Un show très orienté entreprises
Guillaume Benech, L'Petit Mardi éditions
Ce qui frappait, lors de la plénière d'ouverture, c'était cette parole donnée aux utilisateurs en entreprises, utilisateurs d'ailleurs pas forcément de solutions Sage, comme ce jeune de 16 ans, monté sur scène pour faire état de son expérience en entreprise. Guillaume Benech, qui passe son bac de français cette année et a donc "séché" les cours pour intervenir au Summit de Sage, est en effet à l'origine de "L'Petit Mardi éditions", un magazine relayé sur le Web et doublé d'une maison d'édition. Son association compte 15 collaborateurs passionnés, tous adolescents et tous bénévoles. À 16 ans, Guillaume Benech explique "qu'il y a encore un attachement au papier en France et que les livres numériques n'entrent que pour 3 % dans les ventes, contre 15 % aux États-Unis". Mais s'il a déjà développé une application de réalité augmentée rendant numérique un ouvrage papier, il n'utilise pas encore de solutions de Sage.
Plus conventionnels, les autres intervenants ont surtout parlé de leur métier et de leur entreprise, mais quasiment pas des solutions logicielles qu'ils utilisent. Une manière pour l'éditeur de signifier que ce sont les utilisateurs et les entreprises qui font la richesse, pas ses solutions, qui ne sont là que pour supporter les activités : "accompagner ensemble la transformation numérique des entrepreneurs", tel était le crédo de cette manifestation. "Les PME sont le moteur de l’économie", clamait Serge Masliah, directeur général de Sage France.
Côté produits
L'éditeur a lancé une nouvelle génération de solutions dans le cloud et en mobilité, qui seront rendues disponibles en tout début d'année : Sage Connect. Le cloud et la mobilité sont venus interférer avec les roadmap de l'éditeur, qui a dû s'aligner sur les tendances actuelles et propose désormais une offre simplifiée. Seules trois lignes de produits sont conservées, toutes annoncées comme disponibles dans le cloud : Sage One, Sage Live et Sage X3. Elles viennent toutefois en complément des offres on-premise existantes et s'interfacent avec elles.
Sage One se destine aux TPE (1 à 10 collaborateurs) et est annoncée comme 100 % cloud et mobile. Initialement, Sage One n'était disponible qu'au Royaume-Uni et était en quelque sorte la version cloud des produits pour TPE. "Mais comme le cloud n'a pas de frontières, nous l'avons aussi lancé dans les différents pays. On peut considérer qu'il s'agissait à le la V1", explique Nick Goode, executive vice-president en charge des produits. "Puis, nous avons développé une deuxième version, plus riche en fonctionnalités, avec une meilleure ergonomie, des API permettant une intégration avec d'autres applications et des nouvelles versions qui seront plus fréquentes. C'est cette version qui sera lancée le 9 janvier". Pour rappel, cette offre avait vu le jour en France en 2013 (cf. Sage se renforce dans le cloud et lance Sage One en France).
Serge Masliah, directeur général, Sage France
Sage Live est la nouvelle solution de comptabilité cloud et mobile destinée aux entreprises de 10 à 200 collaborateurs, soit le pendant cloud de la ligne 100. Mais pour l'heure, elle n'est pas aussi riche fonctionnellement que cette dernière, surtout comparée à Enterprise i7 et ne concerne que la finance. Développée à l'aide de la plate-forme App Cloud de Salesforce, la solution s'intègre aux quelques 3 000 applications de l'AppExchange de Salesforce. Déjà lancée aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, cette solution sera lancée en janvier prochain en France, en Allemagne et en Espagne.
Enfin, l'inoxydable X3 est le troisième pilier de cette offre cloud. L'ERP destiné aux ETI n'a lui pas connu d'évolution majeure et continue à n'avoir de cloud que le nom : en effet, dans la pratique, l'utilisation de X3 se fait le plus souvent à partir d'un cloud privé voire de serveurs dédiés, souvent pour cause de développements spécifiques multiples, et s'apparente par conséquent bien plus à de l'hébergement qu'à du cloud. Quant au cloud public, hébergé chez AWS dans le cas de X3, il ne sera de toute façon que "semi-public" dans la mesure où les bases de données sont spécifiques de client (cf. Sage X3 enfin disponible dans le cloud)
Une solution aux problèmes de trésorerie
Parallèlement à ces annonces, l'éditeur a également conclu un accord avec un spécialiste du financement de trésorerie pour les TPE/PME, Finexkap, et lance le service Clic&Cash. Il s'agit d'un nouveau service qui se veut une solution à la problématique des crédits inter-entreprises.
