Oracle France a récemment organisé le "Western European JD Edwards Summit" pour faire le point de l'évolution des produits JD Edwards avec les clients, les revendeurs et les équipes internes. Créé il y a 35 ans, JD Edwards a connu de multiples évolutions et deux rachats. Deux gammes de produits continuent à porter ce nom chez Oracle : JD Edwards EnterpriseOne, conçu pour le Web, et JD Edwards World, l'offre historique, qui fonctionne sur IBM i. C'est sur EnterpriseOne que portent la majorité des efforts de l'éditeur.
"Oracle JD Edwards EnterpriseOne est un ERP post-moderne, qui tient compte des acquis des 10 dernières années", déclare Lyle Ekdahl, "Group Vice President General Manager, Oracle JD Edwards". Avec la profusion de produits qu'Oracle a acquis, le risque de doublons et donc d'abandons de gammes a défrayé la chronique. Lyle Ekdahl l'admet : "le message a été confus et la rumeur a même couru de la vente de JD Edwards par Oracle ou de l'abandon de son support." La réponse vient du patron d'Oracle, Larry Ellison lui-même, sous forme d'une vidéo diffusée pendant la présentation : "nous avons investi dans JD Edwards et nous continuons à le faire. Nous avons des plans pour encore 10 ans." Mais Oracle ne diffuse pas de plans détaillés des futures versions.
Lyle Ekdahl, Group Vice President General Manager, Oracle JD Edwards
Le bilan est riche : en 8 ans, JD Edwards EnterpriseOne a connu 18 versions, 6 applications, 12 outils, 26 nouveaux modules, 9 solutions pré-packagées. "Et cela s'est accéléré depuis 2 ans avec 6 nouveaux produits, 100 améliorations depuis la dernière version majeure (9.1), 36 brevets déposés", relève le directeur de la gamme." L'engagement d'Oracle envers JD Edwards se manifeste aussi dans sa politique de support. Alors que chez Oracle la durée normale de maintenance d'une version de produit est de cinq ans après sa disponibilité officielle, elle est portée à huit ans pour les deux produits JD Edwards. Cela concerne actuellement EnterpriseOne 9.0.x et 9.1.x et World A9.2 et A9.3.
"La gamme JD Edwards se porte bien, se félicite Lyle Ekdahl. Les ventes augmentent et il s'agit aussi bien d'évolutions concernant des clients existants que de nouveaux clients. C'est une croissance à deux chiffres, plus que la moyenne constatée généralement sur le marché des ERP." L'éditeur a mis en place des outils pour faciliter et accélérer les montées de version et en diminuer les coûts. Un site Web dédié propose des formations, des prestations de conseil et des documents. Tout un environnement social accompagne les clients, avec des acteurs proactifs et innovants, utilisant Twitter, YouTube, soutenus par des partenaires impliqués.
Des produits en phase avec leur temps
La version 9 a représenté une évolution majeure JD Edwards EnterpriseOne et la version 9.1 apporte de nouvelles améliorations. L'interface utilisateur de la version 9.1 a évolué pour tenir compte de la tendance à la consumérisation de l'informatique : elle devient plus rapide et plus efficace. Les applications deviennent composites, visuelles, personnalisables. La partie reporting dispose de riches outils graphiques et l'outil "Composite Application Framework" a été amélioré : il peut maintenant gérer des composants riches comme des cartes interactives ou des vidéos par simple glisser-déposer.
Bénéficiant de ces interfaces modernes, les applications sur mobiles ouvrent de nouvelles possibilités dans de nombreux domaines. JD Edwards EnterpriseOne est disponible sur iPad et le sera bientôt sur Android. Des applications limitées pour smartphones fonctionnent sous iOS, Android et Blackberry OS. Il existe par exemple une application de gestion d'entrepôts : optimisée pour tablettes, elle comprend de nombreuses fonctions dédiées.
