Le 23 octobre dernier, lors de l'étape française de l'événement "Infor on the road", Charles Phillips, CEO d'Infor, a pu se féliciter d'une forte croissance, avec 5 trimestres successifs de croissance à deux chiffres en ventes de licences : le chiffre d'affaires de la société a atteint 2,8 milliards de dollars lors du dernier exercice. Dans le cadre de la stratégie mise en œuvre par la nouvelle équipe de direction depuis le début de 2011, la troisième entreprise mondiale de logiciels d'entreprise a beaucoup investi : l'année dernière, l'éditeur a embauché 1 700 nouveaux collaborateurs, dont 600 ingénieurs. Elle en récolte aujourd'hui les bénéfices.
Couplage lâche, micro-verticaux ciblés et interfaces utilisateurs soignées
Pour relier les différents modules de son vaste catalogue de produits, Infor s'appuie sur son middleware ION : celui-ci permet des couplages lâches entre les différents composants, grâce à la technologie XML. ION permet ainsi la communication entre des applications verticales et des composants communs : interface utilisateur, analytique, reporting, workflow, localisation, mobilité... C'est également à travers ION que les utilisateurs accèdent aux applications d'Infor fournies par le cloud, mais aussi aux applications développées en partenariat avec Salesforce.
Infor dispose d'offres spécialisées pour différents secteurs d'activité. À l'intérieur d'entre eux, des solutions spécialisées couvrent de nombreuses activités au moyen de ce que l'éditeur appelle des "micro-verticaux". Par exemple, dans le secteur agroalimentaire, Infor propose des micro-verticaux pour de nombreuses activités : boulangerie, graines et céréales, boissons, confiserie, produits laitiers, huiles, fruits et légumes, viande, volaille et poisson, plats préparés...
Pour annoncer la prochaine version "Infor 10X", Duncan Angove, "President" d'Infor, se place dans une perspective originale avec un slogan un brin provocateur : "la beauté comme compétence", qui se traduit par une conception nouvelle des interfaces utilisateurs, confiée à une agence de design, et à l'intégration dans les applications professionnelles d'outils largement utilisés à titre personnel comme les réseaux sociaux, le suivi des personnes et des objets inspirés de Twitter et l'affichage instantané à l'écran d'informations pertinentes et actualisées, ce qu'Infor appelle "in-context BI". La nouvelle conception des écrans organise l'espace en plusieurs parties bien identifiées contenant tout ce que les utilisateurs ont besoin de savoir et tous les outils nécessaires pour réagir en un minimum de clics. Les applications sont accessibles à travers les smartphones et tablettes, là encore grâce à la technologie ION.
Exemple d'utilisation du réseau social d'entreprise dans Infor 10 (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Duncan Angove donne un exemple illustré d'écrans montrant l'avancement des processus grâce à un réseau social d'entreprise intégré dans les solutions d'Infor : cet outil collaboratif permet une diffusion instantanée des informations à tous les collaborateurs concernés par un projet. Un équipementier automobile doit livrer des pièces à un constructeur. Le responsable de la production constate un retard de fabrication en temps réel sur un graphique : il signale le problème en postant un message sur le réseau social, information que tout le monde peut voir instantanément. L'équipe de maintenance répond que cela provient probablement des opérations de maintenance en cours dans l'usine. En cliquant sur le bouton de l'usine chargée de la fabrication de cette commande, le responsable de la production va rechercher les informations dans l'application de gestion des équipements et il trouve la confirmation de la maintenance prévue. Un affichage décisionnel contextuel illustre bien l'avancement chaotique de la production. Le responsable de la maintenance retarde les opérations de maintenance de plusieurs jours, ce qui relance un rythme de production permettant de satisfaire la commande.
L'intégration de Lawson dans Infor
L'hôte de cet événement était Frédéric Champalbert, directeur EMEA d'Infor depuis juin 2012. Cet ancien directeur de Lawson France et Europe constate la bonne tenue des ventes de licences de l'ERP M3, provenant de Lawson : + 28 % en un an. "Les deux gammes d'ERP, LN et M3 se complètent bien", constate-t-il : "M3 pour les industries de process, l'agroalimentaire, la mode ; LN pour la haute technologie, l'automobile, l'industrie discrète, la gestion de projets."
