Décidément, en informatique il se crée tous les jours de nouvelles choses, mais rien (ou presque) ne disparaît jamais.
Et ils auraient bien tort de se priver du chiffre d'affaires lié au System z, à la Compagnie, qu'il s'agisse de matériel, de logiciel ou des services associés, chiffre d'affaires sur la répartition duquel IBM demeure très discret, même dans son rapport annuel, mais dont le ratio, de source non-officielle, demeure extrêmement élevé. Si l'on y ajoute celui du System i, les systèmes propriétaires traditionnels représentent une part conséquence des revenus de la Compagnie, pour ne pas dire la vache à lait...
Et les utilisateurs et clients ? Le "noyau dur" des clients mainframe et System i demeure, contre vents et marées. Ceci pour une raison bien simple : ce type de machines rend des services qu'aucune autre n'est capable de rendre, à investissement égal, comme traiter des centaines de milliers d'écritures, de factures et de données en tous genres par jour voire par heure.
Le nouveau System z10 va bien entendu encore plus loin que ses prédécesseurs en termes de puissance et de performances puisqu'il est annoncé avec un accroissement de performances de 100 % pour un accroissement de vitesse de traitement de 50 % ; un seul z10 équivaut en termes de puissance à près de 1 500 serveurs x86. Cette nouvelle machine préserve également l'environnement puisqu'elle consomme jusqu'à 85 % moins d'énergie et occupe 85 % moins de place.
Le z10 peut être utilisé dans toutes sortes d'environnements techniques et pour de nombreuses charges de travail différentes. Au delà de Linux, XML, Java, WebSphere et des architectures orientées services (SOA), IBM annonce collaborer avec Sun Microsystems et Sine Nomine Associates pour piloter le système d'exploitation Open Solaris sur System z.
Ces mainframes de nouvelle génération utilisent des processeurs 64 bits Quad-Core conçus pour être partagés et offrir d'excellentes performances quand on les utilise comme serveurs x86 virtualisés. Ils sont supposés permettre de supporter jusqu'à des centaines de millions d'utilisateurs (oui, vous avez bien lu "des centaines de millions d'utilisateurs", il n'y a pas de coquille) : Financial Network Services (FNS), filiale de Tata Consultancy Services, a réalisé un benchmark record, plafonnant à 9 445 transactions de gestion par seconde en temps réel sur la base de plus de 380 millions de comptes et trois milliards de transactions en historique. Des chiffres qui donnent le tournis !
IBM a parallèlement à l'annonce de cette nouvelle machine annoncé avoir investi 300 millions de dollars dans le recrutement d'architectes, le développement de compétences techniques ainsi que dans des centres de conception et de benchmarking destinés à aider leurs clients à mettre en place de nouveaux centres de calcul.
Il ne s'agit certainement pas là de la démarche d'un constructeur/éditeur/prestataire de services en train d'accompagner un produit en fin de vie jusqu'à sa belle mort mais bel et bien d'une démarche proactive visant à dynamiser la plate-forme pour la faire vivre et prospérer. Non, les systèmes propriétaires sont loin de disparaître, même si aux yeux de certains ils apparaissent comme des dinosaures.
Benoît Herr