Ouverte par Jean-Pascal Ancelin, vice-président Europe du Nord, sur le thème "intelligence everywhere", la journée a vu intervenir de nombreux témoignages clients, dont ceux de Pôle Emploi, Exfo, Adecco, Zalando ou encore Celio. Le dirigeant a rappelé que cette année marquait le trentième anniversaire de l'entreprise, qui est cotée au NASDAQ depuis 20 ans. Pour lui, l'évolution vers cette "hyper intelligence" mise en avant avec la nouvelle version est naturelle : "en 1989, nous étions sur la 'PC intelligence', en 1999 sur la 'Web intelligence', en 2009 sur l'intelligence mobile et en 2019 sur l'hyper intelligence".

Pour le cabinet Gartner, qui positionne Microstrategy comme l'unique challenger dans son "Magic Quadrant for Analytics and Business Intelligence Platforms" de 2019 (voir figure 1), "d'ici 2020, 50 % des requêtes analytiques seront soit générées par des recherches en langage naturel ou par la voix, soit générées automatiquement. En outre, à l'horizon 2021, le traitement du langage naturel et de l'analytique conversationnelle devrait pousser l'adoption de l'analytique et de la business intelligence par les utilisateurs de 35 % aujourd'hui à plus de 50 % et inclure de nouvelles classes d'utilisateurs, notamment les collaborateurs du front-office".
Car le problème de l'analytique, c'est qu'à l'inverse des réseaux sociaux, de l'e-mail ou du Web, vers lesquels près de 100 % des gens se dirigent spontanément, les tableaux de bord ne sont aujourd'hui consultés au mieux que par 35 % des gens. C'est ce qu'explique Hugh Owen, senior vice-president product marketing de Microstrategy. " Comment tendre vers les 100 % ?", s'interroge-t-il. Réponse : "en poussant l'information analytique vers l'utilisateur".
Changement de paradigme
Durant sa longue présentation, Hugh Owen s'est employé à démontrer que la nouvelle version 2019 de Microstrategy allait dans ce sens. "Nous voulons rendre les choses plus faciles à consommer. Dans le temps, en analytique, lorsqu'on trouvait quelque chose d'intéressant, on en faisait une copie d'écran qu'on envoyait ensuite à ses collègues. Aujourd'hui, Microstrategy 2019 crée un workflow et le place dans un dossier, à l'instar du mode de fonctionnement des réseaux sociaux. Ça rend l'information plus facile à consommer". C'est là la base de l'hyper intelligence.
Il n'hésite pas à présenter Microstrategy 2019 comme "la plus grande avancée en analytique depuis des décennies. Il s'agit d'une nouvelle vision de l'analytique" et l'hyper intelligence comme un changement de paradigme majeur. Et de développer les nouveaux concepts intégrés dans cette version, comme le "zéro-click analytics", les hypercards (fiches s'affichant en fonction du contexte) ou encore les apps de productivité en no-code. "Il faut que l'information soit partout et accessible sans effort, et aussi qu'elle soit fiable et personnalisée".
Pour Hugh Owen, les hypercards introduisent de l'intelligence dans le navigateur : contenant des informations concernant un collaborateur, ou client etc., leur objectif est que ce soient les réponses qui vous trouvent et non l'inverse. Hypervoice (analytique contrôlée par la voix) ou hypervision (affichage sur des murs ou des immeubles sont d'autres concepts encore, qui arrivent avec cette version.
Expériences
Groupe de ressources humaines centrée sur l'intérim mais aussi des CDD/CDI et de l'insertion, Adecco est présent sur les 5 continents, dans 60 pays et territoires. Il génère 5,3 milliards de chiffre d'affaires, compte 79 344 entreprises clientes actives dans le monde et figure sur la liste des 500 plus grandes sociétés mondiales selon Forbes. Adecco France (9 000 collaborateurs permanents) s'appuie depuis plus de 10 ans sur les outils de Microstrategy pour son décisionnel et développe des nouveaux usages autour de la BI, qui s'intègre dans les outils et les processus métiers des collaborateurs.
