Plus des deux tiers des dirigeants de PME et d'ETI considèrent la transformation numérique comme un enjeu stratégique, un enjeu bien identifié puisque des projets allant dans ce sens sont d'ores et déjà lancés par la même proportion de dirigeants de ces entreprises. C'est ce que révèle une récente enquête menée par OpinionWay pour le compte de Sage auprès de plus de 800 dirigeants. Selon cette même enquête, les principaux bénéfices attendus sont l'optimisation de l'image de l'entreprise (78 % des répondants) et de leur activité (64 %). Du contexte économique en pleine accélération émergent des besoins d'une dimension nouvelle. "Près de trois quarts des ETI et deux tiers des PME investiront en 2017 dans le numérique et l'informatique", affirme Isabelle Saint-Martin, chef de marché ERP chez l'éditeur, qui précise que la France compte quelque 40 000 groupes et micro-groupes "X3 répond à la problématique de ces groupes, ce qui est un point de différenciation majeur", estime-t-elle.
Isabelle Saint-Martin, chef de marché ERP chez Sage
Autre élément important, le développement à l'international, qui n'est désormais plus optionnel, y compris pour les PME et les start-up. Pour Isabelle Saint-Martin, "30 % des ETI font plus de 50 % de leur chiffre d'affaires à l'international et 54 % des PME sont présentes à l'international. Mais 85 % d'entre elles ont un lien de près ou de loin avec l'international. On constate que les ventes B2B en ligne, par exemple, se voient multipliées par 10 lorsque la société est présente à l'international".
Fort de ces constats, l'éditeur a voulu répondre à ces défis en créant une nouvelle version majeure de son ERP phare destiné aux ETI, X3. La précédente version importante date de 2014 et s'appelait "version 7" (voir Sage propulse X3 vers le cloud). Aujourd'hui, c'est la version 11, qui s'inscrit dans la stratégie d'innovation globale de l'éditeur, qui est lancée au niveau mondial.
Une solution adaptée à ces besoins
Car bien sûr, la nouvelle version de X3 répond à tous les besoins d'agilité et de développement à l'international précités, avec un positionnement renforcé dans chacun des domaines clés et secteurs cibles, de la finance à la production en passant par la logistique ou les RH. La mobilité bénéficie d'un traitement de choix dans cette version, pour "coller aux nouveaux usages". Une installation dans le cloud demeure possible, mais l'éditeur ne met pas l'accent sur cette possibilité et reste discret quant à son succès depuis son lancement en 2016 (voir encadré "D'Adonix à X3 V11"). L'approche est toujours pragmatique et cherche à rester au plus près de la demande.
C'est surtout au niveau fonctionnel que les apports sont importants. S'agissant de l'international, par exemple, X3 était déjà multi-langues, multi-législations et multi-sites et donc adapté aux organisations internationales. La V11 voit la gestion financière renforcée sur ce plan, notamment les dimensions analytiques au niveau des budgets, une consolidation inter-entreprises en temps réel, la conversion de devises lors des transactions ou au niveau des bilans. À noter également l'apparition de nouveaux outils de reporting : outre des améliorations du moteur BI intégré concernant l'administration du module et la création de rapports, l'offre intègre désormais Sage Financial Reporting, qui contient des fonctions standard dédiées au reporting financier.
La gestion des acheminements longue distance et des conteneurs
Comme la plupart de ses concurrents, l'éditeur a sacrifié à la refonte de l'interface utilisateur de la solution : la nouvelle mouture permettant un usage amélioré de l'application, une navigation plus rapide et des interactions plus efficaces depuis des équipements iOS, Windows ou Android, avec un moteur de recherche étendu, intégré avec Microsoft Office.
