Avec 180 personnes présentes, Didier Artus, président et DSI de Geoxia, a de quoi être satisfait : la fréquentation de la manifestation a doublé par rapport à sa première édition, en 2015 (cf. Le DynsClub se développe. "Nous avons franchi la barre symbolique des 100 sociétés adhérentes et comptons désormais 230 membres", se satisfaisait-il en introduction à la journée. Au menu de cette journée, notamment une intervention interactive de Wilfrid Guerit, directeur de la division Business Solutions chez Microsoft France et la restitution d'une enquête sur le marché des menée par IDC, commanditée par Microsoft et présentée par Estelle Delessard, directeur du marketing produits Dynamics ERP chez Microsoft France. L'après-midi a été émaillée de nombreux ateliers aux thématiques assez larges impliquant de nombreux partenaires.

Association à but non lucratif, le Dynsclub fédère une communauté d'échange et de partage entre ses adhérents, Microsoft et l'écosystème Dynamics. Composé de trois sections (CRM, NAV et AX), le Dynsclub a été officiellement reconnu par Microsoft comme le club utilisateurs français. Il s'est assigné comme missions de favoriser le partage d'expérience entre ses adhérents afin de contribuer à une utilisation optimale de leur application, de tenir informés ses membres des futures versions et des solutions développées autour des applications Dynamics et d'être un vecteur de communication avec l'éditeur sur les attentes du marché et sur le développement de ses progiciels et services.
Que l'on soit à la recherche d'une information, que l'on ait une question fonctionnelle ou technique, une difficulté, le forum du club permet de lancer un appel auprès des autres membres. Le site Web recense les add-ons, les modules spécifiques, les applications complémentaires, pouvant venir enrichir l'offre fonctionnelle de la solution utilisée. Et un annuaire permet de rentrer en contact avec d'autres adhérents ou de trouver un partenaire spécialisé dans un domaine d'activité spécifique.
La parole à Microsoft
Wilfrid Guerit y est bien entendu allé de son discours marketing très formaté. Mais Didier Artus avait fait appel à l'application Wisembly pour au préalable faire un sondage interactif auprès des personnes présentes sur diverses questions concernant le club, puis s'est servi du même outil collaboratif pour poser des questions à l'intervenant de Microsoft. Wisembly est une solution SaaS permettant aux personnes présentes en un même lieu de discuter en temps réel, ciblée tout particulièrement sur les conférences et séminaires.

Des questions comme "Où seront nos données dans le cloud si nous souscrivons à Dynamics AX 7 ?", "Quid des licences acquises dans le cas d'une bascule cloud dans un nouveau modèle de licences ?", "Quel avenir pour Navision dans le contexte Dynamics 365 ?" ou encore "Quelles garanties de disponibilité de Dynamics dans l'offre cloud ?" ont parfois trouvé leur réponse, parfois moins.
Sur le fond de sa présentation, Wilfrid Guerit a commencé par faire son mea culpa à propos de la communication de Microsoft, en réponse à une question du sondage préalable, "Vous considérez-vous bien informé sur la stratégie Microsoft et l'évolution des solutions Dynamics ?", à laquelle l'assemblée avait répondu non à 82 %. Puis, après avoir réaffirmé que la stratégie de Microsoft était le cloud, avec 14 milliards d'investissement, 36 datacenters dans le monde dont deux en France avant la fin 2017, il a asséné quelques chiffres concernant Dynamics, en particulier CRM, comme le nombre de ses utilisateurs, qui s'élève à 9,3 millions dans le monde pour 65 000 clients, et rappelé que 3 milliards de dollars étaient investis en R&D sur Dynamics. Il n'a pas manqué non plus de citer les analystes comme Forrester, Gartner ou Nucleus CRM, qui considèrent Dynamics CRM comme leader, un produit qui a enregistré 150 % de croissance cette année et pour la troisième année consécutive. Et de terminer en citant quelques confrères de la presse spécialisée française, dont l'Usine Digitale, qui écrit qu'"aujourd'hui, le leader sur le SaaS, c'est Microsoft et non plus Salesforce", ou le JDN, qui constate que "Microsoft croit de 70 % là où Salesforce est à 21 %".
L'évolution du marché de l'ERP entre 2015 et 2020
Estelle Delessard a ensuite commenté les résultats de l'enquête commanditée par Microsoft et réalisée par IDC auprès de 300 entreprises de plus de 50 salariés, à propos du marché français de l'ERP. Ce marché a pesé 3,089 milliards d'euros en 2016 et les projections pour 2020 sont de 3,539 milliards, soit une croissance annuelle de 3,5 %. Pour Estelle Delessard, "ce marché est tiré part plusieurs facteurs, dont le cloud, une forte demande de la part des PME et la mobilité".

21 % des entreprises interrogées disposent d'un ERP uniquement. Elles sont 59 % à utiliser également des progiciels best-of-breed en plus de leur ERP, ce qui porte à 80 % le taux d'équipement des entreprises en ERP. Les 20 % qui restent utilisent exclusivement des progiciels best-of-breed. À noter que, 59 % + 20 %, 79 % des entreprises utilisent donc des progiciels best-of-breed.
Autre élément intéressant, qui corrobore d'ailleurs les enseignements de l'enquête CXP, menée en partenariat avec erp-infos.com : les ERP en place sont vieillissants. Un ERP sur deux est en place depuis plus de 5 ans et un sur cinq depuis plus de 15 ans. Et 93 % des entreprises qui prévoient de remplacer leur ERP l'ont mis en place avant 2010.
Les projets autour de l'ERP sont toujours nombreux : la moitié (50 %) des entreprises prévoient de faire évoluer leur système, soit en migrant vers une nouvelle version (37 % des 50 %), soit en remplaçant l'ERP en place (32 %). Les autres évolutions envisagées concernent l'extension du nombre d'utilisateurs ou l'extension fonctionnelle au travers de l'achat de nouveaux modules.
Sans surprise, l'étude montre qu'en dehors du cloud et du SaaS point de salut : alors qu'avec 273 millions d'euros la part du SaaS contribuait pour 18 % au marché en 2015, les projections pour 2020 le mettent à 536 millions, soit 30 % et une croissance annuelle de 14,5 %. Dans le même temps, le marché du on-premise ne croîtrait que de 23 millions d'euros, soit une croissance annuelle de 0,4 %. Ces tendances sont en contradiction très forte avec celles constatées par Qualiac, par exemple, dont on peut lire la position ici.
Estelle Delessard estime qu'il existe une dynamique importante pour les projets ERP autour du cloud, dont l'adoption passerait de 13 % aujourd'hui à 23 % à l'horizon 2019, soit une croissance annuelle de 21 %. Elle constate cependant, comme le montre l'enquête, que le modèle SaaS est plus présent pour les applications de gestion best-of-breed : 31 % des entreprises disposant de telles applications en ont au moins une en mode SaaS ou hébergée dans un cloud privé. Et cette tendance se poursuit.
Enfin, elle concède qu'il subsiste un certain nombre de freins à l'adoption du cloud, au premiers rangs desquels la sécurité des données (46 %), la sécurité des accès (32 %), le surcoût par rapport à une solution on-premise (22 %) et la localisation des données (20 %). Il est intéressant de noter que 32 % des répondants invoquent le fait que le cloud ne fait pas partie de la stratégie de l'entreprise. Au total, ce sont 92 % des entreprises qui perçoivent un ou plusieurs freins à l'adoption du SaaS dans un cloud public ou hybride.
Selon que l'on souhaite voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, la stratégie diffère.
Benoît Herr