L'édition 2018 des salons Solutions, avec ses cinq pôles thématiques complémentaires (ERP – e-achats – démat – BI et Big Data – CRM et marketing) et surtout son impressionnant programme de conférences (une centaine au total – voir Diversifiées et fournies, les conférences des salons Solutions), a connu un réel succès. Le 1er colloque IA des métiers de l'entreprise, innovation principale de cette édition, a été très fréquenté et apprécié. Il proposait deux tables rondes inaugurales (une par jour) : "Promouvoir l'IA au cœur de l'entreprise : pourquoi ? Comment ? Avec quelle feuille de route ?" et "Avec l'IA, préparons-nous à des modifications substantielles des métiers & fonctions !". La conférence de clôture évoquait quant à elle les gens qui tirent les ficelles de l'IA et le rôle de la DSI dans le développement et le maintien opérationnel de l'IA dans l'entreprise. Ces tables rondes étaient assorties de conférences thématiques sur les territoires applicatifs de l'IA, l'importance des jeux de données pour l'apprentissage ou encore la connexion de l'IA aux applications-métier. Veolia, Picard Surgelés, IBM, HPE, INSA, la DFCG, Sopra HR Software, Cegid, Esker, Itesoft, Jaggaer, Dimo Software ou encore Easy Kost ont présenté leurs initiatives en la matière et précisé leurs attentes et leur vision quant à l'utilisation concrète de ces technologies dans les différentes directions métiers. Sont également intervenus des acteurs pure-players de l'IA ainsi que des ESN, cabinets-conseil et de formation comme U Change, Dataswati, Sundiata, Afterdata, Proxem, Ixtel, Disaitek, Arterys, Nuxeo ou SQLI.
L'IA était présente dans ces conférences bien au-delà du colloque dédié. Ainsi, la conférence inaugurale du salon ERP était-elle dédiée à "L'ERP intelligent", avec comme intervenants des représentants de Sage, Infor, Sylob, IFS et Cegid. Les traditionnelles conférences "Choix de l'ERP", divisées en deux parties, la première allant de l'audit initial à la rédaction du cahier des charges, la seconde du choix de la solution à la montée en production et au suivi de performances, ont une fois de plus fait salle comble, à tel point que chacune d'elles ont été dédoublées en deux sessions. À noter que cette année l'étude ERP Survey 2018 de CXP Group, réalisée en partenariat avec erp-infos a été présentée dans le cadre des salons Solutions. Pour en savoir plus sur cette étude, cf. l'article Etude CXP 2018 : les ERP progressent dans le cloud.
L'exposition
Parmi les stands particulièrement remarquables, celui d'Oracle Netsuite, qui avait mis les petits plats dans les grands à quelques jours du lancement officiel de cette solution en France. Car bizarrement, alors même que l'ERP dans le cloud jadis indépendant est apparu dans l'hexagone en 2015 (voir Netsuite arrive en France), alors distribué par une filiale dédiée de Capgemini (voir Jusqu'où ira Netsuite en France ?) et a été racheté par Oracle l'année d'après (voir Oracle se paie Netsuite), c'est le 17 octobre 2018, soit trois ans plus tard, que l'éditeur a prévu de lancer officiellement son produit au travers d'un événement qu'il veut marquant, baptisé "Grow Live", keynotes animées par Jim McGeever, vice-président exécutif Oracle NetSuite, Nicky Tozer, vice-présidente de la région EMEA et Craig Sullivan, GVP product management à l'appui.
Remarquée aussi, l'absence de SAP, représenté uniquement par des partenaires dans un village dédié. Moins remarquée mais bien réelle, celle d'Epicor, qui semble avoir un peu de peine à décoller en France. Pour le reste, tout l'écosystème de l'ERP en France était représenté. Cegid figurait en bonne place avec trois de ses partenaires sur son stand, LCS Group, OGI et Syxperiane, ainsi que Qualiac, racheté par l'éditeur lyonnais en 2017 (voir Cegid rachète Qualiac). Sage présentait aussi un stand d'importance et, fidèles au poste, les Sylob, Axelor, Comarch, Divalto, Microsoft, Workday, EBP, Infor, Eureka Solutions (qui vient de changer de dirigeant), IFS, Proginov, Nout etc. étaient tous présents. Idylis, filiale du groupe Divalto proposant une solution full Web dédiée aux TPE et PME pour le négoce et les services avait son propre stand, distinct de celui de sa maison mère. Quant à Rimini Street, fournisseur de services de support tiers pour les produits Oracle et SAP, il figurait en bonne place également, entouré de toute la kyrielle des éditeurs. À noter également un nouvel entrant dans le domaine du CRM avec le polonais Timoniers, une solution intégrée en SaaS, avec gestion des ventes, mercatique, offres, factures etc.
Des secteurs dynamiques
Tous les pôles des salons Solutions représentent des secteurs dynamiques, y compris l'ERP, dans lequel l'IA, l'IoT et le Big Data sont de plus en plus présents, le rendant intelligent et permettant à l'entreprise de se réinventer, de s'adapter à son environnement et d'innover. L'ERP dans le cloud devient de plus en plus une réalité, comme le montre l'étude CXP Group citée ci-dessus. Reste, pour les éditeurs, à retravailler l'adéquation de l'ERP aux enjeux de la transformation numérique, même si cela passe par convaincre les entreprises équipées de progiciels de gestion d'entreprise antédiluviens de les changer.
Côté dématérialisation, le message de l'année était "amener les TPE, PME, ETI à passer à l'EDI pour dématérialiser les factures". Le format FactureX semble être l'un des éléments clés pour y entrainer des secteurs comme le bâtiment ou la distribution. La conférence de Markess a permis de souligner que l'optimisation des processus documentaires métiers passe aussi par l'IA et ses dérivés, avec 18 % des décideurs qui se déclarent prêts à investir d'ici 2020 dans des solutions ayant recours à l'IA ou au RPA.
Côté BI et Big Data, les solutions sécurisées de reporting en temps réel et les tableaux de bord intelligents voient le jour. Le "buzzword" du moment est "data discovery, c'est-à-dire la démocratisation de la donnée interne et externe au profit d'un plus grand nombre d'utilisateurs de l'entreprise et au travers des outils de visualisation.
Le pôle e-achats, lui aussi porté par la vague du numérique et associé aux paiements et à la gestion des créances, est en pleine révolution. La valeur est bien présente par l'apport de ces technologies dans la réduction des coûts et dans l'amélioration de la gestion des entreprises.
Enfin, le CRM et le marketing sont des secteurs phares dans la transformation numérique de l'entreprise, au point de devenir stratégiques. Pourtant, le secteur est secoué par une vague, celle de l'omnicanalité. À ce titre, comme on a pu le constater sur les salons, les frontières s'estompent entre ces deux domaines, confirmant le rôle central que peut et doit prendre le CRM, qui se veut numérique, efficace et innovant.
La rédaction