Le nombre de projet comportant une dimension sémantique augmente-t-il selon vous ? Et quels sont les types de projet ?
Stéphane Senkowski : C’est indéniable, le nombre de projet comportant un volet sémantique est nettement plus important depuis un an ou deux. Ce, même si ces projets ne sont pas en général identifiés en tant que tel. De nouveaux secteurs d’activités sont concernés. Historiquement, les projets de ce type étaient le plus souvent menés par des éditeurs professionnels, des services de documentation et d’archives ou encore, des médias. Aujourd’hui, les administrations, les industriels, dans l’agroalimentaire et le pharmaceutique notamment, sont demandeurs. Pour ces derniers, il s’agit par exemple d’analyser les feed-back issus de tous les flux disponibles, des réseaux sociaux, bien sûr, mais aussi de leurs SI. La sémantique va permettre à ces organisations de comprendre ces flux.
Existe-il des spécificités liées à la sémantique ?
Stéphane Senkowski : Globalement, elles sont en train de disparaître. La sémantique restait jusqu’à présent un monde peu abordable, voire hermétique, pour les non-initiés. Ce domaine commence à se banaliser. Une tendance qui est bien sûr liée à l’évolution de ce marché. De plus, les applications sémantiques ne sont plus seulement utilisées comme outils d’analyse mais servent aujourd’hui de base pour prendre des décisions. Pour modifier un produit en fonction des feed-back générés sur des réseaux sociaux par exemple. Les seules spécificités restantes tiennent aux profils des compétences nécessaires.
Selon vous, quelle va être l’évolution de ce domaine à moyen terme ?
Stéphane Senkowski : La perception des architectes de systèmes d’information et des DSI est en train de changer. Jusqu’à présent, les projets sémantiques se développaient en marge du système d’information. Cette brique devrait apparaitre à l’avenir dès la conception. Certaines entreprises la considèrent déjà comme une couche à inclure au cœur de leur système d’information. Ce domaine se développe également dans le secteur public grâce à l’Open Data. Pour les collectivités comme pour l’état, mettre en ligne des fichiers bruts ne présente pas un grand intérêt. Par contre, proposer des outils de recherche capables de créer des liaisons entre ces données est beaucoup plus pertinent. En d’autres mots, il s’agit de faire du Linked Open Data entre des données issues de flux hétérogènes. Une démarche qui suppose l’apport de la sémantique.
Propos recueillis par Patrick Brébion (Demat-Infos.com)