Comment voyez-vous évoluer le marché et les attentes des entreprises en cette période de reprise annoncée ?
Il n'est pas faux de qualifier la période actuelle de reprise. D'ailleurs, nos résultats de captation de nouveaux contrats cette année, à notre humble échelle, peuvent en attester. Mais la crise a contribué à changer les habitudes, notamment au niveau des directeurs financiers, ce qui nous convient. Comme cette crise était aussi financière, elle a placé le directeur financier au centre des décisions. Il n'est plus un centre de coûts et devient la personne qui a peut-être la meilleure vision, la plus grande pertinence pour influencer la stratégie de l'entreprise et sa réorganisation. Le directeur financier est notre interlocuteur privilégié, puisque la grande spécialité de notre offre le concerne au sens très large. La crise l'a placé au c'ur des préoccupations. Très clairement, on est passé d'un rôle de directeur financier, de "goal keeper", de celui qui tenait les comptes, à un acteur et un décideur, soit auprès de ses collègues, soit directement auprès de la direction générale pour prendre des décisions, notamment de renouvellement d'ERP ou de changement de processus. Voilà ce qui peut caractériser la post-crise.
Il y a aussi d'autres aspects comme par exemple la volonté de faire des économies, de rationaliser et donc, dans cette logique, on voit arriver des vagues comme la volonté de mutualiser des moyens. Il est vrai que nous sommes spécialisés dans des sociétés d'une certaine taille, les entreprises intermédiaires. Il y la volonté de mettre en place des CSP (centres de services partagés), au centre desquels se trouvent les directeurs financiers : ce sont des organisations dans lesquelles nous avons une certaine pertinence, avec de nombreux clients organisés de cette manière. Cela aussi est une conséquence de la post-crise. Voilà pour les grandes lignes.
Quels sont vos facteurs différenciateurs et vos atouts sur le marché national et international des ERP ?
Une autre conséquence de la crise a été un besoin accru de traçabilité et de contrôle. C'est une vague qui existe depuis plusieurs années. La SOX est passée par là. Pour reprendre l'exemple des CSP, ce qui est en parallèle de ce type d'organisation, c'est la traçabilité, la délégation de fond. Le contrôle n'exclut pas la confiance et inversement. Sur ce segment, Qualiac est particulièrement bien positionné. Nos confrères ont peut-être des efforts à faire dans leurs produits pour implémenter ces nouvelles exigences, tandis que de par notre histoire, à travers par exemple notre expérience dans le monde de la santé, le secteur public, le monde associatif, qui prône la délégation et la tutelle, nous avons vraiment toutes ces caractéristiques de traçabilité, de contrôle, de gestion des engagements. Dans le type de marché où nous nous trouvons, les sociétés qui globalement font plus de 150 millions d'euros de chiffre d'affaires, à ramifications multiples, à filiales multiples, ont ces besoins et d'autres, comme la gestion budgétaire, qui sont autant de sujets dans lesquels nos clients disent que nous faisons preuve d'excellence.
Quelle est votre vision de la nouvelle génération d'ERP, intégrant par exemple des technologies comme le e-commerce, les réseaux sociaux, mais aussi de nouveaux besoins tels que la distribution multi-canal ?
Ce qui revient souvent, en écoutant nos clients, c'est qu'un client Qualiac depuis 10 ou 15 ans estime ne pas avoir de rupture technologique. En effet, Qualiac est doté d'un département recherche et développement très important, ce qui permet à des clients de 15 ans d'être aujourd'hui en Web 2.0. Et les exemples sont nombreux. Depuis 6 ans, Qualiac fait de la recherche et développement à ce sujet. C'est opérationnel depuis un an, et nous l'avons présenté lors de ce salon. Notre solution est aujourd'hui intégralement Web 2.0 : les avantages sont multiples. Le Web 2.0 dans un environnement ERP prend le meilleur du client-serveur et du Web tout en gommant les inconvénients des deux. Tout se tient, tout est logique. Nous ne faisons jamais de la techno pour la techno mais pour la transformer en bénéfice client. Dans une logique de centre de services partagés ou d'administration à distance, le Web 2.0 permet un déploiement et une administration très aisés puisqu'il s'agit de clients légers, mais il permet quand même, au niveau du poste utilisateur, de se créer à travers des portails un environnement de bureau très personnalisé sans entrer dans du spécifique. C'est un point très important de Qualiac : adresser les processus de l'entreprise par une approche de malléabilité, de paramétrabilité et non pas de spécifique.
Propos recueillis par René Beretz