"Nous devons combler l'espace qui existe entre business et technologie", a expliqué Jim Hagemann Snabe, co-CEO de SAP, lors de la plénière d'introduction à cette conférence. Et pour cela, il s'appuie sur trois axes de développement simples, en corrélation avec le "core business" de SAP : la mobilité, le cloud et les technologies in-memory. "Tout va plus vite aujourd'hui, même les crises. C'est la nouvelle normalité", constate-t-il. "L'innovation constitue la base de la croissance et SAP aussi accélère le mouvement, avec la BI 4.0, la version 7i2011 ou encore les solutions de développement rapide. Notre solution de CRM peut désormais être mise en ?uvre en six semaines".
Jim Hagemann Snabe, co-CEO de SAP
Il ajoute que 115 décisions ont été prises en faveur de cette toute nouvelle technologie qu'est HANA pendant les 9 derniers mois, ce qui en fait la catégorie de produits qui croit le plus vite. "Il s'agit d'une avancée majeure. Nous avons installé plus de 20 accélérateurs HANA lors du dernier semestre", ajoute le co-CEO de SAP. Le lendemain, Vishal Sikka, membre du conseil d'administration de SAP AG, a profité de la séance plénière pour mettre en scène le témoignage de Red Bull, qui utilise HANA avec BW et a implémenté sa solution en 10 jours à peine.
Le in-memory chez SAP
SAP n'est pas le seul éditeur à proposer des technologies in-memory, loin s'en faut. QlikTech, Tibco Spotfire, Microsoft et bien d'autres acteurs de la sphère de la Business Intelligence en proposent également. Même Sybase était présent sur ce marché avant son rachat par SAP.
Mais SAP va plus loin et ambitionne de faire fonctionner l'ensemble de son offre applicative en mémoire, en s'appuyant sur la technologie HANA. Vishal Sikka confirme ce que l'on entendait déjà ici et là : "Business One sera la première application à tourner entièrement sous HANA, l'an prochain". Fidèle à sa stratégie de non-rupture, SAP va implémenter cette technologie progressivement, ce qui permettra aux entreprises de passer en douceur d'une base de données relationnelle traditionnelle à HANA. En fait, HANA sera vu par les applications comme une base de données comme une autre, ou presque. "La programmation avec HANA est un peu différente : il est possible de lui déléguer un certain nombre de tâches, comme la conversion de devises, par exemple", explique Ingo Brenkmann, Program Director Data and Analytical Engines chez SAP AG. "Un apprentissage est donc nécessaire, comme pour toute base de données, chacune possédant ses spécificités".
Mais pour l'heure, si l'on en croit Jim Hagemann Snabe, "la plus grande opportunité pour HANA aujourd'hui, c'est de l'utiliser avec les datawarehouses". L'éditeur propose en effet désormais une version de NetWeaver BW (Business Warehouse) capable de fonctionner avec HANA (cf. L'infrastructure HANA prend forme). Ce sont ainsi plus de 12 000 installations BW existantes qui peuvent potentiellement bénéficier de HANA. "L'utilisation de HANA avec les datawarehouses va conduire à une simplification extrême de l'infrastructure et donc à une réduction des coûts, sans compter la rapidité. Nous pensons qu'il va y avoir une évolution progressive vers le in-memory", a précisé le co-CEO de SAP lors de la séance de questions/réponses. "Ces innovations procurent une puissance incroyable aux utilisateurs et leur donnent la possibilité d'étendre considérablement leur champ d'action", conclut Vishal Sikka.
Benoît Herr