Frédéric Champalbert, directeur EMEA d'Infor
L'intégration de Lawson à Infor a déjà produit des résultats tangibles, comme la sortie de 12 nouveaux modules M3 en 12 mois et la mise à niveau de l'interface utilisateur des deux gammes d'ERP. D'autres extensions sont prévues comme l'intégration du reporting opérationnel dans M3 et du "BI in-context" dans l'interface utilisateur de M3, Smart Office. Autre avantage, la large famille de solutions dont dispose Infor élargit les perspectives des entreprises au-delà de l'ERP avec par exemple les solutions de logistique et la gestion des équipements.
Ferrari pousse Infor à passer la vitesse supérieure
Ferrari est bien connu pour imposer des délais de livraison importants à ses clients : jusqu'à 1 an 1/2 pour se mettre au volant d'un bolide rouge haut de gamme. Mais sur le marché asiatique, les clients ne veulent pas attendre aussi longtemps. Ferrari a donc décidé de réorganiser sa production et tout particulièrement sa logistique en mettant en œuvre un nouveau concept de "zéro composant manquant" : aucun composant ne doit attendre en stock et aucun composant ne doit manquer sur la chaîne de montage. Pour piloter cette évolution, les applications logicielles du constructeur ont dû s'adapter. L'équipe informatique de Ferrari a étudié diverses solutions en tenant compte des acquis. "D'un côté, Ferrari est un utilisateur de longue date de Baan, l'ancêtre d'Infor LN, de l'autre, le groupe Fiat dont il fait partie utilise SAP", explique Vittorio Boero, CIO de Ferrari. Par ailleurs, Ferrari devient fournisseur de Fiat et de Maserati, autre filiale du groupe, ce qui implique une très grande fiabilité des processus de fabrication.
Vittorio Boero, CIO de Ferrari
Une étude poussée a montré qu'Infor LN répondait le mieux aux besoins complexes de Ferrari, que les coûts de mises en œuvre étaient moindres et que la société pourrait récupérer les développements déjà effectués dans Baan. En outre, certaines fonctions standards d'Infor LN répondaient exactement à des nouveaux besoins qu'avait Ferrari, ce qui a permis au constructeur de limiter au strict minimum les personnalisations du progiciel. Autre élément crucial, le temps nécessaire à la mise en œuvre de la solution était nettement plus court que celui d'autres solutions.
La première phase du déploiement d'Infor LN, destinée à la division commerciale de vente de véhicules aux particuliers, s'est effectuée en janvier 2012, suite à la réorganisation de la logistique, qui a été externalisée. La deuxième phase sera la mise en œuvre de la solution pour la division sportive (formule 1), qui demandera l'ajout de nouveaux processus spécifiques : elle se fera en 2013. Une troisième phase concernant le domaine financier sera effective en 2014. "Un autre argument pour la solution d'Infor a été ION", déclare Vittorio Boero. "Ce middleware permet d'intégrer des applications et des données très variées : aussi bien des applications externes que la gestion des composants et des applications anciennes. Son utilisation est très large."
Infor s'est fortement impliqué à tous les niveaux du projet. L'équipe de développement de l'éditeur a conçu des nouvelles fonctions standards dans LN pour répondre aux besoins de Ferrari. "L'interaction entre les deux équipes a été un facteur essentiel de succès, se félicite Vittorio Boero. "Nous avons pu utiliser immédiatement les nouvelles fonctions sans attendre la version suivante." Dans certains cas, l'équipe de développement a même anticipé certains besoins de Ferrari. "Nous avons insisté pour qu'Infor fasse partie de l'équipe d'intégration, explique Vittorio Boero : "ainsi, directement concerné par la réussite du projet, Infor a acquis une bonne connaissance fonctionnelle, ce qui a été profitable à tous."
Vittorio Boero est bien conscient que Ferrari a bénéficié d'un traitement de faveur, impliquant le plus haut niveau de la direction d'Infor. Cette situation ne pouvant pas s'appliquer à toutes les sociétés, "il faut qu'Infor étende son réseau de partenaires et forme de nombreux ingénieurs et techniciens dans tous les pays où il est implanté", insiste-t-il.
Il est donc intéressant de noter que parallèlement à l'événement "Infor on the road" destiné aux clients se déroulait une réunion des partenaires européens d'Infor. Infor compte à ce jour 1 500 partenaires dans le monde dont 140 nouveaux partenaires l'année dernière. L'événement conjoint a réuni 735 participants, dont plus de 200 clients et près de 300 partenaires européens.
René Beretz