Ephesoft est un éditeur de solutions de capture et d'extraction de documents d'origine américaine. Créée en 2010 à Laguna Hills, son siège social se trouve désormais à Irvine, CA, et elle a des représentations un peu partout aux États-Unis mais aussi en Europe et en Asie-Pacifique. Ses solutions sont aujourd'hui utilisées par plus de 800 clients dans plus de 50 pays. Elles sont particulièrement en vogue dans les banques, les assurances, les administrations publiques, la santé ou encore la finance, qui sont des secteurs dont les processus métiers sont souvent centrés autour de documents nombreux. En France, l'éditeur recense d'ores et déjà une vingtaine de clients, la plupart dans le secteur privé. "Nos attentes en France sont, sur un marché très concurrentiel, sur lequel on trouve deux acteurs historiques majeurs, est d'asseoir notre place de numéro 3 sur ce marché", déclare José Castellon, directeur régional Europe du Sud. Pour appuyer le réalisme de cet objectif, il "constate une demande du marché d'évoluer et de changer de solution".

L'éditeur propose deux offres : Transact (capture transactionnelle, analyse et indexation de contenus non structurés) et Mobile (application pour iOS et Android plus un SDK fournissant une intégration mobile avec Transact). Transact est une solution multi-canale permettant l'acquisition des images depuis de nombreuses sources, y compris à travers une API Swagger/Open API. Une fois les images optimisées et "OCRisées", les algorithmes intelligents de Transact entrent en jeu et permettent de reconnaître le document et d'en extraire les informations souhaitées grâce à des règles génériques ne nécessitant pas de modélisation.
Le système s'appuie sur un mécanisme d'auto-apprentissage permettant aux actions opérateur d'être enregistrées et réutilisées par la suite si nécessaire. Ce type d'intelligence artificielle très spécialisé est appelé "machine learning supervisé". Grâce à lui, Ephesoft extrait et classe les informations utiles issues de contenus non structurés par méthodes statistiques. Le machine learning supervisé permet de combiner l'intelligence humaine et l'intelligence artificielle et d'obtenir bien plus que l'une ou l'autre pris séparément. "L'IA est un facteur différenciant. La société a été créée pour faire du neuf dans le domaine, notamment dans le cloud et l'IA", précise José Castellon. "L'IA est là pour simplifier la configuration, identifier des documents, les séparer dans un flux documentaire. L'objectif est de déterminer des règles". En revanche, l'éditeur ne fait pas directement de RPA (Robotic Process Automation) mais s'appuie sur des partenariats pour cela, avec UiPath et Blue Prism notamment.
Solution entièrement Web, Transact est disponible dans le cloud ou on-premise, en environnement Microsoft ou Linux et prend en charge tous les formats et sources de documents (formulaires papier, e-mails, documents numérisés...) et s'intègre à des solutions tierces de type ERP, CRM ou ECM, aux outils de workflow ou de RPA et à d'autres outils métier, grâce notamment à son architecture orientée service et ses API normalisées (open API) ou via des Webservices. La solution est également proposée en OEM, par exemple par Infor, dont la capture de documents proposée dans des solutions comme OS, M3, LN, Optiva et SunSystems, utilisent le moteur Ephesoft Transact. Le module IDM Capture extrait les informations des documents et les transmet automatiquement à Infor Document Management (IDM). Ephesoft est également distribué en OEM par Alfresco ou IBML.
Un écosystème d'emblée
Les logiciels d'Ephesoft sont distribués exclusivement en indirect. Dès son arrivée en France en 2018, l'éditeur bénéficiait d'un réseau de distribution, avec des entreprises telles que Sword, HP, Arondor, StarXpert, Altexence ou Atol Conseil et Développement. "L'essentiel, c'est la valeur ajoutée, notamment métier, de l'intégrateur", estime José Castellon. "C'est pour cela que notre modèle est exclusivement indirect : il repose sur cette valeur ajoutée".

Souvent simplement appelé "Atol CD", Atol Conseil et Développement est une ESN faisant de l'intégration et du développement sur des solutions de dématérialisation, notamment de GED. Basée à Gevrey-Chambertin, en Côte d'Or, elle existe depuis 2000 et compte aujourd'hui quelque 160 collaborateurs. "Nous intervenons à plus de 80 % dans le secteur public, dont notamment dans les sept plus grandes agglomérations de France, mais aussi dans des ministères, des conseils départementaux et d'autres administrations ou organismes parapublics", ajoute Charles Juhel, directeur commercial. "Nous sommes aujourd'hui par exemple sur un projet d' 'usine à sites' avec le GIP Territoires Numériques Bourgogne-Franche-Comté". Partenaire platinum d'Ephesoft depuis avril 2018, Atol CD a démarré son premier projet avec l'université de Bordeaux en juillet. Cette université utilise en effet Transact depuis 2015 pour la dématérialisation des factures fournisseurs et a retenu l'ESN bourguignonne pour le renouvellement de la maintenance éditeur.
Atol CD fait du développement à façon et de la maintenance, du début à la fin du cycle de vie des documents. "Nous avons 20 à 25 % de consultants fonctionnels. Et la RPA est un vrai sujet depuis deux ans, car les entreprises cherchent à améliorer leur productivité", précise Charles Juhel. "Nous menons de nombreux projets de RPA à l'heure actuelle, mais il faut bien constater qu'ils sont souvent encore au stade de PoC (Proof of Concept). La ville de Marseille, par exemple, dématérialise avec Alfresco et met l'intelligence nécessaire derrière. Sur l'aspect service, ils sont sur une démarche de validation et c'est là qu'ils mettent de la RPA. Les conseils départementaux du 66, du 23, développent des applications pour les personnes handicapées ou au RSA. La porte d'entrée est la dématérialisation. Elle permet des économies d'échelle, des réductions de coûts et apporte de la qualité de bout en bout". José Castellon ajoute : "on trouve de nombreux projets dans le social, pour apporter la preuve d'une situation, par exemple. La solution, c'est l'automatisation". La RPA permet en effet d'automatiser et d'éliminer les tâches manuelles répétitives, favorise l'interopérabilité du SI et améliore les échanges dématérialisés.
Quant au secteur public, qui constitue l'un des atouts d'Atol CD, Charles Juhel estime que dans ce secteur "on n'appréhende pas mêmes problématiques que dans le privé et on y aborde systématiquement les projets en impliquant les agents et les utilisateurs. Quant à la résistance au changement, n'est pas nécessairement plus forte dans le public". Quoi qu'il en soit, les besoins de dématérialiser des documents sont énormes dans ce secteur, qu'ils soient internes, comme des compte-rendus de réunions, ou échangés avec les citoyens. La capture de documents semble être un bon point de départ.
Benoît Herr