Crée en 1962, Fonderie de la Bruche est basée à Schirmeck, au fond de la vallée alsacienne du même nom. Elle a déjà manqué de mettre la clé sous la porte au début des années 80, lors d'une crise qui a abouti à la reprise de l'entreprise par ses salariés en 1981 et à l'adoption du statut de SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production, aujourd'hui appelée société coopérative et participative). À l'époque, 17 personnes étaient concernées, pour un chiffre d'affaires annuel de 650 k€. Aujourd'hui, l'entreprise s'est beaucoup développée et a prospéré, puisqu'elle compte 170 collaborateurs (dont 100 personnes en production) pour 14,7 M€ de chiffre d'affaires, dont 28 % à l'export.
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Son activité est centrée sur la production de pièces en alliages d’aluminium par moulage sous pression et par usinage, mais aussi sur l'intégration de composants, l'assemblage et l'application de peinture en poudre. Ce dernier aspect est traité par sa filiale Colibru. Ses clients se nomment John Deere, Schneider Electric, Freudenberg, Hydac ou encore le fabricant d'outillage Stanley, pour qui la fonderie réalise notamment les niveaux à eau.
Travaillant uniquement en sous-traitance, l'entreprise est la seule fonderie d'aluminium d'Alsace, si l'on ne tient pas compte des ateliers intégrés de General Motors et de Peugeot. Sa démarche consiste à rester l’interlocuteur unique de ses clients, pour fournir une réponse globale à leurs besoins et leur garantir la qualité de l’ensemble de la prestation. Les fonderies maîtrisent l’ensemble de la chaîne de production, depuis la création des outillages jusqu'à la gestion de la sous-traitance, en passant par le moulage, l'usinage, la peinture, l'assemblage et l'approvisionnement en composants.
2009 : la crise
Michel Straumann - PDG (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Comme la plupart des entreprises du secteur, les fonderies de la Bruche ont beaucoup souffert de la crise économique et financière intervenue en 2009 : cette année-là, ce sont 40 % du CA qui ont disparu brutalement. Dire que l'entreprise a accusé le coup est un euphémisme.
Mais elle a très rapidement réagi, notamment en diversifiant ses activités et en trouvant de nouveaux clients, y compris à l'export, et aujourd'hui Michel Straumann, le PDG élu (SCOP oblige), est fier de pouvoir annoncer que son chiffre d'affaires est revenu au niveau de 2008. Cette stratégie reposait et repose toujours – entre autres – sur l'adéquation, la souplesse et la solidité de son outil informatique.
Dominique Antoni - responsable informatique (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Un SI efficace et sans histoire
Dès 1991, l'entreprise avait adopté la GPAO MRP2 Prodstar, ainsi que la gestion commerciale correspondante. En 2005, cet outil vieillissant a été remplacé par Precix, la solution ERP de l'éditeur albigeois Sylob, destinée aux entreprises industrielles. Depuis, Precix a été rebaptisé Sylob 7 et s'intègre désormais dans une gamme plus large de solutions proposées par l'éditeur. "Pour notre cahier des charges, nous avons travaillé avec la SSII Socotec", raconte Dominique Antoni, responsable informatique. "Et Sylob ne faisait même pas partie des solutions préconisées ! C'est l'éditeur qui m'a contacté directement, dans une démarche de prospection commerciale pure". Parmi les autres solutions envisagées à l'époque, on peut citer Proginov, Cegid et bien sûr Adonix, qui avait racheté Prodstar entre temps. Au final, c'est Sylob qui a été adopté et plus particulièrement ses modules de gestion de production, de gestion commerciale et d'achats, le tout installé sur un serveur HP sous Windows 2003.
Le module "achats" est venu remplacer la solution Ciel initialement en place. Il a été le premier installé, en septembre 2005, au terme d'un projet ayant duré 2 mois à peine. L'année suivante, ce fut au tour de la gestion de production d'être mise en fonction, au moment de Pâques. Aujourd'hui, la fonderie, qui saisit les temps en atelier depuis le début en temps réel, compte 21 utilisateurs simultanés. "Le système donne une vision en temps réel des stocks", assure Dominique Antoni, qui considère son SI comme un outil stable, fiable et performant, sur lequel s'appuie l'entreprise pour mener à bien sa stratégie de diversification (aucun client ne devant assurer plus de 25 % du CA) et de vente à l'export (Argentine, Mexique, États-Unis, Allemagne figurent déjà dans la liste des pays concernés).
Niveaux à eau Stanley (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
"Parmi les projets à venir, nous souhaitons faire évoluer notre paie et notre comptabilité", ajoute Dominique Antoni. "Nous avons également beaucoup de demandes de la part de nos clients, notamment dans le monde de l'automobile, pour faciliter les échanges via de l'EDI". Mais pour l'heure, l'ERP donne entière satisfaction et il n'est pas question de changer une équipe qui gagne.
Benoît Herr
Fonderie de la Bruche en bref
Activité : production de pièces en alliages d’aluminium et application de peinture poudre (filiale Colibru – 15 personnes).
Site unique à Schirmeck (67) – 170 collaborateurs – CA de 14,7 M€ en 2011, dont 28 % à l'export.
8000 m² d'installations, dont 1500 m² pour la filiale Colibru.
Un plan d'investissement de 7 à 8 M€ sur trois ans est en cours pour la rénovation des bâtiments.
500 références – 4 500 000 pièces produites par an, soit 1 500 tonnes d’alliages d’aluminium et 50 tonnes de Zamak (alliage de zinc, d'aluminium et de magnésium).
Fabrication en petite, moyenne et grande séries (300 pièces par an à 3 500 pièces par jour) allant de quelques grammes à 4 kg. Principaux secteurs concernés : automobile, électroménager, machines agricoles, filtration, bricolage, appareils de mesure, chauffage, jardinage, électronique.
Statut de société coopérative et participative assurant une indépendance financière et décisionnelle, un engagement fort de l’équipe dirigeante et une responsabilisation du personnel. La quasi-totalité des collaborateurs sont actionnaires.
Certification ISO TS 16949 obtenue en 2007.