Créée en 2003 par trois associés, anciens partenaires de Lotus avec la société VRC Technologies (revendue à l'allemand Gedys AG), Avanteam compte aujourd'hui 42 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 4,958 M€ en 2017, en hausse de 18 % sur l'année. "L'an dernier a été exceptionnel, mais sur les cinq dernières années nous enregistrons une croissance moyenne de 12 %", précise Mehrad Rushenas. Dès la création, les associés disposaient déjà d'un modélisateur de workflow et d'un modélisateur de formulaires, pour bâtir tous types d'applications collaboratives sur le moteur de Lotus. "Mais nous nous sommes aperçus que pour raccourcir nos cycles de vente, nous avions tout intérêt à avoir un langage métier, car nous avions l'expérience et savions de quoi nous parlions. C'est là que nous avons décidé de devenir plus que des intégrateurs", se souvient le dirigeant. "Dès 2003, nous avons proposé des solutions pré-packagées et investi sur .Net plutôt que Lotus, en perte de vitesse".

L'éditeur affiche quelque 500+ clients allant de la PME jusqu'à la multinationale, parmi lesquels environ 30 % des entreprises du CAC 40. "Un bon nombre de nos clients sont des grands comptes, car une fois qu'ils ont informatisé le back-office, il leur faut des outils de BPM et d'ECM", constate Mehrad Rushenas. Air France, Lafarge, Knauf, la Mutualité Française, mais aussi des collectivités locales telles que la mairie de Dunkerque ou de Lens, de Monaco ou de Rueil-Malmaison, ou encore le congrès de Nouvelle Calédonie, comptent parmi ceux-ci. Partenaire Gold de Microsoft et Premier d'IBM, Avanteam est certifiée ISO 9001 sur l'ensemble de ses processus (version 2015). L'éditeur distribue ses produits en direct, mais aussi par un réseau d'une vingtaine de partenaires certifiés en France et en Europe. "Dont 7 ou 8 qui fonctionnent bien. L'indirect génère 26 % de notre chiffre d'affaires", précise le directeur.

La ligne de produits actuelle

Avanteam propose aujourd'hui cinq produits majeurs que sont Quality Manager, Risk Manager, Invoice Manager pour la partie dématérialisation des factures et des demandes d'achats, HR Manager et Mail Manager. "Nous équipons une trentaine de grosses mairies et de collectivités territoriales avec ce produit de gestion de courrier. Quant à HR Manager, il s'agit d'un petit SIRH développé il y a trois ans. Nous n'allons pas aussi loin que des gens spécialisés dans les RH, mais le produit permet à nos clients d'avoir une solution ergonomique rapidement opérationnelle", commente Mehrad Rushenas. Précisons que les deux premiers produits, Quality Manager et Risk Manager, génèrent 52 % du chiffre d'affaires de l'entreprise et demeurent un levier de croissance important. "Nous sommes très bien côtés par CXP Group sur la partie gestion de la qualité etcompliance", se félicite notre interlocuteur.

Mehrad Rushenas, président d'Avanteam

Les projets demeurent raisonnables tant en termes de budget que de délais : "Quand il s'agit d'un grand compte, on parle de 4 à 5 semaines pour implémenter et personnaliser l'une de nos solutions et de une à deux semaines pour une PME ou une ETI. Ça reste donc très accessible à des PME qui font, disons, plus de 10 M€ de chiffre d'affaires. La licence serveur va de 8 à 12 000 euros, selon le produit, pré-paramétrage métier compris. Ensuite, il faut compter 120 euros de licence par utilisateur. Le ticket moyen est donc de l'ordre de 10 k€ de licences utilisateurs, 10 k€ de licence serveur puis une quinzaine de milliers d'euros de service pour l'implémentation, soit entre 30 et 50 k€".

