent un chiffre d'affaires annuel de plus de 100 M€ et 12 % un chiffre d'affaires entre 50 et 100 M€.
Informations généralistes
La plupart de ces entreprises sont utilisatrices d'ERP : 55 % utilisent une solution SAP, 48 % une solution Sage et 50 % d'autres solutions. Seuls 7 % de ces ERP ne sont pas sous contrat de maintenance, des contrats signés à 52 % avec l'éditeur et à 33 % avec l'intégrateur. 62 % de ces ERP sont généralistes et 21 % métier. Les 17 % restants déclarent ne pas disposer d'un ERP.
Sans surprise, le trio de tête des modules les plus utilisés demeure la comptabilité (93 %), la gestion commerciale et les achats (tous deux à 67 %). Suivent les RH (51 %), la business intelligence (49 %), la gestion de production (43 %) et le CRM (42 %). De nombreuses entreprises utilisent leurs applications depuis plus de 7 ans : elles sont 45 % lorsqu'il s'agit d'ERP ou de SRH et même 54 % pour la gestion des achats. Les applications plus jeunes, comme le CRM ou la BI, sont fort logiquement utilisées depuis moins longtemps : seuls 22 % des entreprises utilisent leur CRM depuis plus de 7 ans et 35 % pour la BI.
L'étude confirme les tendances que nous pointons souvent dans nos colonnes s'agissant du projet d'ERP : les budgets initiaux sont dépassés dans 43 % des cas. Ce dépassement varie, mais 7 % des entreprises déclarent tout de même avoir dépassé leur budget de plus de 50 %. Il en va de même pour les délais : seuls 30 % des projets respectent les délais initiaux. Plus de la moitié des répondants déclare avoir été hors délais (19 % des répondants déclarant ne pas savoir répondre à cette question). Là encore, l'importance du retard est variable, mais ils sont 12 % à afficher un retard de plus de 12 mois.
Les apports d'un ERP
À la question à choix multiples "quels sont les principaux apports d'un ERP", les répondants ont plébiscité la centralisation de l'information à 92 % et l'existence d'un référentiel unique à 89 %. S'il s'agit là en effet de deux avantages majeurs des ERP par rapport à des solutions non intégrées, ce ne sont pas les seuls et la qualité des données, l'amélioration du pilotage de l'activité, de la collaboration interne ou encore de la sécurité des données figurent en bonne place dans le palmarès, 76 à 79 % des répondants les ayant aussi cités. Suivent les traitements en temps réel, l'amélioration du reporting ou encore la modélisation des processus.
SaaS ou hybride ?
La nature des modules déployés en "mode service", c'est-à-dire en SaaS (Software as a Service), n'est pas très surprenante non plus : le trio de tête est constitué de la gestion des RH (17 %), du CRM (14 %) et de la comptabilité/finance (12 %). Suivent la gestion commerciale, les achats, la production et la BI, avec 4 % seulement, au même niveau que l'usage d'un ERP en mode SaaS.
Et c'est là que Sage boit du petit-lait, puisque l'étude confirme justement que la stratégie hybride de l'éditeur est la bonne : un ERP hybride allie une partie hébergée sur site, généralement le cœur de métier de l'entreprise, à une ou plusieurs parties accessibles sous forme de services hébergés dans le cloud, dans un souci de souplesse, d'efficacité et d'ubiquité d'accès. Des modules utilisés avec une périodicité faible ou par des collaborateurs itinérants constituent de bons candidats pour le cloud ; c'est par exemple le cas de la consolidation de trésorerie ou de la gestion de notes de frais et de congés.
71 % des répondants estiment qu'une solution de ce type confère plus d'agilité à l'entreprise. Une large majorité répond aussi que cela enrichit fonctionnellement l'ERP, le "modernise" et constitue une alternative intéressante au SaaS. Ils sont 85 % à considérer que la possibilité de conserver un cœur d'ERP en interne est un avantage. Les autres atouts perçus d'une telle solution sont le paiement à la consommation, l'absence de nécessité de se préoccuper des mises à jour, la faculté de faire évoluer facilement la solution, la possibilité d'ajuster le nombre de ses utilisateurs, mais aussi la maîtrise des données.
