L'enquête a été menée via un questionnaire en ligne durant les 12 mois de mars 2015 à février 2016. Au total, 215 questionnaires ont été retenus et leur contenu sert de base au rapport. Les répondants sont issus du monde entier et leur chiffre d'affaires oscille entre moins de 25 millions de dollars et plus de 2 milliards de dollars, une majorité ayant déclaré entre 50 et 500 millions. 81 % des organisations ayant répondu sont soit en cours d'installation de leur ERP, soit ont terminé cette installation. 14 % sont dans le processus de choix de leur ERP et 5 % en cours de mise à niveau de leur logiciel. La motivation la plus fréquente à l'installation d'un ERP reste le remplacement de son système existant (49 %) ou de son logiciel maison (16 %). Suivent le remplacement d'un système comptable (15 %) et le remplacement d'un autre système (comme un CRM), voire de processus plus ou moins manuels (20 %).
À noter que par rapport à l'an passé, un nombre plus important d'organisations a pour objectif de faciliter la vie des collaborateurs (10 %) et elles sont moins nombreuses à se focaliser sur l'intégration de systèmes entre leurs différents sites (5 %).
Le projet
En moyenne, les organisations ont consacré 6,5 % de leur chiffre d'affaires annuel à leur projet ERP, en hausse par rapport à l'édition précédente de l'étude de PCS (5,9 %).
Sans surprise, SAP arrive toujours en tête des éditeurs cités comme ayant été shortlistés (41 %), suivi d'Oracle (37 %) et de Microsoft (27 %). Epicor et Infor figurent aussi souvent en shortlist. Lorsqu'on en vient au choix, c'est Microsoft, avec 32 %, qui est le plus souvent retenu. Suivent Oracle (23 %), SAP (20 %) et Epicor (7 %). Parmi les autres éditeurs cités par les répondants à cette enquête on trouve IFS, NetSuite, Plex Systems, QAD, Sage, Syspro, Tyler Technologies et Unit4. "Mais au-delà des grands éditeurs, les possibilités n'ont jamais été aussi nombreuses", souligne le rapport. "Les solutions de niche, best-of-breed et les modèles de déploiement à deux niveaux ne sont que quelques exemples de cette diversité. Les corollaires de ce foisonnement sont une baisse des coûts et une plus grande souplesse, qui se traduisent par un meilleur ROI".
Bonne nouvelle du côté des budgets : même si les dépassements de budget restent fréquents, le coût moyen d'une installation a décru pour passer de 4,5 millions de dollars dans l'étude de l'an dernier à 3,8 millions cette année. Un projet ERP, ce sont aussi des ressources humaines : 35 % des répondants déclarent allouer dix ou plus de personnes à plein temps à leur projet ERP. Et ils sont 73 % à y dédier trois ou plus de personnes à plein temps.
En termes de durée, les projets ERP ont toujours tendance à être longs, avec une durée moyenne de 21 mois. 57 % des projets sont encore toujours en dépassement de planning. Parmi les raisons à ces dépassements, on trouve des soucis liés aux données dans 15 % des cas et un élargissement du périmètre du projet dans 14 % des cas.
Les principales difficultés rencontrées
74 % des répondants affirment qu'ils choisiraient à nouveau la même solution logicielle s'il fallait recommencer, ce qui représente une hausse significative du degré de satisfaction, en rupture avec la tendance au cours des éditions des quelques dernières années de l'étude de PCS.
On note aussi une légère amélioration (1 %) du taux de projets ayant été déclarés comme "succès", par rapport à l'an passé. Il y a en outre une baisse sensible du nombre de répondants qui considèrent leur projet comme un échec : ce pourcentage passe de 21 l'an passé à 7 % cette année.
90 % des organisations font état d'un degré de personnalisation de leur solution. Mais elles sont de moins en moins nombreuses à réaliser des développements spécifiques à outrance et la majorité d'entre elles estime à 10 à 20 % le ratio des développements spécifiques. Cette évolution est positive dans la mesure où lorsqu'on définit précisément ses processus métier avant de choisir une solution il devient possible d'intégrer les coûts des développements spécifiques dans les budgets initiaux et donc de réduire les aléas en matière de coûts.
Le cloud
Tout comme les années précédentes, la grande majorité des répondants a choisi d'installer son ERP on-premise. Mais cette année, les installations d'ERP dans le cloud font un bond de 11 à 27 %, ce qui représente une augmentation bien plus importante que celle constatée par l'étude du CXP 2016, qui évalue la progression à 2 %, même si la tendance va dans le même sens (cf. Étude ERP du CXP 2016). Rappelons que l'étude du CXP porte sur le seul marché français tandis que celle de PCS est mondiale. "Cette tendance n'est pas surprenante étant donné le nombre d'éditeurs qui proposent des solutions dans le cloud. SAP tout comme Oracle investissent plus en R&D dans le cloud que on-premise et les autres éditeurs s'inscrivent dans cette mouvance", relève le rapport.
Parmi les bénéfices souvent avancés du cloud, on trouve la réduction des coûts. Les répondants à l'étude 2016 font état de réductions de coûts significatives grâce à leur ERP cloud : plus de la moitié de ceux ayant adopté le cloud estiment leur réduction de coûts à au moins 20 %.
Mais de nombreux freins demeurent, même s'ils ne sont pas forcément objectifs. Parmi ceux n'ayant pas adopté le cloud, 29 % avancent une crainte de faille de sécurité, 16 % un niveau d'information insuffisant et 9 % le risque de perte de données.
Les bénéfices
La réalisation de bénéfices continue à échapper à la majorité des organisations : seuls 35 % des répondants estiment avoir réalisé plus de 50 % des bénéfices qu'ils escomptaient. Parmi les types de bénéfices réalisés, on peut citer la disponibilité de l'information pour 14 % des répondants, une amélioration de la productivité pour 11 %, une meilleure fiabilité de l'information pour 11 % et une amélioration de l'intégration et de l'interactivité pour 10 %.
Quant au temps nécessaire à la constatation de ces bénéfices, près d'un quart des répondants en ont enregistré entre 6 mois et un an après le démarrage en production. Certains bénéfices sont plus longs à atteindre que d'autres : "il faut, en général, compter sur des bénéfices tangibles en 18 mois à 2 ans du démarrage", commente le rapport. À noter que le pourcentage d'organisations ayant réalisé des bénéfices dans les 61 mois ou plus a décru de 8 % par rapport à l'an passé.
Enfin, s'agissant de ROI, 41 % des organisations sont entrées dans leur frais en deux ans ou moins, ce qui représente une amélioration de 14 % par rapport à l'an passé. À noter que 8 % d'entre elles ne savent pas si elles sont rentrées dans leurs frais ou non.
En conclusion, ce rapport annuel de Panorama Consulting Solutions est une fois de plus contrasté, même si dans de nombreux domaines on y note des améliorations par rapport aux éditions précédentes.
Benoît Herr, d'après l'étude "2016 report on erp systems and enterprise software" de Panorama Consulting Solutions