Une version SaaS pour PME/PMI

Avanteam a, dans le but de mieux cibler les PME, créé une marque distincte appelée Quality SaaS, qui est la version de Quality Manager en version uniquement SaaS, pré-packagée, "ce qui permet au client d'être opérationnel dans la journée", s'enorgueillit le dirigeant. La contrepartie du pré-paramétrage avancé de cette solution, "c'est qu'on ne peut pas trop sortir du cadre. Si le client veut une personnalisation, nous lui proposons la version classique, on-premise ou dans le cloud". L'abonnement mensuel à cette solution SaaS démarre à 60 euros pour cinq utilisateurs, soit 12 euros par utilisateur, avec une dégressivité quand le nombre des utilisateurs augmente, un tarif qui comprend tout, même l'hébergement, assuré chez OVH en Premium, "c'est-à-dire avec un excellent niveau de service". Pour l'heure, seule la gestion de la qualité et du risque sont proposés dans ce mode.

Le BPM (Business Process Management)

Appelée Process Studio, la solution de BPM proposée par Avanteam est pour Mehrad Rushenas "le couteau suisse de notre suite logicielle". Alignée avec le standard BPMN (Business Process Model and Notation), à instar de ses concurrents W4 et Bonitasoft, elle s'interface avec de nombreux ERP du marché (Cegid, Sage, Microsoft, Oracle, SAP...), via des Web Services ou des fichiers plats, en amont ou en aval. Complémentaire de l'ERP, elle peut éviter à l'entreprise d'avoir à faire des développements lourds et coûteux côté ERP. "Chez Egis, par exemple, l'un des grands acteurs du BTP en France, nous nous interfaçons avec SAP. Nous avons mis en place un système de gestion des accidents, des réclamations, des incidents dans le cadre de leur démarche qualité, qui dialogue avec l'ERP".

Plus classique, l'exemple de l'application de gestion des factures dématérialisées qui, via le numéro de bon de commande, va interroger l'ERP pour récupérer les éléments permettant potentiellement de simplifier le circuit de validation. "Nous complétons ce que l'ERP ne propose pas, ou propose, mais à des coûts prohibitifs", commente le dirigeant. "Dans notre exemple, une fois le bon de commande trouvé et validé, nous faisons nos traitements et retournons dans l'ERP pour lui donner le go/no go pour le paiement de la facture. Il y a parfois même trois instances d'échanges, la troisième intervenant une fois le paiement réalisé, l'ERP retourne l'information à l'application Avanteam.

Notre solution de BPM plait énormément car les entreprises ne souhaitent pas faire des investissements lourds dans des développements autour de leur ERP. Et le fait qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise les sécurisé énormément".

La version mobile

Une première version mobile, assez simple, a été lancée au mois de juillet 2017, mais le salon Documation est l'occasion de lancer cette nouvelle version, plus élaborée, intégrant par exemple le mode déconnecté et des formulaires pensés pour le mobile.

Présentation schématique de la suite logicielle

Disponible sur tous les smartphones et tablettes compatibles iOS, Android et Windows Phone, l'application s'est enrichie et permet désormais de saisir et de remonter tous types d'informations depuis le terrain (déclarations d'incident, réclamations clients, fiches d'intervention, audit ou inspection, visite client, rapport d'activité, suivi de chantier, état des lieux, etc.) et de les signer numériquement. Elle permet aussi de faire de la géolocalisation, de suivre l'état d'avancement d'un dossier ou de consulter un document : la synchronisation bidirectionnelle des données permet de garder à tout moment le contact avec les équipes terrain. Enfin, elle participe aux workflow et facilite la prise de décision (demandes d'achat, de congés ou notes de frais, validation de courrier, signature de contrat, etc.). L'application mobile est unique et permet d'accéder à l'ensemble des logiciels d'Avanteam.

Signalons que l'éditeur a monté un club utilisateurs dans les années 2006-2007, qu'il finance pour l'essentiel, sous l'impulsion conjointe d'Air France, Lafarge et Areva, qui souhaitaient exercer une "pression saine et bienveillante pour être sûrs que les produits évoluent dans le bon sens". "Nous nous sommes très rapidement rendu compte que cela pouvait être un levier intéressant pour nous", se souvient Mehrad Rushenas. " Sur nos 540 clients, il y en a aujourd'hui une centaine qui sont membres du club utilisateurs, ce qui nous permet d'orienter nos développements. Et c'est un plus marketing parce que ça sécurise nos clients. En outre, la possibilité pour les entreprises d'échanger avec des pairs accélère les cycles de vente".

Benoît Herr