Bien sûr, il s'agit d'une étude au niveau mondial : si la même étude avait été menée en France, il y a fort à parier qu'Epicor ne serait pas sorti en tête, eu égard à sa jeunesse sur le marché français et subséquemment à sa faible part de marché dans l'hexagone. En outre, étant donné le nombre et la qualité des éditeurs locaux, certains de ceux-ci lui auraient certainement ravi sa place et sans doute qu'il n'aurait même pas passé le premier niveau de sélection de cette étude, celui de la part de marché. Nous allons, dans les semaines à venir, publier un article qui fera justement le point sur cet éditeur et sa présence en France.
La méthodologie mise en œuvre par PCS dans cette étude commence en effet par sélectionner les éditeurs retenus en fonction de leur part de marché, pour ne retenir que les dix premiers. Puis, les différents critères suivants ont été appliqués pour arriver à un score global pour déterminer le rang parmi le Top 10 :
- Part de marché : PCS a recensé les répondants ayant retenu et acquis chacun des systèmes : ce critère a l'impact le plus bas dans l'étude, en termes de comparaison par rapport aux autres ;
- Coût en pourcentage du chiffre d'affaires de l'organisation : PCS a évalué le coût total de possession de chaque système, avec une pondération tenant compte du fait que les organisations importantes en termes de taille sont plus enclines à choisir certains systèmes plutôt que d'autres ;
- Délais moyens de mise en œuvre : l'étude a tenu compte du délai d'implémentation par une organisation de taille moyenne. Là encore, les scores ont été pondérés en fonction de la taille de l'organisation ;
- Score fonctionnel moyen "PCS" : le cabinet réalise tous les ans une évaluation fonctionnelle des divers systèmes auprès de douzaines de clients dans le monde entier. L'étude reflète également cet aspect des choses ;
- Délai moyen de ROI : le dernier critère concerne le temps nécessaire aux organisations pour réaliser 100 % des bénéfices métier escomptés.
Afin d'être sûr que les résultats soient aussi pertinents que possible, les données compulsées sont issues des diverses études annuelles menées par PCS entre septembre 2012 et février 2016. Au total, 1 660 répondants ont rempli le formulaire qui a servi de base à l'étude, à l'exception des données sur la richesse fonctionnelle, qui sont directement issues des scores enregistrés par les avant-ventes de PCS lors des démos.
Le tiercé de tête
Curieusement, Epicor, qui arrive en tête de ce classement, n'arrive premier sur aucun des critères évalués, que ce soit en termes de parts de marché (5ème avec 3,5 %), de richesse fonctionnelle (3ème), de délai de ROI (2ème avec 8,6 mois), de coût de mise en œuvre (9ème avec 5,4 % du chiffre d'affaires) ou encore de délai de mise en œuvre (5ème avec 37,5 mois). Les atouts de la solution sont sa bonne performance sur le marché des PME/ETI et ses nombreuses possibilités de déploiement, qui permettent de coller au mieux aux besoins des entreprises.
Infor, arrivé deuxième, n'est pas non plus en tête dans aucune des catégories ; avec ses 7,4 % de parts de marché, l'éditeur arrive seulement 7ème pour ce qui concerne la richesse fonctionnelle, mais 2ème pour la durée d'implémentation, de 30 mois. Les atouts des solutions proposées sont les fonctionnalités en mobilité et celles de business intelligence, jugées robustes et intuitives.
Sans surprise, SAP, arrivé 3ème, est en tête en ce qui concerne les parts de marché (20,3 %). En tête aussi, de manière assez surprenante, en ce qui concerne le délai de ROI, avec 8,5 mois seulement. En revanche, ce qui grève le score de l'éditeur allemand, c'est la richesse fonctionnelle (8ème) et les coûts de mise en œuvre (7ème). Les solutions concernées par l'étude sont pourtant larges : Business One, Business ByDesign, Business All-in-One et HANA. Quant aux délais de mise en œuvre, ils sont dans la moyenne avec 34,3 mois, ce qui lui vaut une honorable 3ème place. Les atouts de SAP sont ceux universellement connus : une expérience de plus de 40 ans et une place de choix au sein des grands comptes du monde entier.
Le reste du quinté de tête
Viennent ensuite IFS, 4ème, et Oracle, 5ème. IFS Applications, produit phare de l'éditeur et seule solution concernée par l'étude, arrive en tête en ce qui concerne la richesse fonctionnelle. "La solution est connue pour être ergonomique et modulaire dans sa conception ainsi qu'assez souple pour s'adapter aux processus existants des utilisateurs", précise le rapport, qui souligne aussi l'existence des composants de gestion des services sur le terrain, pour lesquels IFS a été pionnier.
Arrivé cinquième, Oracle, deuxième éditeur en termes de parts de marché derrière SAP, avec 13,9 %, est entré dans cette étude avec toute une palette de solutions : outre Oracle Fusion Applications, Oracle Cloud et e-Business Suite, y figurent aussi PeopleSoft Enterprise, Siebel, JD Edwards, Hyperion Financial Performance Management et Primavera Enterprise Project Portfolio Management. Les atouts cités concernent l'approche best-of-breed, qui autorise souplesse et possibilités de montée en charge, ainsi que les capacités d'Oracle Labs en matière de recherche et développement.
Les challengers
Alors qu'il démarre depuis quelque 18 mois sur le marché français, Netsuite arrive en 6ème position dans le rapport, qui met en avant les avantages du cloud, notamment en termes d'infrastructure et l'intégration du système, qui couvre entre autres la finance, le CRM, le e-commerce et la gestion de stocks.
Microsoft et sa palette de solutions Dynamics, avec ses 9,3 % de parts de marché, arrive en septième position. Le rapport insiste sur le caractère multinational, multi-langues et multi-devises de cet éditeur bien implanté sur le marché des PME.
Arrivent ensuite Sage, avec ses solutions ligne 100, 300 et X3, juste avant deux éditeurs très peu connus en France, le Sud-africain Syspro et l'américain IQMS.
Sans surprise, aucun éditeur local français, qui sont pourtant aussi nombreux à se partager le marché hexagonal que performants, ne figure dans cette étude d'envergure mondiale. À cette réserve près, l'étude est riche d'enseignements et montre en particulier qu'en appliquant des critères objectifs et adaptés à la typologie des organisations, les solutions qui donnent le plus de satisfaction, que ce soit en termes de coûts, de retour sur investissement, de réponse fonctionnelle ou de délais de mise en œuvre ne sont forcément ceux qu'on croit. Nous espérons vous avoir, au travers de ce résumé, fourni quelques éléments de choix de votre propre ERP.
Benoît Herr