"Une entreprise meurt en France toutes les 30 minutes pour des problèmes de trésorerie ; le crédit inter-entreprises en France représente 600 milliards d'euros", constate Claude Cordier, directeur marketing et produits de Sage.
Clic&Cash se matérialise par un bouton au sein du logiciel qui, si on l'active, doit permettre de financer sous 48 heures une avance de trésorerie : les données du logiciel sont couplées à un algorithme de calcul du risque sophistiqué et appartenant à Finexkap, qui va proposer à l'entreprise une meilleure gestion du risque et éventuellement un crédit. "L'option est gratuite", souligne Claude Cordier.
Des partenariats revisités
Le lancement du "Sage Partner Program" en France, un nouveau programme d'engagement partenaires destiné à simplifier la relation avec l'éditeur et à remplacer progressivement les accords existants, a également eu lieu lors du "Summit" de la semaine dernière.
Concrètement, il s'agit de mondialiser des accords qui se faisaient jusqu'ici pays par pays. "Auparavant, Sage était organisé par pays, chacun proposant son petit bout de certification etc.Nous voulions uniformiser et simplifier, pour globaliser les outils et la puissance marketing, au travers d'un contrat unique, d'un interlocuteur unique et de produits plus pertinents", explique Grégory Desmot, VP Sales France et Afrique
La deuxième raison, plus locale, à cette réorganisation est que l'entreprise étant le fruit d'une trentaine de fusions et acquisitions, chacun voyait toujours les partenaires à travers le prisme du produit. "Nous voulons voir nos partenaires à travers le prisme de l'entreprise", affirme Grégory Desmot
Grégory Desmot, VP Sales France et Afrique, Sage
Ce programme s'adresse à tout type de partenaires et concerne l'ensemble du portefeuille applicatif : partenaires revendeurs (VAR), intégrateurs fournisseurs de services de cloud, experts comptables, éditeurs métiers (ISV) et entreprises désireuses de nouer des alliances stratégiques avec l'éditeur.
Le nouveau programme partenaires se décline selon cinq axes :
- Un programme mondial assorti d'incentives locaux ;
- Il ne concerne que les ventes futures. Les clients existants des partenaires ne seront pas concernés ;
- Il offre à l'éditeur une vision unique de ses partenaires ;
- La possibilité pour tous les partenaires d'être en charge de la gestion de la hotline de leurs clients, ce qui auparavant était l'apanage de certains partenaires privilégiés uniquement ;
- Un programme de recommandation de type apport d'affaires.
"Sur le premier point, la puissance de Sage va apporter plus d'affaires, notamment grâce à la 'marketplace'", commente Gregory Desmot. Cette "marketplace" est au centre du nouveau dispositif. Il s'agit d'une communauté d'applications et d'offres élargie, au niveau mondial, concernant les trois lignes de produits que sont Sage One, Sage Live et SageX3. Tous les partenaires peuvent y proposer leurs add-ons et autres solutions connexes développées autour des solutions de l'éditeur. Les partenaires peuvent être directement contactés par les entreprises, mais aussi par d'autres partenaires cherchant une complémentarité. Cette place de marché fonctionne déjà aujourd'hui et recense une centaine de partenaires, selon Grégory Desmot. Toutefois, dans la mesure où elle est en cours de lancement en France, elle ne compte pas encore de français.
"Toutes les fonctionnalités métier peuvent potentiellement intéresser tout le monde", estime le VP. "La créativité vient de nos partenaires. La 'marketplace' est le fruit d'une réflexion au niveau mondial et doit permettre de développer le business". Le rôle du réseau de partenaires dans la stratégie de développement de l'éditeur est d'autant plus important aujourd'hui que le cloud et les services cloud se développent.
Les nouveaux contrats viendront progressivement remplacer les anciens contrats de partenariat : les premières signatures sont attendues pour avril/mai. Rappelons que Sage réalise actuellement 44 % de son chiffre d'affaires en France via son réseau des partenaires. L'objectif est d'arriver à la moitié rapidement. Reste à voir comment ces modifications en profondeur seront accueillies par le réseau.
Benoît Herr