Côté logistique, la nouvelle version intègre désormais un pilotage des acheminements avec des flux d'achats longue distance, un suivi des containers et une gestion avancée des dossiers de frais d'approche, mais aussi de nouveaux modèles d'échanges EDI et un module WMS (Géode) utilisable en autonomie ou intégré. Ce module propose des tableaux de bord permettant le pilotage et la surveillance opérationnelle de l'activité au travers d'indicateurs de performance et une gestion avancée des opérations (espaces de stockage, pilotage RF des ressources et des flux etc.).
Côté commerce en ligne multi-canal, l'intégration entre front-office et back-office est complète et temps réel en mode connecté. La solution intègre Sage CRM on-premise, mais propose aussi un connecteur standard avec Salesforce avec une synchronisation bidirectionnelle des sociétés et des contacts (il existe un partenariat entre Salesforce et Sage autour de Sage Live).
La gestion de production compte aussi son lot de nouveautés, avec un ordonnancement à capacité finie sous contraintes et multicritères et une analyse détaillée du planning (via un module en OEM d'Ortems). Les processus sont unifiés de bout en bout, de la gestion des données techniques au suivi de production.
Le suivi financier des affaires
Enfin, X3 intègre désormais un module de gestion à l'affaire complètement refondu, permettant le suivi financier et opérationnel des affaires, ce qui, pour Isabelle Saint-Martin "est une nouveauté et un autre facteur différenciant".
À noter une nouvelle possibilité de configuration rapide : baptisée "Fast start", elle se base sur des modèles de flux et de paramètres prédéfinis sur un périmètre fonctionnel fixe incluant la gestion financière, les achats, les stocks et les ventes. Dans ces conditions, "il est possible de déployer X3 en 21 jours, dans le cloud ou sur site, après qualification préalable de l'entreprise et diagnostic", précise Isabelle Saint-Martin. "Le jeu de paramètres est ajustable aux besoins d'utilisation. Les potentialités de X3 demeurent et il reste possible d'étendre le périmètre fonctionnel après le déploiement initial".
Benoît Herr
D'Adonix à X3 V11
Il est notable que X3, ERP distribué mondialement, est à l'origine un produit français. Né dans les années 1980 sous le nom d'Adonix (pour Accès aux DONnées sous unIX) et édité par la société éponyme, il fonctionnait alors sous Informix. Après la fusion avec la société Prodstar, une première refonte d'Adonix est intervenue en 1997, pour y inclure notamment la partie gestion de production de Prodstar 2. Le nom de code "X" a alors été donné à la version en cours de développement. Et comme Prodstar en était à sa version 2, c'est logiquement le 3 qui a été retenu. D'où le X3, qui persiste aujourd'hui.
C'est en 2005 que l'anglais Sage a racheté Adonix pour compléter sa gamme, y compris les 500 collaborateurs de l'entreprise et ses quelque 5 000 clients. Et en 2010, l'éditeur a décidé de distribuer X3 non plus dans un nombre restreint de pays, mais d'en faire son ERP phare pour les ETI à l'échelle mondiale (cf. Sage annonce le lancement de Sage ERP X3 V6 et présente sa nouvelle approche mondiale de l'activité Sage ERP X3). Placée sous la houlette de Christophe Letellier, l'activité progresse alors rapidement et X3 devient un incontournable du marché (cf. Mondialisation de Sage X3 : bilan et perspectives).
En 2014 nait la version 7 (cf. Sage propulse X3 vers le cloud), prétendument prête pour le cloud dans les mois à suivre. Mais ce n'est qu'en 2016 et après une réorganisation interne de l'éditeur que cette version cloud est rendue disponible (cf. Sage X3 enfin disponible dans le cloud).
Le produit proposé par l'éditeur n'a toutefois de cloud que le nom : c'est exactement le même que celui proposé on-premise et, hébergé chez AWS (Amazon Web Services) ou dans un cloud privé, il n'est pas multi-tenant et ne présente donc pas toutes les caractéristiques d'une solution cloud. L'approche de Sage est pragmatique et calquée sur la demande. Aujourd'hui, avec la version 11, rien de change du point de vue de l'architecture de l'infrastructure.
BH