Vers le multicloud
Avec 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires (estimation Markess-exægis), le poids actuel du marché français du cloud computing est en pleine expansion. Les services cloud, notamment, connaissent une croissance annuelle de l'ordre de 23 %, tirés qu'ils sont par les logiciels à la demande, les plateformes PaaS, les prestations d'infrastructures, mais aussi la mobilité, l'IoT ou encore l'intelligence artificielle. Près de 64 % des organisations européennes utilisent déjà des services et technologies cloud ; elles seront plus de 90 % à exploiter plusieurs cloud d'ici 2020. Les recettes des services de cloud public et privé dépasseront alors les 64 milliards de dollars en Europe en 2020 (source IDC).
Le multicloud, les conteneurs, les micro-services applicatifs et le chiffrement de données apparaissent parmi les principales tendances à l'heure actuelle. Elles font déjà évoluer les missions de nombreux prestataires vers un rôle de consolidation et de coordination d'infrastructures et de services informatiques. En quête d'agilité, de performances et de résilience, l'entreprise est maintenant confrontée à la gouvernance des actifs IT, à la conformité réglementaire des données numériques, à la portabilité des charges applicatives.
IoT et systèmes connectés
On assiste actuellement à l'organisation de ce domaine en industrie, avec une véritable prise de conscience des enjeux autour des objets et systèmes connectés. De nouveaux moteurs de modernité apparaissent dans tous les domaines, dont la santé, la fabrication industrielle ou encore l'industrie automobile (flux véhicules et marchandises, infrastructures, sécurité routière...). En d'autres termes, notre société est en passe de franchir une étape critique de sa modernisation.
Du côté des acteurs, la professionnalisation est désormais de mise : avant que son marché ne bascule de l'offre à la demande, le secteur s'organise qui en plate-forme, qui en place de marché de savoir-faire, de technologies, de solutions. Pointent également à l'horizon les incontournables sujets de la sécurité, des normes et standards : il va falloir en passer par-là, mais le prix à payer en vaut largement la chandelle.
Autre accélération passionnante : celle de la bataille des données de l'IoT. Pour l'instant, le ticket d'entrée reste accessible à tous les acteurs prétendant savoir gérer ce nouvel eldorado. Mais là-encore, la professionnalisation va bon train. Tirés par les usages, comme par exemple le prédictif dans l'industrie, avec force outils Big Data et IA, l'extraction, le stockage et l'exploitation des données de l'IoT deviennent une formidable spécialité, amplement porteuse d'opportunités.
Côté objets
Selon une récente étude d'ABI Research, le nombre de connexions réseau longue portée basse consommation (LPWA- Low-Power Wide Area), qu'elles soient cellulaires ou non, devrait croître annuellement en moyenne de 53 % dans le monde d'ici à 2023, pour dépasser la barre du milliard de connexions réseau à cette date. À en croire l'analyste, ce marché est porté par des débouchés phares tels que le "smart metering" (compteurs communicants ou intelligents) ou le traçage de biens et de marchandises, deux applications qui ont représenté 75 % des connexions réseaux LPWA en 2017. Mais pas seulement ; ABI Research estime que le marché sera également tiré vers le haut par une âpre bataille qui se profile dans les années à venir entre les technologies LPWA non cellulaires, de type Sigfox ou LoRa, dominantes actuellement, et les technologies cellulaires de type NB-IoT ou LTEM. Il faut dire que ces dernières ont le vent en poupe depuis quelques temps, les opérateurs de téléphonie mobile ayant décidé d'investir le créneau de l'IoT sur réseau cellulaire en plus des solutions non-cellulaires qu'ils testent bien souvent dans le cadre de partenariats avec Sigfox ou les sociétés de l'alliance LoRa. Au point que la situation pourrait s'inverser en 2023, date à laquelle les technologies cellulaires NB-IoT et LTE-M pourraient détrôner Sigfox et LoRa, et représenteraient 55 % des connexions LPWA.
En termes d'applications, le traçage des biens et des marchandises constituera le principal débouché des connexions LPWA en 2023, avec une part de marché de plus de 45 %. "Le traçage des biens et des marchandises a longtemps été basé sur des solutions complexes et coûteuses, mais depuis l'avènement des technologies LPWA, il est possible de tracer à peu près n'importe quoi – un container dans du fret maritime, un vélo, un caddie de supermarché, une palette, et même son chien – avec des solutions simples, compactes et très peu onéreuses", se satisfait Adarsh Krishnan, principal analyst chez ABI Research. Les compteurs communicants, qu'ils soient dédiés à l'énergie ou à l'eau, occuperont quant à eux un tiers des connexions LPWA à cette même date.
Les conférences
De formats divers (keynotes, tables rondes, avis d'experts...), les conférences qui se tiendront sur les différents salons de ce bouquet adressent de nombreux sujets allant de la blockchain à la sécurité en passant par le cloud computing ou le machine-to-machine. Elle se proposent d'apporter aux auditeurs des visions, des analyses, des expertises et des retours d'expérience. Experts, personnalités, universitaires, consultants, industriels et clients concernés par ces sujets les animeront.
Parmi celles-ci relevons en quelques unes, comme cette table ronde sur les volumes, les coûts, l'autonomie, la puissance, la robustesse, la mémoire et la communication : "De l'art de concevoir des objets et systèmes connectés en mode multi-contraint", ou "quels modèles économiques pour quels marchés ? État des lieux de l'IoT, des acteurs, des technologies, des normes, et des usages de la donnée et des analyses". Des tables rondes plus techniques, comme "Edge Computing + IA décentralisée : dans quels cas est-ce opportun ? Pour quels bénéfices ? Avec quelles contraintes technologiques et éventuels surcoûts ?", ou "LoRaWAN, Sigfox, LTE-M, NB-IoT, 5G... quel réseau adopter pour son application d'IoT industriel et comment le mettre en œuvre", émailleront également le programme. D'autres, fourniront une vision plus stratégique : ce sera le cas de "l'IoT vu du côté organisationnel, adopter, formaliser voire imposer des choix stratégiques, technologiques, sécuritaires et juridiques" ou de la table ronde "suivi et localisation d'actifs : comment les garantir sans couture en un continuum 'outdoor' et 'indoor" ?". Soulignons également les retours d'expériences, comme celui de Montpellier Méditerranée Métropole, du CHU de Grenoble, de la ville d'Aix en Provence ou encore d'Airbus.
Côté cloud, outre la keynote d'ouverture, assurée par Mathieu Poujol, vice-président security, cloud & infrastructure, chez teknowlogy group, sur le thème des "grands axes de la cybersécurité en 2019", relevons "le cloud, vecteur et accélérateur de la transformation numérique", "du cloud hybride au multi-cloud : quelles stratégies privilégier ?", ou encore "l'évolution des environnements et contraintes réglementaires et de la chaîne des contrats et responsabilités associés à l'IoT, le RGPD et l'épée de Damocles des volets répressifs".
Signalons enfin la tenue en parallèle du salon Solutions Datacenter Management, dédié aux centres de données et de traitements informatiques, un salon où cette année l'IA occupera une place centrale.Il sera lui aussi assorti d'un riche programme de conférences.
* Paris, Porte de Versailles, Hall 5 - 20 et 21 mars 2019 (le 20 mars de 09:00 à 18:00, le 21 mars de 09:00 à 17:30)