Par ailleurs, les répondants estiment très majoritairement qu'une solution hybride convient à toutes les tailles d'entreprises, depuis la start-up jusqu'à l'ETI (l'étude ne mentionne pas les grands comptes). À l'heure où règne un certain scepticisme quant à l'ERP en mode SaaS et où même les plus grands se posent des questions, cette étude tombe à point nommé. Pour Sage au moins.
Benoît Herr
Les ERP au service de la productivité
Le CXP a organisé récemment la première édition de son "ERP Event", une rencontre sur le thème de l'ERP au service de la productivité. Le programme comprenait une présentation de l'état de l'art, des démonstrations de produits, la restitution des résultats d'une enquête et un retour d'expérience.
L'état de l'art
Patrick Rahali, analyste au CXP, a présenté les principaux facteurs d'amélioration de la productivité des entreprises apportés par les ERP. Dans une étude réalisée en 2012 par Accenture, les sociétés interrogées ont placé la réduction des coûts opérationnels de l'entreprise et l'augmentation de la productivité des salariés en tête des objectifs qui guident les investissements informatiques.
L'ERP dispose de nombreuses fonctions qui aident les entreprises à relever ces défis. Il peut améliorer la productivité en jouant sur plusieurs aspects. L'ergonomie est un premier levier : les utilisateurs gagnent en efficacité grâce à une prise en main simple, à la facilité d'utilisation et à une interface adaptée à leur profil. Un référentiel central agrégeant les informations et fournissant une source unique de données garantit la fiabilité de celles-ci. La nouvelle génération d'applications affiche des temps de traitement nettement raccourcis et des échanges des données plus efficaces.
L'organisation s'est transformée : elle repose de moins en moins sur les fonctions et de plus en plus sur les processus. L'ERP impose le respect des processus, ce qui aboutit à des normes de travail et des modèles de documents. La collaboration devient un mode de travail qui favorise le partage des informations et des actions. Enfin, le périmètre des ERP s'est beaucoup enrichi : ils couvrent désormais un grand nombre de domaines de manière très fine. Leur champ d'action déborde de l'entreprise et concerne ses partenaires (fournisseurs, clients, sous-traitants). Les systèmes d'information sont interconnectés, ce qui amène à redéfinir en commun certaines fonctions, comme la gestion partagée des approvisionnements. L'évolution vers l'entreprise étendue est en cours.
La spécialisation se concrétise par des ERP verticalisés ou sectoriels, conçus avec une préconfiguration, qui contient en particulier des indicateurs et des tableaux de bord adaptés à chaque domaine. La prise en main de ce type de solution est beaucoup plus rapide qu'avec des solutions généralistes.
Les constatations des acteurs de terrain
Jérôme Bricout, directeur du pôle consulting du CXP, remarque que les missions qu'effectue son équipe pour les entreprises ont changé au fil des années. Alors qu'autrefois les projets se structuraient en phases clairement identifiées, de la planification à la réalisation et à l'exécution, la tendance actuelle favorise une productivité plus immédiate avec une forte demande de réactivité. Aux sociétés de vente par correspondance qui éditaient deux catalogues par an ont succédé des chaînes de magasin capables de présenter des vêtements qui répondent à la demande en quelques semaines. Le système d'information qui accompagne cette mutation doit être très réactif. Or des lourdeurs subsistent entre les solutions décisionnelles traditionnelles et les solutions transactionnelles comme l'ERP, dont les visions ne sont pas les mêmes. Pour accompagner ces mutations, les outils décisionnels ont fait beaucoup de progrès : un traitement qui prenait 15 heures avec les outils classiques dure moins d'une minute avec une solution "in-memory".
René Beretz