"Qui dit refonte des produits dit prise de risques", constate Thierry Meynlé, président du directoire du groupe Divalto. "En outre, notre offre Infinity n'a été réellement disponible que début décembre 2011. Mais nous avons connu un démarrage en trombe avec cette offre : 80 nouveaux sites Infinity ont été signés depuis, dont une grosse majorité en décembre, ce qui représente environ 3 000 licences utilisateurs". Parmi ceux-ci, on peut citer le groupe Focal, un fabricant d’enceintes acoustiques et de haut-parleurs pour audiophiles de renommée mondiale, le spécialiste dans l’étiquetage à la source Label7 ou encore une filiale du groupe Alcatel Lucent, second compte du CAC 40 à compter parmi les clients Infinity, le premier étant un groupe pétrolier français signé dès l'apparition de l'offre (que nous ne pouvons citer... mais ils ne sont pas légion).
Une année critique
La refonte des produits s'est également accompagnée d'une restructuration du réseau de distributeurs de Divalto qui, rappelons-le, fonctionne à 100 % en mode indirect. Les partenaires revêtent donc une importance toute particulière dans son organisation. Or, non seulement l'éditeur a été dans l'obligation de créer un nouveau niveau de partenariat pour son offre haut de gamme Infinity, mais le passage du mode direct au mode indirect sur le bas de gamme de son offre, Idylis, était encore en cours. "Nous sommes en train, avec Idylis, de terminer cette mutation entamée il y a deux ans vers le mode indirect. Nous avons pour cela recruté 60 nouveaux partenaires. Mais il reste encore de l'évangélisation à faire, surtout au niveau des TPE, cibles de cette offre, pour lesquelles le cloud n'est pas encore dans les mœurs. Notre principal concurrent sur Idylis demeure toujours la boite vendue en supermarché", commente Thierry Meynlé. Signalons que Divalto a notamment signé un partenariat avec la société néo-calédonienne Sighma, qui va héberger un Idylis en local pour des raisons évidentes d'éloignement du datacenter alsacien et donc de dégradation des temps de réponse : ce centre de calcul opéré en local par un tiers constitue une première. Notons également que, comme l'offre milieu de gamme Izy n'a été rendue disponible que ces derniers jours, les anciennes versions ont été commercialisées jusqu'ici, ce qui n'encourageait pas son adoption.
Thierry Meynlé, président du directoire de Divalto (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
"Malgré la refonte complète de notre gamme de produits et la restructuration de notre réseau de distribution, nous affichons 14 % de croissance organique en 2011, ce qui est un bon résultat, surtout compte tenu du contexte. 2011 aurait pu être une année difficile du fait de l'inertie liée à notre annonce, mais il n'en a rien été et l'exercice est plutôt positif", ajoute-t-il. L'an passé, le chiffre d’affaires de Divalto s'est en effet élevé à 12,9 millions d’euros. Mais Thierry Meynlé est encore plus fier de pouvoir annoncer une décennie complète de croissance ininterrompue, qui cumule 380 % de croissance sur 10 ans. Trois grands leviers sont à l'origine de cette croissance : l’innovation de la solution et l’évolution du business model, l’acquisition d’Idylis en 2010 (solution 100 % cloud destinée aux TPE) et l’évolution de l’offre.
Si la société compte environ 115 collaborateurs aujourd'hui, son écosystème est estimé à 1 300 personnes pour un chiffre d'affaires d'environ 100 millions d'euros. Enfin, plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires ont été réalisés hors du territoire français et Divalto notamment ouvert une filiale en Amérique du Nord (Montréal).
2012
2012 devrait être une année de consolidation pour l'éditeur, compte tenu de toutes les transformations réalisées récemment. Quant au premier bilan financier : "traditionnellement assez faible, le premier trimestre 2012 a néanmoins connu une croissance de 40 % de la vente de licences, mais cette tendance n'est pas extrapolable à ensemble de l'année", précise prudemment Thierry Meynlé, qui conclut : "nous sommes toutefois optimistes même si les élections majeures qui auront lieu dans quelques semaines en France perturbent également les cycles de décision des entreprises, surtout les PME. Aujourd'hui nous préférons rester attentistes. Nous comptons sur nos solutions innovantes et pertinentes pour générer de la croissance."
Benoît Herr