Dans une stratégie de simplification des mises à jour et des installations, Oracle met en avant plusieurs démarches et outils. La première consiste à virtualiser les ressources sur des serveurs performants en adossant JD Edwards EnterpriseOne à Oracle Virtual Machine. Des modèles prédéfinis permettent de supprimer la logistique complexe des disques. Des tests ont montré qu'il était possible d'installer JD Edwards de cette manière en moins de 20 minutes. L'autre volet de la simplification est la stratégie Oracle Accelerate, qui permet de développer simplement et rapidement des solutions verticalisées. Souvent développées par des partenaires spécialisés dans certains métiers, les solutions Accelerate peuvent être déployées plus simplement et beaucoup plus vite : Oracle annonce une diminution des temps de déploiement de 2/3. Le soutien des partenaires experts réduit encore les risques. Un aspect critique est le taux de personnalisation demandé par les entreprises. Un nouvel outil permet d'évaluer les fonctions que l'entreprise doit absolument personnaliser. "Les clients disent toujours qu'il y en a beaucoup. Après évaluation approfondie, l'outil en trouve beaucoup moins", constate le directeur de la gamme.
Pour améliorer le fonctionnement des applications et les accélérer, Oracle a conçu des systèmes intégrés incluant matériel et logiciel : les "engineered systems". Les facteurs d'accélération observés sur des tests standards vont de 2,8 pour des systèmes dédiés à la finance et à la distribution à 26 pour des applications bénéficiant de la réécriture de modules critiques et de piles logicielles et s'exécutant en mémoire sans utilisation de disques. Ce sont en particulier les systèmes Exadata Database Machine et Oracle Exalogic Elastic Cloud.
Site dédié aux montées de version de JD Edwards
Les applications fournies sous forme "d'engineered systems" peuvent s'interfacer avec tous les processus existants. Elles peuvent agréger les données de toutes les applications pertinentes et les visualiser très rapidement. Ainsi, l'outil de gestion de projets "Job Status Inquiry" récupère les données de tous les projets d'une société, quelle que soit l'application qui les génère, et fournit une vue synthétique des activités en quelques minutes, là où auparavant une journée était parfois nécessaire.
Enfin, pour mieux s'adapter à différents secteurs d'activité et tenir compte de la diversité des usages, Oracle et ses partenaires ont construit des ERP verticalisés. Il existe par exemple des versions de JD Edwards pour la fabrication, la distribution, les projets et services, les biens de consommation, la gestion des actifs.
JD Edwards et les autres gammes d'Oracle
Chez Oracle, chaque gamme de produits est gérée par une direction indépendante : cela concerne aussi bien les bases de données que le middleware ou chacun des ERP, JD Edwards, Peoplesoft et E-Business Suite. Mais les différentes gammes profitent des mêmes développements techniques : lorsque les équipes techniques développent un nouveau module transversal, celui-ci est ensuite intégré dans les 3 gammes.
Mais chaque gamme se distingue par son marché, son territoire, ses applications verticales et ses particularités. Par exemple, JD Edwards dispose d'un outil pour les agriculteurs, très utilisé aux États-Unis, tandis qu'E-Business Suite est bien adapté à la haute technologie ; quant à Peoplesoft, il est très répandu dans les grandes institutions d'Amérique du Nord : universités, banques, administrations.
Oracle Fusion permet de combiner les applications. Middleware moderne, il permet d'intégrer des applications et des modules de diverses origines, faisant cohabiter applications existantes et modules innovants. Ainsi, un nouveau module de gestion des talents, disponible dans Fusion, peut être intégré avec JD Edwards, Peoplesoft ou E-Business Suite.
"Si l'éditeur contraint les clients à changer de produit, ils passent à la concurrence", affirme Lyle Ekdahl. C'est pourquoi, selon Larry Ellison, les clients doivent avoir le choix de la solution qui leur convient le mieux, que ce soit Fusion ou JD Edwards.
René Beretz