Au Dynsclub, on cherche à être au plus près des membres et de leurs demandes. C'est bien naturel et logique, pour un club utilisateurs, non ? "Nous favorisons vraiment les informations de nos membres et des partenaires au travers des ateliers et non l'information descendante de Microsoft", explique Didier Artus, président du club.
C'est ainsi que de fil en aiguille le format de cette journée annuelle a changé, laissant une large place aux "ateliers", animés par des partenaires. La nouveauté de 2018, c'est le showroom des partenaires, ce qui n'était pas le cas auparavant. "Nous avons recherché une convivialité supplémentaire, ce qui a été rendu possible par le fait que l'événement grossit", constate Didier Artus. Au total, 11 partenaires étaient présents (AD Ultima, Syd, Calliope, Isatech, Esker, Hitachi Solutions, Avanade, Prodware, Silverprod, Masao et TVH Consulting) ; ils ont animé douze ateliers sur des sujets très variés, le principe étant que chaque partenaire puisse animer au moins un atelier.

Du coup, vu leur nombre, les ateliers ont démarré dès 11h, ne laissant que peu de temps à la plénière, une session "plaisir", en réalité, dévolue à un invité vedette en la personne d'Olivier Ezratty, ingénieur, consultant et auteur de l'ebook "Les usages de l'intelligence artificielle", sur le thème, justement, "Intelligence artificielle : et l'humain dans tout ça ?" (voir encadré). Pas d'intervention de Microsoft, donc, une absence "plus circonstancielle que volontaire", précise Didier Artus. "Il devait bien y en avoir une, mais l'intervenant n'était pas disponible. En fait, nous manquons un peu d'interlocuteurs en ce moment car depuis juillet il n'y a plus de patron Dynamics chez Microsoft".
Comme le souhaitaient les membre du club (voir Le Dynsclub devient mature), les sujets évoqués répondaient à ces desiderata et étaient très divers. Ainsi, Pierre François, CEO de Vascoo Up, une filiale du groupe Calliope, a-t-il évoqué l'évolution numérique des parcours clients et la manière dont elle bouleverse l'organisation des services marketing et commerciaux tandis que Syd parlait des TMS (Transportation Management System) de Dynamics365 for Finance & Operations et Filip Bossuyt, PDG d'AD Ultima de l'association des compétences et technologies de PTC et de Microsoft pour proposer une solution robuste pour l'IoT industriel et la gestion du cycle de vie des produits (PLM).
Une décennie de Dynsclub
Bien que cette journée utilisateurs ne se tienne que depuis quatre ans (ce qui coïncide avec l'arrivée de Didier Artus à la présidence du club), le club a fêté en 2018 son dixième anniversaire. Il a été créé par des représentants de quatre entreprises utilisatrices et n'est pas une émanation de Microsoft. À ce titre, il revendique son indépendance. Et d'année en année, il devient plus mature : 2018 a été marquée par l'aboutissement des travaux de l'interclubs constitué l'an passé avec l'USF et les trois clubs utilisateurs de solutions Oracle (voir Le Dynsclub devient mature), qui se sont concrétisés par la publication d'un guide RGPD (voir RGPD, mode d'emploi). D'autres projets avec l'interclubs sont en projet, mais Didier Artus se refuse à les dévoiler pour l'instant.

2018 a aussi connu deux partenariats, le premier avec Cognitive group, un partenaire Microsoft qui se spécialise dans le recrutement de spécialistes Dynamics, le second s'est concrétisé par les nombreux échanges avec l'organisme d'évaluation des prestataires de solutions IT Scorefact. "La labellisation Scorefact s'obtient grâce à l'avis des clients", souligne Didier Artus.
Et puis, avec 130 sociétés adhérentes et 270 membres, le club continue à se développer : "nous allons créer une nouvelle section 'technologies' dédiée au traitement des solutions périphériques aux solutions Dynamics", révèle Didier Artus. Pour l'heure, le club n'a pas encore d'ambitions à l'international, mais l'extension à la francophonie est à l'étude. Les réunions à distance, destinées à évier au membres de province de se déplacer, qui avaient déjà été évoquées de par le passé, sont toujours d'actualité : "cela reste une priorité pour nous ; nous tenons toujours de nombreuses réunions en cours d'année, sur des sujets de plus en plus nombreux, étant donné que le périmètre du contenu Dynamics augmente", insiste Didier Artus.
Benoît Herr
L'IA est déjà partout !
Durant près d'une heure et demi, Olivier Ezratty, ingénieur de l'École Centrale Paris et ex Microsoft (pendant 15 ans) a en quelque sorte présenté un digest de son ouvrage "Les usages de l'intelligence artificielle" en brossant un tableau de l''ubiquité déjà actuelle de l'IA. "L'Intelligence Artificielle (IA) est déjà partout, comme par exemple dans le système de mise au point sur les visages dans les appareils photo des smartphones", constate-t-il en introduction.
Les exemples qu'il a évoqués vont de la ville intelligente, avec l'analyse des images de vidéosurveillance, aux moteurs de recherche de type Google en passant par le langage ou la reconnaissance vocale. "Dans les entreprises, la quasi-totalité des secteurs sont touchés", note Olivier Ezratty. Et d'énumérer les applications existantes, depuis le secteur des transports jusqu'à celui de la défense et du renseignement en passant par le tourisme, l'éducation, le juridique, les services publics, l'agriculture, la finance, l'industrie et de nombreux autres encore.

Mais la partie la plus intéressante de son exposé a sans doute été la comparaison qu'il fait entre les possibilités actuelles de l'IA et celles de l'Homme (voir Schéma 1). Il nous a par exemple appris que la mémoire humaine était de l'ordre de 1 Go ; "quand on est en face d'une machine disposant de 4 To de mémoire, la partie est inégale", ironise Olivier Ezratty. C'est ce qui explique que s'agissant des capacités à calculer, l'Homme soit battu à plate couture. Il en va de même pour les jeux de société : la machine bat en effet l'Homme, que ce soit aux échecs ou au jeu de Go.
En revanche, dans le domaine de la vision, nous faisons pour l'instant encore à peu près jeu égal avec la machine, notre acuité visuelle étant de l'ordre de 100 mégapixels. Viennent ensuite des domaines comme la conduite automobile (les véhicules autonomes sont encore le plus souvent obligés de circuler dans des environnements protégés), la traduction ou les raisonnements spécialisés, où la balance penche encre plutôt en faveur de l'Homme.
Enfin, la machine est encore nettement en retrait par rapport à l'Homme quand il s'agit d'avoir un raisonnement généraliste ou de maîtriser l'éloquence et le langage, ou encore d'avoir des émotions, même si la machine progresse dans la détection de celles-ci. Et puis notons que les robots sont encore loin d'avoir notre agilité physique et notre rendement énergétique.
La situation évolue rapidement, au gré de la naissance de nouvelles applications. Et avec cette évolution les possibilités de l'IA. À nous de le faire avec responsabilité, avec les bons garde-fous pour éviter des dérives.
BH