À près de 156 M€, les revenus récurrents de l'entreprise représentent 58,5 % du chiffre d'affaires total, qui a été de 266,6 M€ en 2014, en hausse de 2,6 %. Ces revenus récurrents incluent les contrats de maintenance (logiciels et matériels) et les services cloud. Ils sont en augmentation de 5,7 % à périmètre constant (4,9 % à périmètre courant).
Par ailleurs, Patrick Bertrand estime que "Cegid a réussi sa transformation vers le cloud, une transformation qui se traduit aussi en termes de produits, grâce à la stratégie MoBiClo. Et nous allons continuer à l'accélérer". Il considère que c'est l'évolution du stock qui traduit la progression en termes de parts de marché. "Pour Cegid, le stock, c'est le droit à facturer, qui est aujourd'hui de 116 M€ (en hausse de 33 % par rapport à la valeur estimée au 1er janvier 2014 NdlR)".
À 47,7 M€, les ventes des offres de services cloud progressent de 25,4 % (25,3 % à périmètre courant). Cette évolution contribue à la progression du chiffre d'affaires des activités d'édition qui ressort à + 5,6 % à périmètre constant (+ 5,0 % à périmètre courant), soit une performance supérieure aux prévisions de croissance du marché. Le chiffre d'affaires lié aux activités d'édition se monte à 187,0 M€. Mais la différence entre celui-ci et le chiffre d'affaires global de l'entreprise (266,6 M€), de 80 M€ environ, provient de deux activités : le service à hauteur de 56 M€ et l'activité historique de distribution de matériel, pour 23,6 M€, une nouvelle fois en baisse, de 8,2 % par rapport à 2013. Si l'on peut se demander pourquoi l'éditeur persiste à conserver une telle activité non-stratégique dans son giron, Jean-Michel Aulas répond que "sa suppression n'est pas à l'ordre du jour car certains clients préfèrent s'adresser à un interlocuteur unique pour l'ensemble de la mise en œuvre de leur solution". À 71,9 M€, soit 27,0 % du chiffre d’affaires, l'EBE (Excédent Brut d’Exploitation) de l'exercice 2014 enregistre une progression de 4 %.
"Ces bons résultats, malgré le passage au cloud s'expliquent par notre environnement d'origine, qui est solide et par la vitesse de cette transformation. Et sans doute aussi par la rigueur de notre gestion, qui est une marque de fabrique", commente Patrick Bertrand. Jean-Michel Aulas explique : "notre croissance dans le cloud se fait grâce à de nombreux nouveaux clients, qui viennent s'ajouter aux clients déjà existants". Il observe par ailleurs aussi que "le cycle d'amortissement des investissements informatiques se modifie au sein des entreprises, pour s'allonger. Il est passé de 3 à 10 ans". Les deux dirigeants estiment que le ratio entre ventes de licences et SaaS va s'inverser pour passer à 80/20 en faveur du SaaS à l'horizon 5 ans. Pour Patrick Bertrand, "les freins à l'adoption du cloud commencent à se relâcher et les risques sont aujourd'hui mieux analysés". Jean-Michel Aulas précise que "le seul frein qui reste encore est la bande passante".
Les solutions cloud de Cegid (c'est-à-dire la quasi-totalité des applications) concernent beaucoup la profession comptable et le secteur public : "nous sommes passés de 80 000 à 120 000 utilisateurs du cloud entre 2013 et 2014", se félicite Patrick Bertrand, qui précise que "le SaaS est plus rentable sur le long terme que les activités d'édition traditionnelles. Lorsqu'on a facturé 100 en traditionnel, sur une période de deux fois 36 mois, on aura facturé 260 en mode SaaS".
Dividendes et croissance externe
Au vu des bonnes performances financières, le conseil d'administration de Cegid a décidé de distribuer des dividendes aux actionnaires au titre de 2014, à hauteur de 1,20 € par action (contre 1,10 € au titre de 2013), soit un montant total distribué de l'ordre de 10,6 M€.
Par ailleurs, les dirigeants estiment que la mutation vers le SaaS ouvre des perspectives intéressantes à l'entreprise et que des opérations de croissance externe devraient voir le jour en 2015. Il est encore trop tôt pour donner plus de précisions, mais "nous allons chercher à renforcer nos points forts, c'est-à-dire notre présence auprès des TPE, des experts-comptables ou encore du retail", lâche Jean-Michel Aulas, qui ajoute que Cegid continue à recruter.
En d'autres termes, 2015 sera encore une année qui permettra de faire progresser les résultats, mais "peut-être un peu moins que les deux années précédentes", annonce, prudent, Jean-Michel Aulas.
Benoît Herr