ERP comptabilité publique, gestion des processus métier et SIRH étaient quelques unes des thématiques évoquées lors de cette journée.
Côté ERP comptabilité publique
C'est l'impact de la GBCP (Gestion Budgétaire Comptabilité Publique) sur le SI qui tenait la vedette. La GBCP a en effet été modifiée par le décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012, qui prévoit la mise en place d'une comptabilité budgétaire distincte de la comptabilité générale pour les personnes morales de droit public. Il 'agit de mettre en cohérence les règles de la GBCP avec les évolutions du cadre de la gestion des finances publiques issues de la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) et de renforcer la qualité des comptes publics. Le tout pour une application au 1er janvier 2016 !
Le constat que fait Philippe Baron, associé CGI business consulting et vice-président du groupe service public à la DFCG, est que bon nombre d'établissements publics ne sont pas prêts, un constat partagé par Hervé Chiaradia, chargé de mission à l'AIFE (Agence pour l'Informatique Financière de l'État). "Pourtant, le démarrage au 1er janvier 2016, c'est pour tout le monde !", s'exclame ce dernier. Qui plus est, la première échéance est déjà passée, puisque les collectivités doivent toutes, à l'heure qu'il est, avoir préparé leur budget 2016.
Gfi, Qualiac et Cegid sont venus présenter leurs offres en la matière et Christophe Debouzy, responsable informatique de l'école polytechnique a apporté son témoignage. Il a insisté sur la nécessaire volonté de la direction générale lors de l'implémentation du logiciel SIREPA de Gfi dans son organisation. L'école a fait des ateliers projet dès juillet 2015 et organisé des réunions sur le sujet à tous les niveaux : DG, DSI, groupe projet GBCP et groupes de tests GBCP. La mise en place s'est faite en deux étapes : d'abord la nouvelle version avec AE (Autorisations d'Engagement) et CP (Crédits de Paiement), puis l'évolution du référentiel. Une évangélisation certes utile, mais bien tardive.
Gestion des processus métier dans un projet SI
C'est Raymond Baldy, directeur général de Watermill (affilié CXP pour la région centre) et enseignant à l'ESSEC, à l'EDHEC et à l'IUT de Tours, qui a mené les débats. Il s'est demandé comment améliorer durablement les processus pour un meilleur service sans dépenser plus. Après avoir exposé sa vision du sujet, notamment le gigantisme de la tâche alors que les ressources sont comptées et la nécessité de remettre les hommes au centre des processus, il a conclu qu'un "nouvel état d'esprit pour mener les projets était la clé de l'action".
Là encore, divers acteurs du marché du BPM, dont Itesoft, qui a racheté W4 l'été dernier, et Software AG ont présenté leurs offres. Emmanuel Manager, responsable du secteur public chez Software AG a évoqué la maîtrise des risques à la DGFIP (Direction Générale des FInances Publiques) avec l'application Polaris.
Puis, Gregory Sabathe, directeur marketing de NQI est intervenu en compagnie de Charlotte Hermand, responsable du pilotage et de la gouvernance du SI à la CNAF (Caisse Nationale des Allocations Familiales). Celle-ci a exposé la démarche du projet Orchestra (du nom du logiciel utilisé), dont l'objectif était d'homogénéiser les pratiques de pilotage des activités projet entre les différentes directions et équipes impliquées.
Projet à géométrie variable, concernant des équipes géographiquement dispersées et ayant une culture du pilotage hétérogène, il a été mené entre 2013 et 2014 avec la solution de NQI et le concours d'Accenture.
Charlotte Hermand a dressé un bilan sincère et sans fard de ce projet, en énumérant les points positifs comme négatifs. Parmi les "plus" elle a cité la professionnalisation des personnels DSI grâce à la formalisation des processus, la construction d'une vision globale et partagée et le renforcement du travail collaboratif. Côté "moins", elle ne se risquerait plus à un déploiement par site et mentionne la complexité de la gestion de la demande ainsi qu'une certaine difficulté à bénéficier d'une vision actualisée des données de pilotage des projets.
Côté SIRH
Trois éditeurs sont venus faire un état des lieux de leurs offres : Telkea, une solution de gestion des temps et des activités flexible, Cegape, pour la gestion des risques professionnels, et Cegid avec Yourcegid secteur public SIRH Civi. Tout comme le secteur privé, les RH dans le secteur public subissent de profondes mutations : dématérialisation, réorganisation des processus, montée en compétences des agents sont autant de défis à relever. À ceci il faut ajouter la nécessaire mutualisation des ressources et la mobilité, tout comme dans le privé.
Certains autres sujets évoqués ce jour-là étaient plus spécifiques de la fonction publique, comme la gestion de l'expérience citoyen. Mais on y a aussi évoqué le décisionnel, la gestion de contenus, la cybersécurité ou le Big Data. Il y a même eu un sujet "Du SMAC (Social, Mobile, Analytics et Cloud) à l'IoT, le secteur public se connecte". Animée par David Gautier, senior consultant public sector & digital health chez PAC, cette conférence a fait un peu de prospective en envisageant le DSI du secteur public à l'heure des smart cities, de la ville de demain et des objets connectés. Une évolution qui ne va pas tarder à s'imposer.
Benoît Herr