Stéphane Burie est en charge, au sein du groupe Adecco France, de la BI et de la datascience (Head of business intelligence & datascience). Il explicite les nouveaux usages de la BI dans l'entreprise, via l'outil qu'elle a baptisé Deciseo, qui s'appuie sur la plate-forme de Microstrategy. "Nous dénombrons 4 424 utilisateurs actifs et enregistrons 20 requêtes par minute", précise-t-il. Le projet a commencé avec la finance, puis le système commercial. Stéphane Burie s'enorgueillit de deux chiffres importants pour lui : 0 et 0. "0 % parce que nous sommes complètement alignés sur l'outil de gestion financière et n'enregistrons aucun écart. Et 0 % d'écart par rapport à la marge brute".
En phase avec l'éditeur, il "rêve de simplifier la vie des utilisateurs en intégrant la BI de manière transparente dans les applications, pour redonner à la donnée sa dimension métier et développer les usages de la mobilité". Le projet sur les nouveaux usages est parti du constat d'un nombre trop important d'applications et de processus trop complexes. Les réalisations à date concernent le portail métier et l'intégration dans les applications via des liens. "Le portail Deciseo (voir figure 2) est la vision maison des choses. Il s'intègre aussi avec Salesforce", commente Stéphane Burie. Des visualisations D3.js (Data-Driven Documents.Javascript) ont été développées, ainsi qu'une app "Deciseo Mobile", en collaboration avec Alice Digital. Quant aux indicateurs de performance (KPI : Key Performance Indicators), "nous en remontons entre 500 et 600, plus ceux liés aux RH, soit quelque 2 000 environ aujourd'hui".

Outre le reporting en libre service qui est en train de se mettre en place, la nouvelle version des outils de Microstrategy ouvre de larges horizons à Stéphane Burie et Adecco : "nous avons de nombreuses idées à partir des hypercards et des API. Sûrement des voicebots et des chatbots", prévoit-il.
François-Mary Persyn, responsable pôle de compétences fabrication et chef de projet SI Décisionnel chez Pôle Emploi, a pour mission de moderniser la BI au sein de l'organisation. "Chez nous, c'est la notion d'intégration qui a emporté la décision en faveur de Microstategy. Nous voulions une solution mobile et Web". Aujourd'hui, Pôle Emploi dispose de 10 000 licences, qui lui servent surtout à faire du pilotage. Le framework SAFe (Scaled Agile Framework) a été mis en place ainsi qu'un train décisionnel et du Big Data. "Nous avons une équipe agile Scrum qui travaille par itérations de trois semaines", précise François-Mary Persyn, qui constate que "le mobile s'est révélé l'an dernier. Microstrategy 2019 va nous permettre de développer cette offre mobile".
Ronan Billon est responsable R&D analytics solutions chez Exfo, un éditeur de logiciels spécialisé dans les solutions intelligentes de test, de monitoring et d'analytique destinées aux principaux fournisseurs de services de communications, équipementiers et services Web. L'organisation compte 1 900 collaborateurs dans le monde, dont 200 en France. Utilisatrice de Microstrategy depuis 2012, "c'est la richesse de visualisation qui a orienté le choix à l'époque". Ronan Billon met aussi à profit les méthodes agiles pour développer ses tableaux de bord et ses cubes, avec des cycles de développement de 4 à 6 mois. "Les clients sont à la recherche d'automatisation c'est-à-dire de diagnostics automatiques, voire de diagnostics prédictifs sur les réseaux", constate Ronan Billon, qui estime que la nouvelle version va l'aider à atteindre cet objectif. Il pense que le zéro-clic est important, "parce que les gens ne veulent plus défiler des pages", de même que l'hypercube, qui va aider à interfacer les applications entre elles.
Benoît Herr