Selon le cabinet Markess, qui a mené plusieurs centaines d'entretiens auprès d'entreprises et d'organisations publiques dans le cadre de cette étude, le recours à des solutions en mode SaaS devrait afficher une croissance soutenue d'ici à 2009. De 960 millions d'euros en 2006, Markess estime que le marché va passer à 1480 millions d'euros en 2008, soit une croissance annuelle moyenne de +24%.
La principale caractéristique du modèle SaaS est l'accessibilité en ligne des fonctionnalités via le protocole IP et au travers d'un navigateur Web. Dans ces conditions, l'entreprise ne paye plus un droit d'usage (une licence) des applications mais en fonction de l'utilisation ? de la consommation ? qu'elle fait des applications. Généralement mutualisées, ces applications sont aussi hébergées et maintenues à l'extérieur de l'enceinte de l'entreprise, chez un prestataire et ses partenaires.
Une approche par fonction
Début 2007, Markess notait un recours aux applications en ligne à la demande surtout dans les domaines des ressources humaines (Gestion d'offres d'emploi en ligne, CVthèque, gestion des candidatures), de la vente et du marketing (e-mailing, bases de données, plate-forme de marketing direct multi-canal) et de la relation client (CRM), avec respectivement 29% et 24% des 200 entreprises interrogées sur ce sujet les mettant en avant. Les plus petites entreprises recourent quant à elles plus volontiers au modèle SaaS pour les applications de communication d'entreprise (messagerie, conférences Web, agenda partagé etc).
"Les autres processus des entreprises ne sont pas en reste" ajoute Sylvie Chauvin, Présidente de Markess International. "Les applications propres aux achats (enchères électroniques, catalogues électroniques et appels d'offres) ou dédiées à la fonction finance (télé-déclarations fiscales, gestion des notes de frais ou de la trésorerie, des immobilisations'), sans oublier celles liées à la facturation, font également partie des principales fonctions confiées à des solutions SaaS".
Un grand absent
En synthèse de l'étude, Sylvie Chauvin met en exergue la dynamique de croissance prévisible d'ici à 2008 et au-delà, le foisonnement d'acteurs et de solutions, l'adaptation de l'offre à la demande et les approches fonctionnelles très ciblées. Elle note aussi un certain retard des entreprises de taille moyenne (500 à 1000 collaborateurs) dans l'adoption du modèle par rapport à la fois aux grands comptes et aux entreprises plus petites. Mais celles-ci devraient toutefois rattraper leurs consoeurs assez rapidement, selon les enseignements de l'étude.
Quant à l'ERP, même si de nombreux éditeurs proposent leurs solutions en mode SaaS (cf. notre article "Les ERP considérés comme des services à la demande" du 21 juin 2007), il a du mal à se faire adopter concrètement par les entreprises. "La mise en place d'un ERP nécessite des investissements lourds et une remise en cause en profondeur des pratiques de l'entreprise, toutes choses en contradiction avec le mode d'adoption actuel des solutions SaaS, qui se fait fonction par fonction" poursuit Sylvie Chauvin. Les entreprises adoptent donc l'ERP partiellement, fonction par fonction, en mode SaaS.
Ce n'est qu'une question de temps pour que cette adoption soit plus massive. Dans ces conditions, on attend encore plus impatiemment l'annonce de SAP A1S prévue pour le 19 septembre, un produit ayant bénéficié de 500 millions de dollars d'investissement de la part de l'éditeur allemand et présenté comme un progiciel de gestion en ligne pour les petites et moyennes entreprises.
Benoît Herr